Par Zaphod
Voici un petit Murakami bien compact qui se lit vite et qui re-décline une nouvelle fois certains thèmes chers à l'auteur. Je trouve que ce ne serait pas un mauvais point d'entrée pour ceux qui veulent découvrir son oeuvre.
Cette impression de compacité est renforcée par le fait que toute l'histoire (ou la portion qui nous en est montrée) se déroule sur l'espace d'une nuit. A nous d'imaginer le reste.
La nuit, justement, dont l'ambiance dans une grande ville est extrêmement bien rendue, est ce qui fait le ton très particulier de ce livre.
Oui, la nuit dans une ville tentaculaire comme Tokyo, il semble que la réalité frémit au bord d'un état différent.
Le temps passe différemment. La lumière des néons et des réverbères jette un voile irréel sur la ville.
Les gens sont différents, une population beaucoup plus sombre, étrange, paumée, dangereuse prend possession des lieux.
La musique de jazz imprime son tempo syncopé sur les activités de ceux qui veillent dans les bars, les restaurants de nuit, les love-hotels.
Ici, plus que dans ses autres romans, Haruki nous emmène avec lui pour nous montrer des endroits, des gens, des situations. Il utilise d'ailleurs le "nous", incluant le lecteur, et l'amenant à l'endroit qui présente exactement l'angle de vue désiré.
Le procédé est très cinématographique. Le lecteur a souvent la sensation de se trouver à la place de la caméra, et on a vraiment l'impression de voir un film se dérouler devant nos yeux.
Et encore une fois, les personnages sont très marquants et attachants, malgré le peu que nous savons d'eux. Pourtant, ils sont peut-être un peu moins fins que dans d'autres romans de l'auteur; le jeune musicien, par exemple, me semble avoir trop de sagesse et de recul pour son âge. Mais c'est une critique mineure.
J'ai beaucoup aimé.
vendredi 21 mars 2008
"Le Passage de la Nuit" - Haruki Murakami
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Aristochat
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