dimanche 1 juin 2008

Philippe Jaenada (Aristochat juin / juillet 2008)

With a little help from l'auteur, par Lily


"Je m'appelle Philippe Jaenada, je suis né dans les Yvelines, je vis depuis quelques années à Paris avec ma fiancée la belle Anne-Catherine, j'aime les bars, les livres, les gens et les courses de chevaux, j'ai du mal à dormir, je fume beaucoup, je trouve que je grossis trop ces temps-ci, j'ai trente-cinq ans et je travaille dans une agence de détectives. Mais je vais peut-être me mettre à mon compte."

C'est en lisant ces mots (le début de La Grande à bouche molle) il y a quelques années que j'ai décidé que Philippe Jaenada allait être mon romancier français vivant préféré. Moi qui ne lisais plus du tout de roman ! Encore moins français. Dans ceux de Jaenada j'ai trouvé tout ce qui faisait défaut chez les autres : univers personnel (drôle et mélancolique), poésie, écriture singulière et alternance premier - second - troisième degré qui les rend si forts.

Comme Jaenada a reçu le Prix de Flore en 1997 je crois que les gens le rattachent inconsciemment aux Beigbeder et consorts ; c'est rarement un compliment et c'est tout à fait faux, Jaenada évoquant pour moi un Bukowski doux (doux hein, pas soft) et aussi un Philip Roth candide (le croisement parfait d'autobiographie et de fiction ').

Pour les notes biographiques obligatoires je ne savais pas trop quoi écrire, je connais pas du tout la vie de Monsieur Jaenada (la vraie vie, je veux dire). Heureusement il a un site officiel qui est très bien fait et très complet sur lequel on trouve plein de bonnes choses, à commencer par une bio en bonne et due forme :

"Je suis né le 25 mai 1964 à Saint-Germain-en-Laye, et j'habite Paris depuis 1986. J’ai fait des études scientifiques jusqu’à 20 ans, mécaniques, puis un début d’école de cinéma, consternant, puis quarante-trois mille petites choses (vendeur de croûtes immondes en porte à porte, sous-stagiaire dans la pub, animatrice de minitel rose, rédacteur de fausses lettres de cul), jusqu’en 1989 où j’ai déraillé et me suis enfermé un an chez moi, sans voir personne, sans sortir, sans téléphone. Comme je m’ennuyais, je me suis mis à écrire des nouvelles, plus ou moins par hasard. Curieusement, l’une d’elles a été publiée en 90 dans l’Autre Journal, auquel j’ai ensuite collaboré pendant deux ans (nouvelles, chroniques, textes d’humeur, pseudo-reportages.). Puis, après la chute pathétique de ce mensuel, j’ai recommencé les petites choses (trucs à l’eau de rose pour Nous Deux, traduction de romans de gare pour J’ai Lu, potins à Voici). En 1994, je me suis mis à rédiger Le Chameau Sauvage, histoire de m'occuper (et d'oublier les nouvelles prétentieuses et chiantes que j'avais écrites jusque-là) : 80 feuillets jusqu’en 1996, puis 500 feuillets en octobre-novembre 1996, dans une maison à Veules-les-Roses. Il a été publié chez Julliard en 1997, et J’ai Lu en 1998. Ça racontait, en gros, ma vie aventureuse et naïve."

Il est quand même chouette ce Jaenada, il nous mâche le boulot. Avec un peu de chance il acceptera de nous envoyer des critiques de ses bouquins pré-écrites pour pas qu'on se fatigue !!

Finissons avec la bibliographie, ça va être vite fait vu qu'il y en a peu :

- Le Chameau sauvage (1997)
- Néfertiti dans un champ de canne à sucre (1999)
- La Grande à bouche molle (2001)
- Le Cosmonaute (2002)
- Vie et mort d'une jeune fille blonde (2004)

Philippe Jaenada a aussi écrit le scénario des Brutes, album dessiné par les excellents Dupuis et Berbérian (parce qu'il m'a aussi réconciliée avec la bédé ce fripon !!). Et écrit les textes d'un livre de photos de Thierry Clech, mais ça je ne l'ai pas lu.

Afin de vous mettre l'eau à la bouche vous trouverez quelques textes plus ou moins inédits sur le site de l'auteur. Sa définition de l'autofiction le vaut bien !

Un petit bonus avant de nous quitter : Philippe Jaenada interviewé sur l'excellente site Auteurs TV !



' comme l'a noté Thom dans un article exceptionnel sur un livre qu'il n'a pas du tout compris

9 commentaires:

  1. Bravo, Lily, chouette portrait.

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  2. Bienvenue à notre nouvel aristochat!

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  3. Merci Ingannmic. J'ai pas fait grand chose, Philippe a fait tout le boulot :)

    (sympa le title, Thom)

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  4. Comment ça je n'ai pas compris "Le Cosmonaute" ? Qu'est-ce que comprendre un livre - ma brav' dame ! La clé du sens n'appartient-elle pas au lecteur ? Rousseau m'aurait menti ? :-)

    Bon. Soyons honnête une seconde : effectivement, c'est sans doute la seule fois de ma vie où je ne suis pas réellement entrer dans le système de l'auteur. De mon point de vue ça n'a rien de dégradant... on s'en fout de ce que l'auteur a voulu dire ; ce qui compte c'est ce que reçoit le lecteur. Or "Le Cosmonaute", livre exceptionnel s'il en est, a la particularité d'avoir presqu'autant de lectures que de lecteurs. Et ça... je trouve que c'est plutôt un signe de sa qualité...

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  5. Yes! excellent Philippe Jaenada. Sans même parler de ses romans, chaque page est une mine d'informations indispensables. Par exemple (pris au hasard), il a changé ma vie en expliquant quelle doit être notre conduite dans un ascenseur en présence d'un inconnu... (Marco, le plus mauvais vendeur d'écrivains au monde)

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  6. Dans le genre je reste un inconditionnel de tout le premier chapitre de "La Grande à bouche molle"...parce qu'évidemment Lily ne pouvait pas le mettre en entier dans l'article, mais le trip du héros et de son fidèle beretta dure trois pages (et continue tout le roman) ! Jaenada est sans doute l'auteur le plus drôle que je connaisse - du moins parmi les vivants...

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  7. Monsieur jeanada,j'ai hate de prendre le temps de vous lire.

    Alexandre du bar

    (de chez Thierry)

    p.s: un Oban

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  8. je suis né le 25 mai 1965 (Philippe JAENEDA, le 25 mai 1964), ma vie est trés ressemblante avce celle du "cosmonaute".

    Je ne conaissais pas Philippe JAENEDA, il m'a permis de mettre des mots sur mes maux

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