Zaph voit le Bien partout
En fait, il n'y a pas grand chose de diabolique dans ces nouvelles. Oh, il y a bien quelques meurtres par empoisonnement, mais rien de bien méchant en somme.
Eh oui, je suis comme ça, moi, je vois le Bien partout.
Ou alors, comme le dit Jules (j'ai la flemme d'écrire Barbey d'Aurevilly), "L'extrême civilisation enlève au crime son effroyable poésie, et ne permet pas à l'écrivain de la lui restituer".
Non, s'il y a quelque chose de diabolique, c'est l'écriture de Jules, qui rend superbement bien cette sorte de jubilation morbide d'un monde privilégié en déliquescence, cette fureur nonchalante qui place le même raffinement dans le plaisir et dans le crime.
Le style est magnifique. On a presque plus envie de savoir comment l'histoire va être racontée que ce qui va s'y passer.
D'ailleurs, l'auteur (je me demande bien quelle mouche l'a piqué) utilise parfois une forme de récit indirect très originale, par exemple, un personnage A raconte à un personnage B une histoire qu'il a lui-même entendue de la bouche d'un troisième personnage C. J'imagine que c'est un véritable tour de force littéraire qui peut sembler inutilement compliqué, mais sous la plume de Jules, ça passe très bien. Cela éveille même de l'intérêt, car on a envie de connaître une histoire qui vaut tellement la peine d'être racontée, et on est sûr que le conteur va l'enjoliver avec l'art que permet le recul.
Oserais-je me permettre un petit bémol ? Bien que Jules ait choisi de faire parler différents personnages, le style - bien que parfait, me semble trop uniforme d'une nouvelle à l'autre. Mais cela n'enlève rien au plaisir.
"J'étais, un soir de l'été dernier, chez la baronne de Mascranny, une des femmes de Paris qui aiment le plus l'esprit comme on en avait autrefois, et qui ouvre les deux battants de son salon - un seul suffirait - au peu qui en reste parmi nous. Est-ce que dernièrement, l'Esprit ne s'est pas changé en une bête à prétention qu'on appelle l'Intelligence?... "
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Eh oui, je suis comme ça, moi, je vois le Bien partout.
Ou alors, comme le dit Jules (j'ai la flemme d'écrire Barbey d'Aurevilly), "L'extrême civilisation enlève au crime son effroyable poésie, et ne permet pas à l'écrivain de la lui restituer".
Non, s'il y a quelque chose de diabolique, c'est l'écriture de Jules, qui rend superbement bien cette sorte de jubilation morbide d'un monde privilégié en déliquescence, cette fureur nonchalante qui place le même raffinement dans le plaisir et dans le crime.
Le style est magnifique. On a presque plus envie de savoir comment l'histoire va être racontée que ce qui va s'y passer.
D'ailleurs, l'auteur (je me demande bien quelle mouche l'a piqué) utilise parfois une forme de récit indirect très originale, par exemple, un personnage A raconte à un personnage B une histoire qu'il a lui-même entendue de la bouche d'un troisième personnage C. J'imagine que c'est un véritable tour de force littéraire qui peut sembler inutilement compliqué, mais sous la plume de Jules, ça passe très bien. Cela éveille même de l'intérêt, car on a envie de connaître une histoire qui vaut tellement la peine d'être racontée, et on est sûr que le conteur va l'enjoliver avec l'art que permet le recul.
Oserais-je me permettre un petit bémol ? Bien que Jules ait choisi de faire parler différents personnages, le style - bien que parfait, me semble trop uniforme d'une nouvelle à l'autre. Mais cela n'enlève rien au plaisir.
"J'étais, un soir de l'été dernier, chez la baronne de Mascranny, une des femmes de Paris qui aiment le plus l'esprit comme on en avait autrefois, et qui ouvre les deux battants de son salon - un seul suffirait - au peu qui en reste parmi nous. Est-ce que dernièrement, l'Esprit ne s'est pas changé en une bête à prétention qu'on appelle l'Intelligence?... "
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Et hop! L'humiliation!!! Je viens de comprendre! J'ai toujours cru que c'était là le roman qui avait inspiré le film de Clouzot (non, pas la panthère) et paf, ce n'est pas le cas. Du coup, ça me fait deux bouquins à lire: celui-ci, et "Celle qui n'était plus" de Boileau-Narcejac. Diable!
RépondreSupprimerBah oui, la différence, c'est que Barbey et d'Aurevilly ne sont qu'un, tandis que Boileau-Narcejac est deux. Thom l'a déjà expliqué ! ;-)
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