C'est pas à la queue qu'on le reconnaît, par Ingannmic
Romancier ayant autrefois connu un certain succès, Daniel Silverman vit à San Francisco avec son compagnon Marty. Tous deux pratiquant une activité professionnelle irrégulière, le couple a parfois du mal à boucler les fins de mois. C’est pourquoi, lorsque le Collège Evangélique de North Folk propose à Daniel de le rémunérer 12 000 dollars pour y tenir, en tant qu’ « humaniste juif », une conférence, celui-ci l’accepte.
Seulement, à son arrivée dans cette bourgade perdue du Minnesota, il doit composer avec des conditions météo désastreuses qui l’obligent à prolonger son séjour, et faire face à l’agressivité haineuse et fanatiques de certains de ses hôtes pour lesquels il représente l’incarnation du mal…
J’ai trouvé en ce roman un très bon « thriller ». En effet, il n’est question ici ni de diables à queue fourchue, ni de manifestations sataniques surnaturelles, et pourtant le lecteur a bien l’impression d’être plongé dans l’horreur et l’incroyable…Il suffit pour cela qu’un groupe d’extrémistes religieux soit mis en présence d’un être qui incarne pour eux le summum du sacrilège et du maléfique : un homosexuel qui de surcroît exprime sur l’avortement un point de vue trop libéral…La force de leur dégoût et de leur mépris inspire à Daniel une terreur très communicative, renforcée par la présence des intempéries qui l’isolent du monde extérieur. N’est-ce d’ailleurs pas cela la véritable horreur : savoir que les hommes sont capables d’une telle haine et d’un tel désir d’anéantissement de l’autre, simplement parce qu’il est différent et que cette différence les effraie ? En plus d’être un bon « thriller », « Le diable et Daniel Silverman » est le prétexte à la confrontation des points de vue de 2 mondes opposés : l’un, moderne, qui accepte la différence et le droit de chacun à disposer de sa liberté ; l’autre, rigide, régi par la crainte de la tentation du démon, et du châtiment de Dieu. Ces débats mettent en lumière le danger des déviances religieuses liées au fanatisme et à l’obscurantisme, mais amènent aussi Daniel à s’interroger sur ses propres convictions. Lui qui prône la tolérance en constate également les limites (jusqu’à quel point peut-on tolérer l’intolérance ?...) et est mis face aux influences religieuses qu’il a lui-même subi plus ou moins consciemment durant son enfance.
Dommage que la fin n’ait pas été selon moi à la hauteur du reste de l’ouvrage : je l’ai trouvée expéditive et un peu trop « happy end », en inadéquation avec l’atmosphère dégagée tout au long du récit.
J’ai trouvé en ce roman un très bon « thriller ». En effet, il n’est question ici ni de diables à queue fourchue, ni de manifestations sataniques surnaturelles, et pourtant le lecteur a bien l’impression d’être plongé dans l’horreur et l’incroyable…Il suffit pour cela qu’un groupe d’extrémistes religieux soit mis en présence d’un être qui incarne pour eux le summum du sacrilège et du maléfique : un homosexuel qui de surcroît exprime sur l’avortement un point de vue trop libéral…La force de leur dégoût et de leur mépris inspire à Daniel une terreur très communicative, renforcée par la présence des intempéries qui l’isolent du monde extérieur. N’est-ce d’ailleurs pas cela la véritable horreur : savoir que les hommes sont capables d’une telle haine et d’un tel désir d’anéantissement de l’autre, simplement parce qu’il est différent et que cette différence les effraie ? En plus d’être un bon « thriller », « Le diable et Daniel Silverman » est le prétexte à la confrontation des points de vue de 2 mondes opposés : l’un, moderne, qui accepte la différence et le droit de chacun à disposer de sa liberté ; l’autre, rigide, régi par la crainte de la tentation du démon, et du châtiment de Dieu. Ces débats mettent en lumière le danger des déviances religieuses liées au fanatisme et à l’obscurantisme, mais amènent aussi Daniel à s’interroger sur ses propres convictions. Lui qui prône la tolérance en constate également les limites (jusqu’à quel point peut-on tolérer l’intolérance ?...) et est mis face aux influences religieuses qu’il a lui-même subi plus ou moins consciemment durant son enfance.
Dommage que la fin n’ait pas été selon moi à la hauteur du reste de l’ouvrage : je l’ai trouvée expéditive et un peu trop « happy end », en inadéquation avec l’atmosphère dégagée tout au long du récit.
Je n'ai pas lu ce roman-là mais j'aime beaucoup Roszak : "La conspiration des ténèbres" est un des meilleurs livres que j'ai lus.
RépondreSupprimerJe l'ai lu également, et j'avais beaucoup aimé.
RépondreSupprimerJe trouve celui-ci plus abordable que la conspiration qui était très bien mais traîné quand même un peu en longueur.
RépondreSupprimerexcellent bouquin
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