This is not a « Critique littéraire » par Guic' The Old
Ce n’est jamais facile de parler d’un livre quand tout le monde s’en est déjà occupé. Sauf… Quand on est tombé sur ce bouquin par hasard, qu’on n’a jamais rien lu de cet auteur, et qu’on a déjà lu la plupart des critiques qui en ont été faites sur les blogs. Ce qui nous place donc dans une perspective presque diamétralement opposée à celle de ces critiques que j’ai déjà pu lire. De plus, c’est toujours agréable de voir comment un livre peut se tenir, en lui-même, une fois la hype passée. Et après relecture de toutes les critiques que j’en ai déjà vu… Je ne suis finalement d’accord avec aucune.
Mais résumons, d’abord. Notre narrateur et personnage principal (qui s’appelle Vincent mais ça on y reviendra) connaît une carrière plutôt heureuse Outre – Manche. Marié, deux enfants, il revient pour une semaine de vacances au plus près de ses origines, dans son village d’enfance (village, ville.. ?). Il y retrouve ses parents, sa famille, ses (ex-)amis, son passé. Et, plus que de les retrouver, il se doit d’y faire face. Ah oui, j’oubliais, le narrateur considère de lui-même que son adolescence était une « spirale de la lose ». Ne résumons pas plus, il serait trop facilement possible de dévoiler l’intrigue.
Avant toute chose, réglons l’affaire « Vincent », ou comment on peut ne pas féliciter un éditeur. Le narrateur révèle son prénom vers la page 100, et pas avant, au cours d’un « passage onirique ou il se révèle à lui-même » oserais – je dire faute de mieux. J’ai eu le malheur d’y deviner une volonté de l’auteur de mettre en relief ce passage… Volonté gentiment bazardée par l’éditeur qui nous balance tout dès la quatrième de couverture. Merci Robert. Enfin passons.
On a tout lu sur ce roman : grinçant, dérangeant, violent, amer… Et si on a tout lu c’est parce que la façon dont ce roman se ressent dépend pleinement du lecteur. Des Vincent, vous en croiserez quatre par rame de métro au minimum. Après, libre à vous de voir comment vous vous placez face à un personnage comme celui – ci.
Parlons donc du Vincent dont j’ai lu l’histoire, moi. Considéré comme orgueilleux, cynique par beaucoup, je ne l’ai trouvé, moi que… banalement humain. Après 10 ans passés loin de sa famille (dans un pays étranger), il est légitime qu’il ait changé, tout le monde s’en doute. Lui,ses parents, le lecteur. Et si les « fantômes de son passé » sont difficile à affronter, il en est d’autre face auxquels il est autrement plus difficile de lutter quand on les côtoie au quotidiens… le fantôme de celui que vous étiez, et le celui de ce que les gens croient que vous êtes devenu. Et comme ses proches n’ont pas pu assister à son évolution (ben non, il était en Angleterre), il ne peut rencontrer que ces deux versions de lui. Versions qu’on déteste forcément :
- On méprise toujours d’une manière ou d’une autre ce qu’on a été (quand vos parents racontent vos mésaventures d’enfant ou d’ado à vos amis et / ou votre compagne – compagnon, comment vous sentez vous ?)
- Quand les gens essayent de s’imaginer ce que vous êtes devenu, ils se plantent toujours lamentablement.
Face à ces deux là, il est totalement légitime que Vincent pète les plombs et soit au final odieux.
Personnellement, j’ai trouvé toutes les excuses possibles et imaginables à Vincent. Jamais je ne l’ai trouvé haïssable (sauf à un moment, ou je l’ai trouvé…. Disons complètement con). Et pourtant j’ai été à deux doigts de fermer définitivement ce bouquin au moins trois fois avant la fin.
Le fait de réussir à deviner ce qui va se passer avant même que cela arrive peut vous dégoûter à jamais d’un roman. Mais surtout… la lenteur de l’action (quand action il y a), l’ennui pesant de cette semaine à la campagne… je l’ai ressenti en tant que lecteur aussi.
Bref, un roman dérangeant en ce sens qu’il m’a mis, moi lecteur et critique occasionnel en porte-à-faux : je n’ai pas aimé ce roman parce que, justement, il est très bon. Glauque et lent, je n’ai pas forcément trouvé de plaisir dans la lecture de ce livre, et pourtant je ne l’ai pas abandonné en cours de route.
Réussir à brouiller les pistes au point que la qualité de ce livre dépende du lecteur… assurément un coup de maître. Good Game , M. Blondel.
> "je n’ai pas aimé ce roman parce que, justement, il est très bon"
RépondreSupprimerSi tu veux, je peux t'en conseiller plein de mauvais :-D
Voici une lecture très intéressante, même si, encore, j'ai du mal à comprendre ce que les gens peuvent ne pas aimer dans le livre. Ce qui peut leur déplaire, ou les hérisser. C'est assez mystérieux, pour moi...
RépondreSupprimerZaph --> Je pense que je me débrouille malheureusement trop bien par moi meme pour en trouver des mauvais, mais merci de la proposition!!
RépondreSupprimerLaiezza --> Personnellement, je me suis dit que... y avait moyen que d'ici 15 ans je sois devenu un "Vincent"... Et ca, entre autres, m'a pas forcément mis très à l'aise... Le seul truc vraiment rude c'est que ce bouquin est... très bien vu et assez "vrai" en ce sens qu'il décrit une réalité... Mais si maintenant décrire la réalité telle qu'elle est, brute... ca déplait, ou on va?
==> y avait moyen que d'ici 15 ans je sois devenu un "Vincent"
RépondreSupprimerArrête, tu me fais rêver, là !! :)dq
Bel article... mais moins bon que le mien sur le même sujet, quand même :-D
RépondreSupprimerLaiezza --> Honnêtement, je vois pas pourquoi...
RépondreSupprimerThom --> :-) No comment :-)
GRÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖÖMPFFFF!!!
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