Où l'on se mêle d'oignons, par Lhisbei
Istanbul, 1836. Le corps d’un officier de la Nouvelle Garde, le corps d’élite formé à l’occidentale du Sultan Mahmud II, est retrouvé noyé dans un chaudron de la confrérie des marchands de soupe. 3 autres officiers ont disparu. Hachim, eunuque réputé pour son flair et sa discrétion, est chargé de l’enquête. Le même soir, la jeune vierge du harem promise au Sultan est étranglée. Hachim se retrouve aussi chargé de l’enquête. Au même moment la Validé, la mère du Sultan, s’aperçoit que ses bijoux (offerts par Napoléon) ont disparu. Elle charge Hachim de l’enquête. Les délais sont courts : Hachim n’a qu’une dizaine de jours pour résoudre ces affaires.
Trois enquêtes pour un seul homme, ça fait beaucoup. Surtout quand l’homme en question passe une partie de son temps à cuisiner (finement), prendre le thé (le plus souvent accompagné d’une ou deux bouteilles de vodka) avec son ami Palieski le diplomate polonais (la Pologne, envahie par la Russie n’existe plus officiellement) ou à discuter avec son amie Preen, une danseuse transsexuelle. L’enquête avance à grand peine et se résout presque d’elle-même. Hachim, assez passif pour un détective, pose peu de questions, réfléchit plutôt lentement et bénéficie de coups de chance monumentaux. Sa discrétion confine parfois à la transparence même si l’on apprécie le personnage. Ses aventures sont surtout le prétexte à une magnifique visite d’Istanbul, de son Grand Bazar, ses ruelles grouillantes de monde, ses palais opulents, et à l’exploration de son passé grandiose et sa cuisine savoureuse. En choisissant une période où les « modernes » (représentés par le nouveau corps de garde) et les « anciens » (les confréries réfractaires au changement) s’opposent, l’auteur dépeint les moeurs d’une société ottomane en mutation. Jason Goodwin est très bien documenté (sa biographie nous apprend qu’il a étudié l'histoire byzantine à l'université de Cambridge et qu’il est l'auteur d'une histoire de l'Empire ottoman) mais, dans Le complot des Janissaires, les intrigues policières et leur traitement restent des points faibles. Pour un roman paru dans la collection « Grands détectives » de 10/18 c’est un peu gênant.
...
Trois enquêtes pour un seul homme, ça fait beaucoup. Surtout quand l’homme en question passe une partie de son temps à cuisiner (finement), prendre le thé (le plus souvent accompagné d’une ou deux bouteilles de vodka) avec son ami Palieski le diplomate polonais (la Pologne, envahie par la Russie n’existe plus officiellement) ou à discuter avec son amie Preen, une danseuse transsexuelle. L’enquête avance à grand peine et se résout presque d’elle-même. Hachim, assez passif pour un détective, pose peu de questions, réfléchit plutôt lentement et bénéficie de coups de chance monumentaux. Sa discrétion confine parfois à la transparence même si l’on apprécie le personnage. Ses aventures sont surtout le prétexte à une magnifique visite d’Istanbul, de son Grand Bazar, ses ruelles grouillantes de monde, ses palais opulents, et à l’exploration de son passé grandiose et sa cuisine savoureuse. En choisissant une période où les « modernes » (représentés par le nouveau corps de garde) et les « anciens » (les confréries réfractaires au changement) s’opposent, l’auteur dépeint les moeurs d’une société ottomane en mutation. Jason Goodwin est très bien documenté (sa biographie nous apprend qu’il a étudié l'histoire byzantine à l'université de Cambridge et qu’il est l'auteur d'une histoire de l'Empire ottoman) mais, dans Le complot des Janissaires, les intrigues policières et leur traitement restent des points faibles. Pour un roman paru dans la collection « Grands détectives » de 10/18 c’est un peu gênant.
...
On en parle a nouveau, car le dernier livre de Goodwin - The Bellini's Cart" - est sorti en librairie depuis le debut du mois de juillet. A suivre.
RépondreSupprimerEt un lien :
http://thebellinicard.wordpress.com/
merci pour l'article, j'ai envie de le relire !
CC
Merci CC :-)
RépondreSupprimeraprès quelques recherches "The Bellini Card" est le troisième volet des aventures d'Hachim.
le deuxième roman de la série "The Snake Stone" en VO (sorti en 2007) a apparemment été traduit et est paru chez Plon en mars 2008 sous le titre "Le trésor d'Istanbul"