Par Laïezza
A quoi peut-on résumer l'identité d'un homme ?
C'est la question épineuse que Philip Roth traite dans ce roman, sur un mode burlesque et délirant. Contrairement à ce que laisse croire le titre en effet, il ne raconte pas l'histoire d'un homme qui est obsédé par les seins, mais qui est transformé en un sein (énorme, en plus ! ) et tente de s'expliquer puis de survivre à sa nouvelle condition...intéressante réaction que celle de David Kepesh, ce professeur de littérature comparée qui à force de toujours tout analyser, donne l'impression de réfléchir au pourquoi de son état avant de laisser parler son instinct de survie. L'idée était-elle de souligner qu'on restait le même, au-delà des apparances ? Même pas !
C'est bien plus compliqué que ça : il y a trois axes de lectures, Philip Roth essaie de satisfaire toutes les exigences simultaément. Il dresse l'hommage à Kafka, c'est ce qui semble le plus simple pour lui. Ensuite en voulant coller et à ses exigeances intellectuelles et à ses exigeances comiques, il a un peu scié la branche sur laquelle il était assis et signé en livre un peu foutraque...mais plutôt sympa. Ses délires de potaches (vous imaginez tout ce qu'on peut inventer quand on a un personnage transformé en sein ! ) ne sont pas là pour intellectualiser les débats comme je l'ai lu dans certaines analyses, mais pour détendre, dédramatiser les instants, nombreux, où la confusion du narrateur est étouffante. Avec la même histoire Kafka aurait écrit un roman horrible et poisseux ; Philip Roth en a fait une comédie burlesque et lettrée...
dimanche 16 mars 2008
"Le Sein" - Philip Roth
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Aristochat
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