samedi 8 novembre 2008

"La Rose Pourpre & Le Lys" - Michel Faber

Séduisant dans sa mégalomanie, par Laiezza


Il y a différentes choses dans ce livre ; certaines qui m'ont séduite, d'autres qui m'ont agacée.
Je m'explique : idéaliste voire fleur-bleue de nature, le côté "projet de toute une vie" et ce qu'il a impliqué (un quasi travail d'historien, une reconstitution criante de vérité du Londres de l'époque Victorienne) ne pouvaient que me séduire. Ce genre de reconstitution énorme et mégalomane est monnaie courante au cinéma. Ce qui est original, ici, justement, c'est que jusqu'à Michel Faber personne n'avait eu l'idée d'appliquer ce genre de concept à la littérature ! De ce fait, j'ai trouvé que "La Rose Pourpre & Le Lys" était un livre vraiment très "cinématographique".
Tout cet aspect du roman, je l'ai trouvé grandiose, vraiment : exactement comme on peut être impressionné par toutes ces fresques historiques au ciné, réalisées dans des décors couteux, souvent époustouflants. Je n'ai aucun reproche à faire à Faber là-dessus, sa documentation m'a semblée extrêmement complète et très bien "digérée", son Londres correspond parfaitement à l'idée que je m'en faisais : ce n'est pas un Londres de cliché, ni un Londres de fantasme.
Là où j'ai, en revanche, quelques réserves, c'est sur l'histoire et les personnages. Ces derniers à la rigueur tiennent la route, mais l'histoire, je l'ai trouvée un peu fade par moments. Pas tout le temps, j'ai même avalé les 500 premières pages assez goulument. A partir de la moitié par contre, j'ai calé. Ca avance, simplement les rebondissements ne m'ont plus surprise arrivée à la moitié.
Ensuite il y a l'argument de départ, et je dois dire que bizarrement je n'y avais pas pensé plus tôt : quand j'ai acheté le livre, mon frère m'a dit : "je me demande à quoi ça sert ?". Je n'ai compris qu'en cours de lecture : effectivement, c'est très bien fait, plutôt bien écrit, extrêmement bien "mis en scène", mais il m'a semblée, par instants, que la mécanique tournait à vide. Il n'y a dans ce livre ni humour, ni fantaisie, ni émotion...ç a se prend très au sérieux, avec une rigueur presque journalistique, qui n'est pas du tout appropriée : on en apprend mille fois plus sur le XIXe anglais en lisant les contes de Dickens, qui font tous dix pages, qu'en lisant la "Rose Pourpre", qui en fait plus de mille. C'est donc assez dommage d'avoir si bien réussi à "reconstituer" Londres et d'avoir eu du mal à trouver des choses pour le meubler, sur le niveau émotionnel..., dans la seconde moitié, ça ressemble à un cours magistral sur des choses qu'on sait déjà. En fait je vais vous dire : ça ressemble au film "Barry Lyndon" ! esthétiquement c'est magnifique, mais émotionnellement, c'est assez vain.
Mon point de vue est donc assez réservé. Je pense que la plupart des défauts de ce livre découlent en fait de sa taille. Dans un livre plus petit et plus dense, ils auraient peut-être existé, mais ils n'auraient été que des bémols... Je ne sais pas trop. J'ai bien aimé, mais sans plus. Je crois qu'en réalité, j'ai plus été charmée par la grandeur du projet (très british dans sa démesure, même si Faber est néerlandais ; si un francophone se mettait à écrire une épopée flaubertienne aujourd'hui, tout le monde serait mort de rire) que par la qualité du livre. Rassurez-vous, ce n'est pas du Christian Jacq ou du Max Gallo ! Michel Faber a une écriture agréable et personnelle, son style est élégant, ce n'est pas un poseur...



Un vrai coup de cœur pour Sandriiine

Sugar, prostituée douée et ambitieuse rencontre William Rackam, homme mou, elle joue la maman et fait la putain, elle le rassure et joue les idiotes tout en tirant les ficelles derrière son dos.

Et ça marche : William se reprend en main, relance l'affaire familiale, engage de nouvelles domestiques, son image sociale s'améliore à vu d'œil.

Pendant son ascension, les gens qui l’entoure s’étioleront : Agnès, la femme de William, se perd de + en + dans la folie et redevient la petite fille pure qu’elle n’aurait jamais voulu cesser d’être; Henri, le frère de William, aspirant homme d'église, s'épouvante de ses contradictions, de ses pulsions d'homme.

Sugar, elle, tente de s'en sortir, de monter les échelons mais culpabilise énormément dès qu'elle arrive à sortir de sa condition. Elle commencera cette histoire pleine de haine pour le genre humain, l’homme en particulier et la finira trahie mais plus apaisée.

Magnifique description de l’Angleterre victorienne, personnages attachants pour la plupart, un vrai coup de cœur pour moi !

«Les contes de la rose pourpre »,petit livre sorti dans la foulée de la parution en poche de « La rose pourpre … »,reprend quelques destinées du premier volume. Nous recevons de la part de l’auteur quelques réponses sur les personnages les plus marquants ou touchants du livre précédent. A ne lire que si vous avez aimé le premier…

...

5 commentaires:

  1. D'accord avec ni l'une, ni l'autre.
    Il est vrai (Laiezza) que Michel Faber a une écriture un peu fade. Il est vrai aussi qu'il y a des longueurs.
    En revanche, sa reconstitution est remarquable. En temps que "spécialiste" de la littérature Victorienne, je ne peux que valider ses choix, sur l'univers, la mise en scène, les lieux, les "types de personnages". Il reprend les codes du roman Victorien, les "pervertit", le résultat est vraiment troublant.
    Mon bémol, c'est qu'il n'aurait dû écrire qu'un seul volume. C'était assez.

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  2. Intéressant, à retenir peut-être pour une boulimie de lecture.

    Peut-on parler du syndrome de la 500ème page? En effet, à mi-roman de mon gros volume (toujours le polar indien) je m'essouffle aussi un peu :-)

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  3. Exactement, un seul volume aurait largement suffit...et je suis tout à fait d'accord avec toi, Laïezza, ce livre ne m'a procuré aucune émotion.

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  4. j'ai beaucoup aimé .. mais comme beaucoup ... je n'ai pas aimé la fin ....trop abrupte.... une fin dont on parle!!!!!! puisque il n'y a pas de fin !!! ça fait un peu bluff... dommage ! il y a de quoi se mefier de l'auteur avant de commencer a lire deux pavés de cette taille.....

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  5. oui
    certaiment mais guilaume de baskerille lui legue ses lumett et le narateur et adso

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