Trop, c'est trop, par Lily
Harry Bosch est le héros de ce roman long et bien construit, fragmenté en journées pour créer un rythme original : en quelques jours, il doit démêler une histoire de meurtre, de dope, d'espionnage, de braquage, affronter son passé, déjouer une conspiration, coucher et rompre avec une belle agent du FBI et plaquer des considérations poétiques sur la beauté de Los Angeles à l'aube... Ca ne fait pas du tout beaucoup pour un seul homme. J'ai été presque déçue qu'il ne tue pas quelques terroristes pour la route, mais c'est vrai que c'était pas trop la mode en 1992.
En tout cas je suis perplexe : je ne comprends vraiment pas ce qu'on peut trouver à cet auteur! Quand je lis qu'il écrit bien je flippe. Que ceux qui le lisent en VF disent ça, à la rigueur, mais quand des gens arrivent à trouver en VO que Connelly écrit bien ça m'inquiète pour leur santé. Connelly écrit l'anglais proprement (le mieux possible pour un américain dira-t-on), comme n'importe quel journaliste de formation. Son style n'a rien d'extra, il n'en a d'ailleurs pas vraiment. L'histoire, elle aurait pu être bien s'il ce n'était cette sensation de trop-plein. Trop-plein et en même temps, c'est super fastidieux, linéaire. Enquête classique : A enquête sur B qui le mène à C puis D...etc. On est loin des ellipses d'un Ellroy qui arrive à écrire sur une enquête sans quasiment la montrer et à en plus dire des choses pertinentes sur la marche du monde. C'est pour ça que l'affiliation de Connelly au "roman noir" me semble plus que douteuse, parce que Connelly la seule chose qu'il raconte vraiment sur son époque c'est que c'est une ère où les auteurs de polars à succès sont des bouchers charcutant du best-seller à tourne-bras. Lire Connelly c'est comme lire du manga : c'est pas mal foutu mais c'est créé de manière industrielle.
Cet auteur ne m'a pas semblé différent d'un Ludlum par exemple ni d'un Grisham, avec qui il a sans doute des millions de lecteurs en commun. ll est peut-être un peu plus sombre (et encore faut pas déconner : si vous trouvez ça noir je ne vous encourage pas à lire Goodis qui vous flippera terriblement !) mais il se range dans la même famille. Quant à son héros Harry Bosch, il est nul. Absolument pas crédible. C'est l'inspecteur Harry, Sam Spade, Columbo et Jack Bauer dans le même corps. Je n'y ai pas cru une seconde : Bosch a un passé, toute une biographie dès ce premier volume mais il est idiot de croire qu'il suffit qu'un personnage ait un passé pour qu'il existe. Par exemple : un des personnages les plus marquants de la littérature policière (dans un autre genre, mais on s'en fout), Holmes, on sait quasiment jamais rien de sa vie et ça ne l'empêche pas d'être incontournable à chaque lecture. Il existe parce que les circonstances le font exister. Alors que Bosch lui c'est une outre. Totalement désincarné. Ok il est dépressif, boit un peu, traine les pieds, gueule, il aime pas ses supérieurs, comme n'importe quel héros du plus mauvais "pulp" qui soit. Il m'a fait l'effet d'un homme de paille dans lequel Connelly avait enfoncé au forceps tous les points incontournables de son cahier des charges du bon auteur de polar.
Donc non, désolée Michael : je crois que nos routes se séparent au premier rond-point.
Harry Bosch est le héros de ce roman long et bien construit, fragmenté en journées pour créer un rythme original : en quelques jours, il doit démêler une histoire de meurtre, de dope, d'espionnage, de braquage, affronter son passé, déjouer une conspiration, coucher et rompre avec une belle agent du FBI et plaquer des considérations poétiques sur la beauté de Los Angeles à l'aube... Ca ne fait pas du tout beaucoup pour un seul homme. J'ai été presque déçue qu'il ne tue pas quelques terroristes pour la route, mais c'est vrai que c'était pas trop la mode en 1992.
En tout cas je suis perplexe : je ne comprends vraiment pas ce qu'on peut trouver à cet auteur! Quand je lis qu'il écrit bien je flippe. Que ceux qui le lisent en VF disent ça, à la rigueur, mais quand des gens arrivent à trouver en VO que Connelly écrit bien ça m'inquiète pour leur santé. Connelly écrit l'anglais proprement (le mieux possible pour un américain dira-t-on), comme n'importe quel journaliste de formation. Son style n'a rien d'extra, il n'en a d'ailleurs pas vraiment. L'histoire, elle aurait pu être bien s'il ce n'était cette sensation de trop-plein. Trop-plein et en même temps, c'est super fastidieux, linéaire. Enquête classique : A enquête sur B qui le mène à C puis D...etc. On est loin des ellipses d'un Ellroy qui arrive à écrire sur une enquête sans quasiment la montrer et à en plus dire des choses pertinentes sur la marche du monde. C'est pour ça que l'affiliation de Connelly au "roman noir" me semble plus que douteuse, parce que Connelly la seule chose qu'il raconte vraiment sur son époque c'est que c'est une ère où les auteurs de polars à succès sont des bouchers charcutant du best-seller à tourne-bras. Lire Connelly c'est comme lire du manga : c'est pas mal foutu mais c'est créé de manière industrielle.
Cet auteur ne m'a pas semblé différent d'un Ludlum par exemple ni d'un Grisham, avec qui il a sans doute des millions de lecteurs en commun. ll est peut-être un peu plus sombre (et encore faut pas déconner : si vous trouvez ça noir je ne vous encourage pas à lire Goodis qui vous flippera terriblement !) mais il se range dans la même famille. Quant à son héros Harry Bosch, il est nul. Absolument pas crédible. C'est l'inspecteur Harry, Sam Spade, Columbo et Jack Bauer dans le même corps. Je n'y ai pas cru une seconde : Bosch a un passé, toute une biographie dès ce premier volume mais il est idiot de croire qu'il suffit qu'un personnage ait un passé pour qu'il existe. Par exemple : un des personnages les plus marquants de la littérature policière (dans un autre genre, mais on s'en fout), Holmes, on sait quasiment jamais rien de sa vie et ça ne l'empêche pas d'être incontournable à chaque lecture. Il existe parce que les circonstances le font exister. Alors que Bosch lui c'est une outre. Totalement désincarné. Ok il est dépressif, boit un peu, traine les pieds, gueule, il aime pas ses supérieurs, comme n'importe quel héros du plus mauvais "pulp" qui soit. Il m'a fait l'effet d'un homme de paille dans lequel Connelly avait enfoncé au forceps tous les points incontournables de son cahier des charges du bon auteur de polar.
Donc non, désolée Michael : je crois que nos routes se séparent au premier rond-point.
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