Une cheminée surchargée, par Lily
Sébastien Japrisot (1931 - 2003) est l'un des auteurs français les plus populaires de ces trente dernières années. Il n'a écrit que huit romans, mais tous ont été couronnés de succès.
Le premier est sorti en 1950 : "Les mal partis". Succès d'estime rapidement suivi de "Visages de l'amour et de la haine" (1952), puis d'un long silence d'une décennie durant laquelle il se consacre essentiellement à traduire les œuvres de J.D. Salinger (aujourd'hui encore ce sont ses traductions qui demeurent les plus répandues).
Au début des années 60, des difficultés financières l'incitent à écrire deux polars sur commande : peu rassuré, Jean-Baptiste Rossi (de son vrai nom) publie sous l'anagramme de Sébastien Japrisot "Compartiment tueurs" (écrit en un mois en 1962) puis "Piège pour Cendrillon" l'année suivante. À sa grande surprise ces livres sont de grands succès populaires, adaptés à l'écran (notamment par Costa-Gavras), ce qui l'incite à poursuivre sa carrière dans le roman policier avec "La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil". Sorti en 1966, ce livre va connaître des répercusions encore plus importantes, non seulement en France mais aussi en Angleterre où il reçoit le Best Crime Novel Price - rarement attribué à des auteurs non anglo-saxons.
C'est à cette époque qu'il révèle sa véritable identité. "Les mal partis" est réédité et obtient le Grand Prix de l'Unanimité, un nom très moche pour un jury pourtant prestigieux (avec notamment Sartre et Aragon). Il va consacrer les années suivantes à écrire pour le cinéma, sa seconde passion (il a été l'assistant de Jean Renoir en personne, dans sa jeunesse). Il saute le pas en 1975, adaptant lui-même ce fameux ouvrage de jeunesse.
En 1978, douze ans après son dernier roman, il récidive avec "L'été meurtrier", énorme succès qui donnera le célèbre film avec Alain Souchon et Isabelle Adjani. L'occasion pour Japrisot de décrocher un nouveau prix, le César de la meilleure adaptation. C'est le début de sa longue amitié avec le cinéaste Jean Becker, qui culminera dans les années 90 lorsqu'il lui écrit les grands succès "Les enfants du marais" et "Un crime au paradis".
Dans les années 80, Japrisot se fait plus rare encore, ne publiant qu'un seul livre, "La passion des femmes". Il réalise en 1988 son second long-métrage (et le dernier), "Juillet en septembre". Toujours avec Isabelle Adjani.
1991 sera l'année d'"Un long dimanche de fiançailles", son ultime roman (à raison d'un par décennie c'était prévisible) qui lui permet une fois de plus de battre tous les records de ventes et de poser un nouveau prix au dessus de sa cheminée, l'Interallié. Sa dernière œuvre achevée de son vivant aura été sa première pièce de théatre, "La lune apache" en 2001. Un dernier grand succès public et critique avant sa mort deux ans plus tard, alors qu'il mettait la touche finale à un neuvième roman : "Là-haut les tambours".
Ses romans (ceux suivis d'une astérisque sont parus sous son vrai nom, Jean-Baptiste Rossi) :
- Les mal partis (1950) *
- Visages de l'Amour et de la Haine (1950) *
- Compartiment tueurs (1962)
- Piège pour Cendrillon (1963)
- La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (1966)
- L'Eté meurtrier (1978)
- La Passion des femmes (1986)
- Un long dimanche de fiançailles (1990)
Bienvenue chez les Aristochats, Monsieur Japrisot :-)
RépondreSupprimerJ'ai vu en cherchant ses bouquins sur internet qu'il a aussi écrit "La course du lièvre à travers les champs" (Folio, 1986) et "Adieu l'ami", non ?
Ce ne sont pas des romans, mais des scénarii de ciné, retranscrit au format livre.
RépondreSupprimerJe peux récupérer une ancienne critique dans le vieux forum? :-P (Ne vous inquiétez pas, j'en ai un autre à chroniquer!)
RépondreSupprimerLivro >>> Laiezza t'as répondu ; je me suis cantonné aux romans.
RépondreSupprimerGaël >>> t'emmerde pas, je suis déjà passé récupérer les différentes critiques de Japrisot sur l'ancien forum ;-)
Tiens, je ne savais pas que son pseudo était un anagramme de ses vrais nom et prénom.
RépondreSupprimerEt moi, je ne savais pas que son pseudo était un pseudo :)
RépondreSupprimerThom, qu'est-ce qu'on ferait sans toi?!
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