L'Avis de Zaph
Polly Alter, historienne de l'art, se voit confier la mission d'écrire la biographie de Lorin Jones, une peintre talentueuse mais méconnue décédée quelques années plus tôt.
Polly va donc se lancer sur les traces de Lorin et rencontrer les personnes qui l'ont connue. Mais celles-ci ont des visions très contrastées, pour ne pas dire contradictoires de l'artiste. D'autant que chacun essaye de tirer la couverture à soi, et que personne n'a envie d'être dépeint sous un jour défavorable dans le livre de Polly.
Tout ce questionnement sur la personnalité de Lorin, va forcément avoir un écho dans la vie de Polly, à un moment ou des choix importants s'offrent à elle.
Polly va en quelque sorte se découvrir elle-même tout en découvrant Lorin, et pour nous, lecteurs, c'est un vrai plaisir de voir se dessiner progressivement et parallèlement ces deux personnalités.
Tout cela est amené par Alison Lurie avec beaucoup de subtilité.
Finalement, saura-t'on la vérité sur Lorin Jones?
Je vous laisse le soin de le découvrir. Mais c'est sûr que la vérité n'est jamais aussi simple qu'on pourrait le croire, par exemple, en lisant une biographie.
Une chouette découverte.
L'Avis de Lhisbei
Polly Alter est New-Yorkaise, divorcée et mère d’un adolescent avec lequel le courant ne passe plus. Elle rêvait d’être peintre mais sa vocation s’est envolée quand elle a posé les yeux sur une toile de Lorin Jones. Cette toile représentait tout ce que Polly aurait voulu exprimer mais Lorin Jones l’exprimait avec beaucoup plus de talent qu’elle n’aurait pu le faire. Polly est donc devenue historienne de l’art et travaille aussi pour des galeries d’art. Polly est une féministe (nous sommes à la fin des années 70, début des années 80) et beaucoup de ses amies sont lesbiennes (ce qui pour l’époque devait probablement être le comble de la subversion dans les milieux artistiques guindés). Lorsqu’on lui propose de rédiger une biographie de Lorin Jones elle s’emballe. Persuadée que Lorin Jones était victime des hommes qui jalousaient son talent, elle part en croisade pour prouver SA vérité. Bien sûr il est difficile de retrouver qui était vraiment Lorin Jones et plus Polly avance dans son enquête moins Lorin Jones correspond à l’image qu’elle s’en était faite. Et par un effet miroir cela va amener Polly à se remettre en question.
Comme souvent chez Alison Lurie le personnage principal mérite des baffes. Sa vision simpliste et manichéenne du monde, ses certitudes, son féminisme à 2 balles, sa pseudo-libération et ses préjugés font de Polly une tête à claques.
Maniant les clichés pour mieux ridiculiser le milieu artistique new-yorkais, les féministes anti-hommes et ceux qu’on appellerait de nos jours les bobos, Alison Lurie nous donne une petite leçon de vie - leçon au trait un peu forcé d’ailleurs. La plume est légère, teintée d’ironie et parfois d’amertume. Un regret pour la fin un peu trop prévisible et finalement décevante.
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