lundi 28 avril 2008

"Le théâtre de Hanokh Levin: ensemble à l'ombre des canons" - Nurit Yaari

Par Sahkti

Hanokh Levin est sans conteste l'un des plus grands dramaturges contemporains israéliens. Né en 1943, décédé d'un cancer en 1999, il s'est fortement inspiré de la société israélienne, de ses dérives et de son évolution, pour créer des personnages tantôt graves tantôt farfelus et pour aborder des thèmes dramatiques comme la mort, la guerre, l'intolérance ou la misère.
Un auteur que j'ai découvert grâce aux Editions théâtrales et que je ne me lasse pas de lire et relire, parce qu'il me fait rire mais aussi réfléchir sur les dérives d'un monde parfois (souvent?) teinté d'absurdité.

En étudiant sa biographie et son parcours, retracé en détails et richement documenté par Nurit Yaari, on comprend davantage ce qui a conduit Hanock Levin à écrire de telles pièces, cette joie et ce tourment qui l'animaient.
Il est intéressant de se rendre compte de l'accueil qu'ont reçu ses premières pièces, surtout en Israël, où critiquer la guerre n'était pas forcément de bon ton. Or c'est ce que Levin a fait, prôner l'amour de la vie plutôt que celui de la haine, de la vengeance et d'un repli vers un passé qui justifierait tout. Un discours qui me parle et que j'apprécie.
Au fur et à mesure du temps qui passe, les propos de Levin ont évolué, s'intéressant davantage, surtout à la fin, aux conflits intérieurs, à la misère sociale et humaine, à la stagnation d'une société disposant pourtant de bons atouts mais incapable de se désengluer d'un tas de soucis, existentiels et autres.
Un théâtre qui se veut universel, car il ne concerne pas que la société israélienne mais d'autres pays, d'autres peuples, d'autres classes sociales, d'autres milieux.

Des photographies de mise en scène complètent le propos, ainsi que des témoignages de metteurs en scène et de traducteurs. On sent la passion, l'alchimie créatrice, le respect et les regrets aussi, liés à une absence. Absence physique parce que dans les esprits et sur scène, Levin est toujours là, plus présent que jamais, toujours autant d'actualité et c'est sans doute une des raisons qui rend son théâtre formidable, cette identification intemporelle et universelle, sans parler de sa pertinence et de son humour.

Une analyse à lire absolument pour se plonger autrement dans le monde théâtral de Hanokh Levin, auteur incontournable!

7 commentaires:

  1. Je connais assez peu Levin...et par conséquent j'ai très peu de choses à dire sur une analyse de son oeuvre, tu t'en doutes ! A part que ça donne surtout envie d'étudier Levin :-)

    Enfin bon...vue la bousculade pour commenter...je ne suis pas le seul ! Sans doute aurions-nous dû réfléchir avant de poster ce billet (mea culpa maxi culpa) que pour quiconque ne connaissant pas Levin c'était...assez difficile d'accès.

    Par conséquent : aurais-tu dans ton énorme stock des choses sur Levin lui-même à nous proposer ? Je pense que cela boosterait un peu la discussion autour du livre de Nurit Yaari :-)

    RépondreSupprimer
  2. >>> A part que ça donne surtout envie d'étudier Levin

    Moi aussi, je suis passionné d'œnologie :-)

    RépondreSupprimer
  3. Ca pique ma curiosité mais je serais plutôt curieuse, en effet, de découvrir une oeuvre de Levin plutôt qu'un essai sur lui et on oeuvre. Un immanquable à ne pas rater?

    RépondreSupprimer
  4. Thom, ce qui fait un blog intéressant c'est, à part des discussions sur des livres connus, la découverte des auteurs que nous ne connaissons pas encore.

    RépondreSupprimer
  5. Merci Jeanne de m'expliquer à quoi sert le blog auquel je consacre la moitié de mes journées ;-)

    Je voulais dire que pour découvrir un auteur intéressant méconnu de beaucoup d'entre nous, il aurait été sans doute plus malin de la part des anims (dont moi-même) de publier d'abord des articles sur cet auteur, et après seulement un article sur une analyse de l'oeuvre de cet auteur. C'est d'une logique implacable, je ne connais pas grand monde qui lit des bios d'artistes dont il ne sait rien :-D

    C'est pourquoi je demandais à Sahkti si elle avait des critiques de Levin lui-même, ce qui ne peut que rendre sa critique du livre de Yaari d'autant plus intéressante.

    RépondreSupprimer
  6. Ah, j'avais mal compris alors à cause de "la bousculade". Je croyais que tu disais que tu n'aimais que les critiques qui invitent à poster des commentaire :/
    Excuse moi je n'ai rien dit. :D)

    RépondreSupprimer
  7. Oui, j'en ai, je vous les envoie, vous les posterez quand bon vous semble :)

    RépondreSupprimer