Par Lily
Premier livre et premier triomphe pour Philip Roth : en 1960, Goodbye Columbus reçoit le prestigieux National Book Award - catégorie nouvelles.
C'est pourtant un auteur très différent de celui qui explosera une décennie plus avec Portnoy's Complaint : très jeune, Philip Roth a une écriture et des thèmes bien plus sages, comme s'il s'était avili mentalement avec le temps. Les six nouvelles de ce recueil s'inscrivent ainsi toutes dans une atmosphère douce-amère, nostalgique, mettant en scène des adolescents (ou en tout cas des gens de moins de trente ans à chaque fois) en proies à des turpitudes bien de leur âge : amours contrariées, questionnements identitaires, relations parentales...
Bien sûr tous ces personnages sans exception appartiennent à la communauté juive new-yorkaise. Là, on sent déjà la thèse défendue par Philip Roth au cours des presque cinquante dernières années : de par son histoire, voir même sa définition (les juifs sont une minorité invisible dépourvue de la moindre particularité physique qui les rendrait immédiatement identifiables), la communauté juive exacerbe les sentiments générationnels et les engagements politiques. Le juif, chez Roth, est une allégorie de l'humanité, car le juif peut-être de n'importe quelle nationalité, de n'importe quel bord politique et peut incarner n'importe quelle fonction sociale - à ceci près que le juif rothesque vit tout cela plus intensément ou plus mal que les autres.
C'est le seul trait commun à ce livre et aux autres de son auteur. A part ça, Goodbye Columbus n'est ni provocateur ni profondément lettré, ne renferme pas de grandes références et n'a pas une portée philosophique démesurée. C'est surtout une collection de petites vignettes (parfois un peu désuètes) nostalgiques et attachantes, idéale pour faire la connaissance de Philip Roth. C'est d'ailleurs devenu depuis un classique de la littérature anglophone, et rare sont les étudiants français en anglais qui réussissent à atteindre la seconde année de leur cursus sans l'avoir étudié.
dimanche 16 mars 2008
"Goodbye Columbus" - Philip Roth
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