L'Horrible & le Sordide, par Ingannmic
Une île perdue au large de l’Ecosse, sur laquelle étaient autrefois élevés des porcs, maintenant habitée par les adeptes d’une secte mystérieuse…
Des rumeurs concernant l’apparition, sur cette île, d’une créature diabolique, à la fois humaine et animale…
Des odeurs et des matières suspectes apportées aux habitants de la côte voisine par les vents et les courants…
Introduisez dans ce charmant contexte un journaliste fort curieux, à l’esprit terre-à-terre, et ayant eu maille à partir avec le gourou de ladite secte voici quelques années : ainsi est planté le décor de l’avant-dernier ouvrage de Mo Hayder, Pig Island (son dernier, Rituel, vient de paraître).
Vous l’aurez compris, l’atmosphère dans laquelle nous plonge l’auteure est lourde, morbide, voire parfois déstabilisante : on croit nager dans les eaux irréalistes d’une histoire fantastique, et voilà que le récit s’éclaire d’une approche cartésienne, ce qui le rend d’autant plus glaçant. En effet, en devenant crédible, l’horreur n’en n’est que plus sordide. De plus, tout au long de l’intrigue, M.Hayder joue avec nos nerfs : le danger est plus souvent suggéré que dévoilé, le héros s’empêtre dans des fantasmes inavouables, et est manipulé par un homme apparemment pervers et dément, mais introuvable.
Ainsi que j’ai pu le vérifier sur différents sites (où je suis allée glaner quelques critiques, suite à une remarque de Thom, précisant que les personnes de sa connaissance ayant lu ce roman avaient été déçues), Pig Island ne fait pas l’unanimité. On lui reproche notamment des incohérences au niveau de l’intrigue, voire un dénouement grossier. Ce qui est intéressant, c’est que L’homme du soir, de la même Mo Hayder, avait fait l’objet de reproches similaires, surtout au niveau de la conclusion, dont certains allaient jusqu’à croire qu’elle était incompatible avec le reste du récit. Pour les plus crédules, l’auteure aurait même commis une erreur dans son schéma narratif ! Je dis « crédules », car selon moi, c’est impossible de la part d’un tel écrivain. Conclusion : c’est elle qui nous induit volontairement en erreur par le biais d’apparences trompeuses, auxquelles on se laisse prendre parce qu’on ne considère les faits qu’elle nous décrit que sous un seul angle. Et personnellement, je trouve cela plutôt fort.
En ce qui me concerne, je n’ai donc pas été déçue par Pig Island. J’ai, certes, préféré Tokyo (de la même auteure), mais je trouve qu’elle a utilisé ici une autre des cordes qu’elle a à son arc, et qu’elle l’a fait avec talent.
...
Bon ! Au moins une personne qui a aimé, alors ;-)
RépondreSupprimerOui, même si ce n'est pas non plus un coup de coeur. J'attends maintenant ton avis avec impatience.
RépondreSupprimerJ'ai aimé Pig Island mais j'ai été en effet déçue par la fin. Non pas que le dénouement ne correspondait pas à ce que j'attendais car dès le début je savais qui était à l'origine du mal. Mais, la conclusion brutale et peu surprenante a été baclée. Aucune explication, aucun retour sur la réalité de l'île du temps de Malachi. Rien sur le grillage, sur celui qui l'a fait installer. Pourquoi ? Pour séquestrer Angeline ? Pour protéger les habitants de l'île ? Pour protéger Angeline ? Pour se couper du monde ? Rien.Et l'impression qui demeure est que l'on reste sur une fin comme escamotée. Alors, est-ce-que c'est la faute de l'auteure ou la faute du traducteur ou encore celle de l'éditeur ? Surement un peu celle des trois. Mais c'est bien dommage.
RépondreSupprimermoi je voudrais juste savoir, parce que la fin prête à confusion: qui est le vrai responsable du massacre?
RépondreSupprimer!!!!!A ne pas lire si vous comptez lire le livre!!!!!!
RépondreSupprimerJe dirai que Malachi l'a commencé et Angeline terminé...Vive les fins baclées :(((
Comme Delfe, j'ai cherché à savoir qui est le vrai responsable du massacre et je pense avoir trouver la réponse. Je me suis égaré sur plusieurs site à la recherche d'une réponse et j'ai finit par trouver un petit article sur mo hayder :(http://www.tv5.org/TV5Site/litterature/critique-576-mo-hayder_pig-island.htm)
RépondreSupprimerLa fin de l'article est plutot interessant :
==> "En fait, j'écris ce que j'aimerais lire.» Non sans prendre un malin plaisir à égarer le lecteur. D'où le grand soin qu'elle apporte à la construction de ses livres, machiavélique, souvent à plusieurs voix, étayée par un style à la fois énergique et très personnel. «Je connais la fin dès le début. Je fais en sorte qu'elle remette en question tout ce qui précède. Je voudrais qu'une fois le livre terminé mon lecteur se sente obligé de le relire entièrement à la lumière du dénouement.» De l'art d'éblouir avec des cauchemars... Assurément, Mo Hayder est une rareté"
Suite à la lecture de ce dernier paragraphe, je ressort une phrase importante . «Je connais la fin dès le début. Je fais en sorte qu'elle remette en question tout ce qui précède. Je voudrais qu'une fois le livre terminé mon lecteur se sente obligé de le relire entièrement à la lumière du dénouement.»
Cette phrase confirme mon préssentiment ! Angeline est bien la personne ayant manigancé toute cette histoire.
Mo Hayder à bien fait son boulot car je me sent obligé de méticuleusement relire ce livre afin d'éplucher tout les détails ...
Tour à fait d'accord avec toi !
RépondreSupprimerExactement ! Mais en fin du bouquin, Mo Hayder aurait pu nous laisser un tout tout petit indice nous faisant comprendre que c'était bien Angeline l'auteur de tout ce carnage. En fait, elle a manipulé le journaliste (et tout le monde) et c'est finalement ce dernier le dindon de la farce, non ?... Mais cela, Mo Hayder ne nous le dit pas... Triste finale où on reste un peu sur sa faim...
RépondreSupprimerJ'hésitais à m'acheter le livre, je suis maintenant totalement convaincue qu'il faut que je le lise !
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