vendredi 21 mars 2008

"Le Bruit & La Fureur" - William Faulkner

L'Avis de Zaphod

Je l'ai lu en anglais et je suis content. Ca me donne une bonne excuse pour n'avoir pas tout pigé.
Mais c'est du grand art. Une vraie oeuvre d'art. Je crois qu'il y a dans ce livre une technique qui n'est pas donnée à beaucoup de monde. A tel point que je crois que même l'imitation serait difficile.
Par exemple, en travaillant beaucoup, j'arriverais peut-être à écrire une histoire à la manière de Vonnegut. Mais même en bossant mille ans à temps plein, je n'arriverais jamais à créer quelque chose qui ressemble à ce livre. C'est une peu comme si j'essayais de recopier une toile de Rembrandt. C'est définitivement du domaine inaccessible de l'art.

C'est génial cette vision d'une situation rapportée par quatre personnes différentes.
La première étant racontée par un "idiot", on est dans le brouillard complet. Et puis, grâce aux autres récits, ce brouillard se dissipe en partie. Et on se rend compte qu'à la lecture du premier récit, on avait déjà ressenti ou perçu beaucoup de choses de manière semi-consciente.
En fait, le brouillard ne se dissipe jamais totalement, il reste des interrogations. On se dit par moment "ai-je vraiment lu telle chose ou l'ai-je imaginée?". Et on a envie de tout relire depuis le début.
C'est d'ailleurs une oeuvre qui mériterait d'être lue plusieurs fois, un peu comme les écoutes successives d'une grande symphonie nous surprennent chaque fois par la découverte de nouveaux aspects.

Life's but a walking shadow, a poor player That struts and frets his hour upon the stage And then is heard no more: it is a tale Told by an idiot, full of sound and fury, Signifying nothing.
J'imagine Faulkner relisant ces lignes de Macbeth et ayant l'étincelle de génie d'imaginer un objet littéraire tel que the sound and the fury.

Quand on dit que tout est dans Shakespeare ...
à condition de savoir regarder!




L'Avis de Livrovore

Il y avait longtemps que j'entendais du bien de William Faulkner. Et pouf, c'est le nouvel Aristochat jusque fin septembre. Alors je me rends à ma chère bibliothèque, qui, comme d'habitude, n'avait pas les titres que je convoitais... Je me rabats donc sur "Le bruit et la fureur", un classique en somme.
La première partie du livre est vue par un des personnages qui est handicapé mental. Du coup, on ne comprend pas grand chose, tout est en désordre. Mais je me suis dit que c'était donc normal, et c'est très fort de la part de l'auteur d'avoir réussi à rendre cette impression-là. Mais j'attendais quand même la deuxième partie avec impatience pour me "fatiguer" un peu moins à la lecture, et enfin y comprendre quelque chose.
La deuxième partie est vue par un autre personnage, mais je n'y comprenais toujours rien, absolument rien. Les phrases sont hachées, mélangées... Mais j'imagine que c'est tout le génie de cet auteur, une écriture hors du commun. Beaucoup y reconnaissent un grand auteur. Ils ont certainement raison, mais ce n'est pas pour moi. J'ai laissé tomber cette lecture...




L'Avis de Jeanne

Plusieurs l'ont dit avant moi: il faut accepter le rythme, accepter de ne comprendre que progressivement ce que nous raconte l'auteur, voir de ne pas comprendre certaines choses. Moi aussi, au début de la première partie, j'étais complètement perdue. J'ai recommencé deux fois . Puis j'ai accepté et continué à lire. Je n'ai pas vraiment aimé le livre, il m'a fascinée. Les dialogues intérieures que Faulkner décrit sont exactement comme nos pensées. Des phrases qu'on ne finit pas, des idées évoqueés par d'autres, des souvenirs et des bouts de souvenirs qui remontent soudain à la surface. Ça c'est génial. Je n'ai pas trouvé l'histoire vraiment intéressante et les personnages m'énervaient pas mal, mais c'est un livre que je relirai un jour pour mieux comprendre, pour découvrir ces choses cachées que je n'ai pas vue lors de ma première lecture. Petite remarque. Ce que je trouvais bizarre dans ce livre c'était que Benji, le retardé mental, qui était presque toute la journée entouré de noirs qui parlaient un anglais terrible, plein de fautes, quand lui, Benji est le narrateur il maîtrise parfaitement la langue.

2 commentaires:

  1. zaphod tu imagines mal. faulkner a utilisé la citation de shakespeare à posteriori de l'écriture pour donner un titre à son livre.

    ce livre est une expérience de lecture hors du commun.il faut de lire lentement et s'imprégner de l'histoire sans à chercher à comprendre les détails, la chronologie.on devine petit à petit ce qui se passe.il faut faire table rase du format habituel, faulkner ds certaines parties n'utilise pas de ponctuation et ajoute des morceaux de phrases à d'autres à la manière d'un cadavre exquis.il fait parler plusieurs personnages dans la même phrase comme lorsque dans notre esprit nous pensons aux paroles prononcés par d'autres.le tour de force de faulkner c'est qu'il arrive à rendre une cohérence à tout son texte à la fin du roman

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  2. > "zaphod tu imagines mal"

    Je sais, c'est le drame de ma vie ;-)

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