mercredi 9 juillet 2008

"Le Roi de la pastèque" - Daniel Wallace

Personne n'est totalement pur ou innocent, par Lhisbei


Thomas Rider se rend à Ashland, petite ville au fin fond de l'Alabama, pour découvrir son passé. Il a 18 ans et besoin de savoir qui il est. Il ne connaît pas son père et sa mère est morte à Ashland en lui donnant naissance. Il part donc enquêter sur ses origines.

La première partie du livre nous donne le témoignage des habitants d'Ashland. Ces récits déformés par le temps sont loin d'éclaircir le passé et apportent à Thomas (et au le lecteur) de nouvelles interrogations. Le portrait brossé de Lucy Rider n'est pas des plus élogieux. Les habitants d'Ashland la tiennent pour responsable de la ruine de la ville. A son arrivée elle a bousculé une tradition séculaire, celle du Roi de la pastèque alors que la ville voue un culte à ce fruit qui pousse en abondance. Ce culte donne lieu à des pratiques immondes et séculaires (que je vous laisse le soin de découvrir) dont la plus visible est celle de l'élection du Roi de la pastèque.

Dans la deuxième partie du livre Thomas l'enquêteur devient le narrateur et raconte son enfance auprès de son grand-père, un génial affabulateur et conteur d'histoires en tous genres. Cet interlude nous permet de mieux comprendre la personnalité du jeune Thomas, qui refuse le mensonge et recherche par dessus tout la vérité.

La troisième partie narre la venue à Ashland de Thomas, ses découvertes et ce qu'il éprouve face à ce passé qu'il n'était finalement pas prêt à entendre ainsi que les évènements que sa venue provoque. L'histoire reprend son cours arrêté 18 ans auparavant pour se conclure en apothéose.

Daniel Wallace a du génie. La construction du livre, déroutante au début, prend tout son sens une fois la lecture achevée et sert à merveille la narration. Ce n'est pas un effet de superflu ou ostentatoire mais le meilleur moyen de raconter cette histoire. L'auteur a aussi du génie dans l'écriture (admirablement rendue par la traduction de Laurent Bury). Les personnages à qui il donne la parole sont d'un réalisme criant. Chacun d'entre eux nous paraît pétri de bienveillance à l'égard de Thomas, presque agréable à côtoyer, presque attachant. Et pourtant sous le vernis d'humanité, de compassion et de sincérité se cachent des monstres d'une sauvagerie masquée. Le portrait de ces ploucs de campagne reculée, aux mœurs et traditions d'un autre âge est sans concessions, subtil et laisse le lecteur abasourdi. La quête de Thomas s'achève par la révélation de ses origines et nous montre que personne n'est totalement pur ou innocent sur cette terre...

A lire absolument !

8 commentaires:

  1. Mais comment ai-je pu passer à côté de ce livre qui a l'air tout à fait fait pour moi ???

    RépondreSupprimer
  2. Je crois bien que je l'aurais acheté rien que pour le titre! :D

    RépondreSupprimer
  3. "..portrait de ces ploucs de campagne..." voilà qui devrait me plaire, j'ai une attirance morbide pour les histoires de fous et de bouseux!!

    RépondreSupprimer
  4. Thom : non non non tu ne peux pas aimer un livre que j'ai aimé ;-)

    sandrounette : le titre vaut en effet son pesant de cacahouètes euh... pardon de pastèque

    ingannmic : on ne peut pas faire plus plouc ni plus bouseux que ça...

    c'était le commentaire qui ne sert à rien du jour

    RépondreSupprimer
  5. Ce livre est une pure merveille!

    RépondreSupprimer
  6. Emprunté à la biblio avant-hier, je l'ai déjà presque terminé. Merci Lhisbei!

    RépondreSupprimer
  7. De rien Ingannmic :-) j'attends ton avis avec impatience maintenant :-)

    RépondreSupprimer
  8. Lecture terminée! J'ai beaucoup aimé la première partie, quand tous les différents personnages s'expriment à tour de rôle, et puis j'ai trouvé que l'auteur a une façon très subtile d'introduire des détails presque surnaturels dans un récit la plupart du temps tout à fait crédible.
    En revanche, la fin m'a déçue, elle m'a semblée trop banale. Mais dans l'ensemble, j'ai retiré de cette lecture beaucoup de plaisir.

    RépondreSupprimer