lundi 7 juillet 2008

"Bazaar" - Stephen King

Demi teintes, par Ananke


Et si on vous proposait à un prix apparemment raisonnable l’objet que vous désirez le plus au monde ? Et si la nouvelle boutique installée à Castle Rock proposait à chacun de ses habitant l’objet qu’ils désirent le plus au monde ? C’est la situation qu’explore Stephen King dans « Bazaar ». Alors bien sûr, le vendeur de la boutique n’est pas tout à fait sans arrières pensées - il n’est d’ailleurs pas exactement humain – et la convoitise de ses clients ouvrira la boite de pandore de chacun, jusqu’à ce que finalement…

Stephen King, n’a pas la prétention d’être un grand écrivain. D’ailleurs, sa lucidité à ce propos frise parfois le masochisme et s’il est parfois un mauvais écrivain de SF (Les Tommyknockers ! Quelle farce pitoyable ! Surtout comparé à Brume, dans son recueil éponyme, une des meilleure nouvelle de SF que j’aie jamais lue.) c’est un bon écrivain de « Et si … ? » et Bazaar est un bon livre. De plus, il est très représentatif du Stephen King des années 90, de cette veine là : un lieu clos (ici la ville) des personnages fouillés, attachants, un élément déclencheur qui alimente la mécanique infernale des interactions entre les personnages.
Perso, j’ai eu l’impression qu’à la fin, King se « dégonflait » un peu, renonçant à une fin plus foncée que celle servie en queue de poisson et en demi-teintes. Il a peut-être voulu limiter les dégâts – déjà importants. Après tout, qui sait ? Il a peut-être un quota.
Le lecteur assoiffé trouvera dans Bazaar sa dose d’hémoglobine, mais comme Stephen King l’explique très bien dans « Anatomie de l’horreur » aux lecteurs qui l’auront lu jusqu’au bout – ce n’est pas mon cas – l’horreur n’est pas une fin pour lui, c’est un moyen. On passera donc
un bon moment à lire Bazaar.

...

6 commentaires:

  1. On dira que je suis d'accord avec ton analyse (mais nous sommes souvent d'accord, sur King) et pas avec ta conclusion... à vrai dire "Bazaar" (le titre original, "Needfull Things", est tout de même plus parlant) est sans doute mon King favori (et je les ai tous lus, enfin à part le tout dernier dernier). Tout à fait à cause de la mécanique que tu expliques bien, qui me semble plus millimétrée que jamais, tout à fait perverse et tout à fait réjouissante. Mais il faut dire que moi, dès qu'on dynamite une petite ville, je suis au bord de l'orgasme... ;-)

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  2. C'est curieux, celui-ci faisait partie de ceux qui me faisaient le moins envie chez Stephen King. Je vais sûrement réviser mon jugement!

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  3. Je l'ai lu il y a ... 18 ans ?! (Bon sang, ça n'me rajeunit pas). J'en garde un très bon souvenir, mais ce n'est pas mon favori, en ce qui me concerne (cf. Fétiches de chat)..

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  4. (Thom) Mais il faut dire que moi, dès qu'on dynamite une petite ville, je suis au bord de l'orgasme... ;-)

    Moi aussi, tu penses bien ! (Ça, et détruire l'intérieur d'un supermarché à coup de batte)mais dans Bazaar, du coup, King m'a fait l'impression de se retenir, question apocalypse.

    Qui a dit déjà "C'est beau quand ça pête ! ".

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  5. Tu trouves qu'il se retient...? Hum. Bon, attends, il faut quand même savoir que nous parlons-là d'un livre que j'ai lu il y a environ dix ans :-)

    Mais dans mon souvenir la montée en puissance (notamment après le massacre du chien) était assez impressionnante... en revanche c'est vrai qu'on termine sur un happy end, chose assez rare chez King...

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  6. Ben oui, y'en a qui s'en sortent VIVANTS ! C'est quoi ce bordel ?

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