Esthétique de la cruauté, par Zaph
J'ai l'impression que dans la littérature japonaise, surtout la littérature classique (dans la droite ligne de laquelle s'inscrit Mishima), les thèmes de l'amour et de la mort occupent une place vraiment centrale.
Ils sont en plus souvent abordés avec cette espèce de froide beauté distante si caractéristique de cette littérature. Comme si l'âme nippone était capable d'éprouver les sentiments les plus extrêmes et les plus violents, sans pour autant se départir de son détachement et de son esthétisme codifié.
Mishima en est la preuve vivante, ou plutôt la preuve morte, puisqu'il a choisi pour mettre fin à ses jours de s'appliquer la noble et honorable tradition du seppuku (pour moi, en fait, la manière la plus lamentable de se tuer, mais bon, je ne suis pas japonais).
C'est à la base une histoire toute simple que celle de ce livre. Après le décès de son père, Noboru, un jeune adolescent est élevé par sa mère. Evidemment, le jeune garçon est perturbé, un fossé d'incompréhension le sépare de sa mère, et il trouve refuge au sein d'une bande de jeunes de son âge, à la philosophie complètement tordue, et qui s'imaginent être les maîtres du monde. Des ados normaux, quoi.
Sauf qu'il y a cette violence sourde qui va s'accumuler jusqu'à se concrétiser, d'abord sur la personne d'un... chat !
Non mais, vous vous rendez compte ? Un pauvre chat honteusement assassiné puis dépecé méthodiquement sous le regard impuissant d'un Chat de bibliothèque. Quelle chose horrible !
Et puis, la mère se sent seule, et elle va tomber dans les bras d'un marin, que Noboru considère d'abord comme un héros, mais son opinion va bien vite changer, et je vous laisse deviner la suite...
Bon, si l'on arrive à surmonter cette cruauté envers un chat, l'esthétique du roman est superbe !
J'ai l'impression que dans la littérature japonaise, surtout la littérature classique (dans la droite ligne de laquelle s'inscrit Mishima), les thèmes de l'amour et de la mort occupent une place vraiment centrale.
Ils sont en plus souvent abordés avec cette espèce de froide beauté distante si caractéristique de cette littérature. Comme si l'âme nippone était capable d'éprouver les sentiments les plus extrêmes et les plus violents, sans pour autant se départir de son détachement et de son esthétisme codifié.
Mishima en est la preuve vivante, ou plutôt la preuve morte, puisqu'il a choisi pour mettre fin à ses jours de s'appliquer la noble et honorable tradition du seppuku (pour moi, en fait, la manière la plus lamentable de se tuer, mais bon, je ne suis pas japonais).
C'est à la base une histoire toute simple que celle de ce livre. Après le décès de son père, Noboru, un jeune adolescent est élevé par sa mère. Evidemment, le jeune garçon est perturbé, un fossé d'incompréhension le sépare de sa mère, et il trouve refuge au sein d'une bande de jeunes de son âge, à la philosophie complètement tordue, et qui s'imaginent être les maîtres du monde. Des ados normaux, quoi.
Sauf qu'il y a cette violence sourde qui va s'accumuler jusqu'à se concrétiser, d'abord sur la personne d'un... chat !
Non mais, vous vous rendez compte ? Un pauvre chat honteusement assassiné puis dépecé méthodiquement sous le regard impuissant d'un Chat de bibliothèque. Quelle chose horrible !
Et puis, la mère se sent seule, et elle va tomber dans les bras d'un marin, que Noboru considère d'abord comme un héros, mais son opinion va bien vite changer, et je vous laisse deviner la suite...
Bon, si l'on arrive à surmonter cette cruauté envers un chat, l'esthétique du roman est superbe !
Il faut croire aussi que la littérature japonaise se complait dans la description de tortures félines : souviens-toi de cette horrible scène de "Kafka sur le rivage", où l'un des personnages éventre un chat pour en manger le coeur !
RépondreSupprimerJ'allais faire le même genre de commentaire :-) Une scène qui m'avait carrément fait fermer les yeux (difficile de lire dans ces conditions).
RépondreSupprimerIl me semble aussi que le chat est souvent présent, non seulement dans cette littérature que j'ai trop peu lue, mais aussi par exemple chez Miyasaki où il est présent dans... hmm... 4 films? Mais ce n'est pas assez pour généraliser, bien sûr
Ah oui, c'est vrai, je me souviens !
RépondreSupprimerLa torture féline serait peut-être un sport national au Japon ? ;-)