Dis, quand reviendras-tu ? par Sandrounette
Marseille sous l’occupation. Denis Leterrant est une « forte tête » de 14 ans, selon les prêtres de son collège jésuite. C’est-à-dire qu’il aime chahuter avec ses camarades et faire tourner la tête des surveillants.
Sœur Clotilde est une enseignante du pensionnat pour jeunes filles de Nice. A 26 ans, elle s’occupe également des malades de l’hôpital.
Vous devinerez aisément la suite des événements quand, obligé par un de ses surveillants, Denis se rend à l’hôpital à la rencontre de malades. Il rencontre Sœur Clotilde et leurs vies ne seront plus jamais comme avant.
Je commence mon cycle Aristochat avec sa toute première œuvre romanesque (écrite à 19 ans !). Il l’a d’ailleurs signé de son véritable nom, Jean-Baptiste Rossi. Le style juvénile est en parfait accord avec le propos. Il décrit un amour pur, vrai remis en question par la différence d’âge et surtout par la situation de la jeune femme. Comment aimer une Sœur dans une France ancrée par la religion et les interdits ?
Cependant, notre aristochat ne tombe pas dans la facilité : il ne profite pas de la situation de ses personnages pour invectiver la société ou la religion (pourtant il y aurait à faire…) Denis et Clotilde vivent leur amour pleinement malgré la souffrance qui en découle. Un excellent premier roman prometteur…. Vivement la suite de sa bibliographie !
« Lorsqu’il fallait rentrer, il n’y avait pas de coupure. Rien ne cessait. Elle ne cessait plus de penser à lui. Le soir, c’était des remords jusqu’au sommeil agité, des prières qui la laissaient malheureuse. Jamais la pensée ne revint qu’elle pourrait ne plus le voir. Son printemps était trop fort, trop chaud, trop brusque, trop dévorant. Son printemps lui devenait plus nécessaire que la vie. Elle priait et déjà il était dans sa prière. Il envahissait tout. »
Le petit Meaulnes, par Zaph
J'ai quand-même appris une chose, depuis que je fréquente les Chats, et elle va m'être fichtrement utile aujourd'hui : c'est de raconter absolument n'importe quoi dans une critique.
Grâce à cette faculté, je ne ressens en général aucune angoisse face à cette foutue règle des quinze lignes minimum.
Pourtant, là, avec ce bouquin, j'ai bien cru que je n'allais pas passer la barre. Est-ce parce que le livre est vide? Non, au contraire, il est solidement construit, la progression du récit est bien menée, et je l'ai trouvé plutôt bien écrit. De ce point de vue, je l'ai même trouvé nettement supérieur à ma précédente lecture de Japrisot, "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil". Pourtant, "Les mal partis" est un premier roman, écrit semble-t'il à l'âge de dix-huit ans, mais qui curieusement semble montrer une plus grande maîtrise.
Vous allez me demander ce qui me dérange dans ce livre, alors...
C'est assez difficile à définir, mais en gros, j'ai eu l'impression d'un travail bien trop classique. Le thème d'abord : les amours adolescentes impossibles et donc contrariées, avouez qu'on a déjà donné. Il manque quelque chose de surprenant, je trouve. La structure est trop linéaire et on a vraiment l'impression d'anticiper ce qu'on va lire à la page suivante et même au chapitre suivant.
Peut-être qu'à l'époque où ce livre a été publié (vers 1950 si je ne me trompe), l'histoire d'un gamin de quatorze ans séduisant une jolie nonne était de nature suffisamment scabreuse pour apporter le piment nécessaire au récit, mais de nos jours... ils sont gentils, ils s'aiment, on les trouve sympathiques, et les méchantes grandes personnes veulent les empêcher d'être heureux : si c'est pas triste, ma bonne dame !
Pourtant, Japrisot s'en sort bien, et j'aurais sans doute beaucoup aimé sans cette sensation d'avoir déjà lu dix fois la même chose, qui a donné à ma lecture un petit air d'exercice imposé.
Bon, est-ce que j'ai mes quinze lignes, à votre avis?
S'il en manque une, je dirai quand-même que quelques scènes bien rigolotes de chahut au collège m'ont collé un petit sourire nostalgique sur les lèvres.
Voilà, j'ai fini mon devoir, je peux rendre ma copie.
Vous devinerez aisément la suite des événements quand, obligé par un de ses surveillants, Denis se rend à l’hôpital à la rencontre de malades. Il rencontre Sœur Clotilde et leurs vies ne seront plus jamais comme avant.
Je commence mon cycle Aristochat avec sa toute première œuvre romanesque (écrite à 19 ans !). Il l’a d’ailleurs signé de son véritable nom, Jean-Baptiste Rossi. Le style juvénile est en parfait accord avec le propos. Il décrit un amour pur, vrai remis en question par la différence d’âge et surtout par la situation de la jeune femme. Comment aimer une Sœur dans une France ancrée par la religion et les interdits ?
Cependant, notre aristochat ne tombe pas dans la facilité : il ne profite pas de la situation de ses personnages pour invectiver la société ou la religion (pourtant il y aurait à faire…) Denis et Clotilde vivent leur amour pleinement malgré la souffrance qui en découle. Un excellent premier roman prometteur…. Vivement la suite de sa bibliographie !
« Lorsqu’il fallait rentrer, il n’y avait pas de coupure. Rien ne cessait. Elle ne cessait plus de penser à lui. Le soir, c’était des remords jusqu’au sommeil agité, des prières qui la laissaient malheureuse. Jamais la pensée ne revint qu’elle pourrait ne plus le voir. Son printemps était trop fort, trop chaud, trop brusque, trop dévorant. Son printemps lui devenait plus nécessaire que la vie. Elle priait et déjà il était dans sa prière. Il envahissait tout. »
Le petit Meaulnes, par Zaph
J'ai quand-même appris une chose, depuis que je fréquente les Chats, et elle va m'être fichtrement utile aujourd'hui : c'est de raconter absolument n'importe quoi dans une critique.
Grâce à cette faculté, je ne ressens en général aucune angoisse face à cette foutue règle des quinze lignes minimum.
Pourtant, là, avec ce bouquin, j'ai bien cru que je n'allais pas passer la barre. Est-ce parce que le livre est vide? Non, au contraire, il est solidement construit, la progression du récit est bien menée, et je l'ai trouvé plutôt bien écrit. De ce point de vue, je l'ai même trouvé nettement supérieur à ma précédente lecture de Japrisot, "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil". Pourtant, "Les mal partis" est un premier roman, écrit semble-t'il à l'âge de dix-huit ans, mais qui curieusement semble montrer une plus grande maîtrise.
Vous allez me demander ce qui me dérange dans ce livre, alors...
C'est assez difficile à définir, mais en gros, j'ai eu l'impression d'un travail bien trop classique. Le thème d'abord : les amours adolescentes impossibles et donc contrariées, avouez qu'on a déjà donné. Il manque quelque chose de surprenant, je trouve. La structure est trop linéaire et on a vraiment l'impression d'anticiper ce qu'on va lire à la page suivante et même au chapitre suivant.
Peut-être qu'à l'époque où ce livre a été publié (vers 1950 si je ne me trompe), l'histoire d'un gamin de quatorze ans séduisant une jolie nonne était de nature suffisamment scabreuse pour apporter le piment nécessaire au récit, mais de nos jours... ils sont gentils, ils s'aiment, on les trouve sympathiques, et les méchantes grandes personnes veulent les empêcher d'être heureux : si c'est pas triste, ma bonne dame !
Pourtant, Japrisot s'en sort bien, et j'aurais sans doute beaucoup aimé sans cette sensation d'avoir déjà lu dix fois la même chose, qui a donné à ma lecture un petit air d'exercice imposé.
Bon, est-ce que j'ai mes quinze lignes, à votre avis?
S'il en manque une, je dirai quand-même que quelques scènes bien rigolotes de chahut au collège m'ont collé un petit sourire nostalgique sur les lèvres.
Voilà, j'ai fini mon devoir, je peux rendre ma copie.
Woaou! Tu t'es transcendé, sur les titres ;)
RépondreSupprimerRendons à Sandrounette ce qui est à Sandrounette, c'est à dire, son titre :)
RépondreSupprimerSinon, j'avais aussi "Japrisot, j'en suis revenu" ;)
RépondreSupprimerTa copie est plus que satisfaisante Zaph!:)
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