vendredi 24 juillet 2009

"Perdido street station" - China Mieville

Vacances en train, par Zaph

Les histoires de science-fiction ou de fantasy ont ceci de particulier qu'elles se déroulent assez souvent dans des lieux plutôt éloignés (dans l'espace et/ou dans le temps) de notre environnement habituel. (Vous aviez remarqué aussi ?)
Cela présente des avantages et des inconvénients.
D'un côté, on peut être sûr d'y trouver du dépaysement. Cela en fait pour moi une lecture de vacances idéale puisqu'on peut ainsi voyager très loin en esprit sans utiliser d'autre moyen de transport.
D'un autre côté, l'auteur qui crée un univers de toutes pièces se voit contraint de nous en expliquer le B-A BA, et cela peut prendre un nombre impressionnant de pages (un peu comme ces wargames pour lesquels il faut se taper deux cents pages de règles avant de pouvoir commencer une partie). J'avoue que c'est ce qui me fait parfois un peu peur en SF. En plus, il faut que l'univers soit convaincant, qu'il tienne debout, et qu'il soit vraiment original, et non la pâle copie de mondes déjà vus cent fois ailleurs.
C'est d'autant plus important que bon nombre d'œuvres de cette catégorie se résument finalement à cela : la création d'un univers. Soit ! Je n'ai rien contre. Si le défi est réussi, cela peut donner une lecture plaisante et même stimulante. Il faut dans ce cas accepter que la même intrigue transposée dans un environnement normal se révèlerait bien fade si on retirait le super-méchant-mutant de Bételgeuse et les combats au boulgotron à molette.

Un jour, il y a très longtemps, sur un forum de lecture, dans une discussion au titre évocateur de "Les meilleurs romans de SF", j'ai été titillé par le titre "Perdido street station", que je trouvais très joli, et que plusieurs participants qualifiaient d'adjectifs plus ronflants les uns que les autres.
L'air de rien, un bon titre, ça aide, car quand je suis tombé dessus par hasard à la bibli des années plus tard, je me suis dit "mon vieux Zaph, voilà le truc idéal à emporter en vacances".
Ce qui fut fait.

Et le résultat est ma fois assez convaincant, dans la lignée de mon introduction. Le monde créé par China Mieville (je ne sais toujours pas si c'est une femme ou un homme), est original et assez captivant, sans pour autant nous noyer sous d'inutiles détails géographiques, politiques, sociologiques et autres. Les personnages sont cohérents et suffisamment détaillés pour susciter l'intérêt du lecteur. Bon, l'intrigue est clairement le point faible, car elle repose surtout sur l'utilisation à bon escient des méchants monstres qui peuplent le monde de "Perdido street station". Je ne prendrai donc pas la peine de résumer l'histoire (en plus j'ai horreur de ça). Une mention spéciale toutefois pour le happy end qui n'est pas si happy que ça, l'auteur a su éviter ce piège.

En plus, le style de l'auteur se situe nettement au dessus de la moyenne du genre, ce qui au final, fait de "Perdido Street station" (je le dis encore une fois tant j'aime ce titre), si pas un chef-d'oeuvre, au moins une lecture de vacances très agréable, que je recommande.

2 commentaires:

  1. China Mieville est un homme. J'aime aussi beaucoup son écriture.

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  2. Ah, c'est un homme... bon, j'arrête de fantasmer, alors :-/

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