Un plaisir de lecture rare, par Laiezza
"Le Chameau sauvage" raconte la vie tragicomique d'Halvard Sanz, héros malheureux d'une multitude d'aventures pas possibles, aussi malchanceux que maladroit. Alors évidemment, lorsqu'il rencontre une fille, ça ne peut pas être une fille normale, ce serait trop beau : il rencontre Pollux, nana fantasmagorique, complètement évanescente, qui n'arrête pas de disparaître, elle a l'air d'un mirage et il en tombe fou amoureux (c'est vrai qu'il avait peu de chances de retomber, un jour, sur une fille pourvue d'un nom plus ridicule que le sien).
C'est tout ? Et oui, c'est tout : "Le Chameau sauvage" est une enthousiasmante suite de digressions en tous genres, qui vaut surtout par la plume de Philippe Jaenada, étonnante par sa vivacité et sa force comique. Beaucoup de poésie dans ce livre, un côté "roman initiatique pour rire", de l'inventivité et surtout : une bonne humeur très communicative. "Le Chameau sauvage" est un livre qui ne se prend pas au sérieux, et provoque un plaisir de lecture rare, alors même qu'il ne possède pas plus d'intrigue, que de sujet digne de ce nom. Il suffit de l'ouvrir, pour se laisser emporter par le style de l'auteur, un peu bavard parfois, mais toujours touchant, et chaleureux. Oui, "chaleureux", c'est ça : le mot juste pour qualifier "Le Chameau sauvage". Avec "humain", "léger", et "tendre".
A peu près l'inverse du "Cosmonaute", en fait, que j'ai évoqué dans un précédent billet (ICI). Qui, probablement, me marquera sans doute plus, de par son âpreté. Mais qui ne m'aura pas autant réjouie que les aventures d'Halvard, antihéros nostalgique d'une femme à peine croisée, sur laquelle il projette fantasmes, rêves, folies... Toutes ces choses qu'on ne trouve plus tellement, dans les livres, aujourd'hui...
Pourquoi lire le Chameau Sauvage ? par Lily
Pourquoi lire Le Chameau Sauvage on me demande, maintenant que j'ai fait de Philippe (je l'appelle par son prénom, ouais, carrément) l'Aristochat.
Pourquoi ?
- parce qu'en croyant écrire sur un antihéros ordinaire vivant une vie ordinaire, Philippe Jaenada a créé un personnage unique en son genre. Qui tient le bouquin à lui tout seul, ce qui est rare.
- parce que le ton est unique en son genre : on jurerait que le narrateur vit à côté de sa vie, le décalage est permanent. Et donc, c'est drôle, forcément drôle.
- parce que Polux Lesiak est une fille incroyable, comme on en a tous et toutes connues. Le héros tombe amoureux d'elle en un coup d'oeil, nous, en une seule page.
- parce qu'Halvard Sanz (c'est le nom du héros) distille quelques préceptes essentiels pour survivre dans ce milieu hostile (hyper hostile) qu'est l'univers : NE CHERCHEZ PAS A VOUS VENGER, CA NE DONNE RIEN ; QUE FAIRE EN CAS DE CHUTE ? ; FUYEZ TOUJOURS A LA PREMIERE ALERTE... etc.
- parce que ce livre est un remède contre le désespoir, la solitude et l'ennui (les trois allant de paire, souvent) et qu'avec lui on si on ne retrouve pas foi en l'existence on arrive à rire d'elle (c'est déjà pas mal).
- parce que Philippe Jaenada touche à l'universel en parlant d'un mec inspiré de lui-même, ce qui est soit du génie soit un coup de bol (en tout cas ça marche).
- parce qu'il a élevé l'art de raconter n'importe quoi n'importe comment dans des sphères inégalées à ce jour, à part par quelques allumés pas assez talentueux pour mériter qu'on se souvienne de comment ils s'appellent.
- parce qu'Halvard Sanz est un compromis parfait entre Zaph et Thom (mais en plus sexy, parce que lui ne le sait pas, et ça c'est vachement plus sexy). Et qu'on fantasme toutes sur eux, même si on leur dit pas de peur qu'ils prennent la grosse tête.
A lire également chez les Chats : l'avis d'Ingannmic
...
(j'adore mon job)
RépondreSupprimerNooooooooon! Je viens juste de le finir ce matin!!! Et zut, moi qui avais fait exprès de me dépêcher... :-(
RépondreSupprimeraprès lecture...
RépondreSupprimerCa me rassure, je ne suis pas le seul à avoir pensé à Thom en lisant ce livre!
Com 1 : ne t'en fais pas, le cycle n'est pas fini... et puis je garde ma critique en stock exprès au cas où, justement, un retardataire se retrouverait tout seul.
RépondreSupprimerCom 2 : à vrai dire... moi-même j'y ai pensé ! Ce qui est marrant, c'est que - comme tu le sais peut-être - j'ai RElu récemment ce livre, onze ans après ma première lecture... or je ne m'en rappelais plus du tout, ce qui m'a amené constatant cela à me poser cette curieuse question : est-il possible que ce livre dont je ne me rappelais plus m'ait influencé inconsciemment...? J'avoue que l'idée est aussi séduisante que vertigineuse...