dimanche 16 mars 2008

"La Tache" - Philip Roth

L'Avis d'Elihot

Coleman Silk se confie à Nathan Zuckerman. Il lui raconte les évènements qui l'amenèrent des années plus tôt à démissionner de sa chaire à l'université, alors qu'il en était l'un des professeurs les plus réputés. Mais une accusation de racisme, due à un malentendu, a provoqué sa chute. Pourtant Zuckerman devine que Silk, qui souhaite confiner tout son récit dans un livre, ne lui dit pas tout. Il mène donc une enquête, et découvre le lourd secret de son nouvel ami...

"La Tache" fut mon second contact avec Philip Roth, bien des années après le premier : "Le grand roman américain", lu à sa sortie (car hélas je ne suis pas une petite jeune contrairement à tant de chats ). J'ai largement préféré ce roman plus récent. Il m'a parue tellement plus fin, subtil et maîtrisé. Philip Roth en 2000, ce n'est plus le même Philip Roth qu'en 1973. Ca peut paraître un lieu commu que de dire ça, mais en fait non, car il y a une évolution vraiment considérable, notamment dans la gestion de la narration : "La Tache", deux fois plus longue, contient deux fois moins de longueurs. Et puis l'analyse de caractère (d'ailleurs assez proche puisque dans le cas il s'agit de montrer l'impact de l'histoire collective américaine sur les destins individuels) m'a semblée tellement plus légère, très fluide, alor que le récit est très complexe : quatre histoires s'entre-mêlent :

- Zuckerman
- La démission de Silk
- La liaison de Silk
- Le secret de Silk

Un auteur moins habile aurait tronçonné son histoire ou alors aurait mélangé les quatre en rendant son roman indigeste. Philip Roth donne l'impression que tout est sa place, qu'il tient les rennes. Son livre, est juste parfait.

-------------------------------------------------------------------------------------------------

L'Avis de Livrovore

Pfiou, quel récit ! (c'est la première phrase qui me vient alors même que je viens tout juste de refermer le livre !)

Philip Roth nous sert un récit très dense, qui aborde un grand nombre de sujets. Il nous parle de l'exclusion et du racisme, des traumatismes de la guerre, des problèmes d'identité, des secrets de familles, et j'en oublie... J'ai aimé son écriture, sa façon de nous faire entrer dans l'histoire, son pouvoir de nous étonner, de nous faire tourner et revirer dans plusieurs morceaux d'histoires qui s'imbriquent.

Mais les digressions sont de temps à autre un peu longues, même si l'on ne s'ennuie pas, parfois on ne sait plus très bien où en en est, et où il veut en venir. Peut-être est-ce un livre qu'il faut lire en plusieurs fois, car il est difficile à lire d'une traite, difficile de tout assimiler au fil de la lecture. Du coup on s'attache moins aux personnages quand on ne sait plus très bien où ils en sont. C'est dommage, car il y a plein de sujets très intéressants dans ce livre, et les personnages sont bien présentés dans leur façon d'être et d'agir.

2 commentaires:

  1. J'avoue avoir beaucoup de mal avec ce roman, je le lis en ce moment et je n'avance pas, le sujet est interessant mais la manière dont il est traité est trop intellectualisé à mon goût, trop de longueurs, de répétitions, de réflexions déconcertantes...je crois que cette manière d'aborder le sujet fait un peu de tord à l'histoireet aux idées quel'auteur veut transmettre au lecteur. Je ne pense pas être totalement niaise (va-t-on savoir...) mais j'ai vraiment du mal avec ces ouvrages qui font étalage de réflexions soit disant profondes en les couplant à des tournures de phrases alambiquées et sans fin.

    RépondreSupprimer
  2. > "mais j'ai vraiment du mal avec ces ouvrages qui font étalage de réflexions soit disant profondes en les couplant à des tournures de phrases alambiquées et sans fin."

    Pourtant, avec un pseudo comme le tien, ça ne devrait pas te poser de problème ;-)

    RépondreSupprimer