A la chasse aux singes, par Jeanne
« On ne connaît jamais l'Inde, jamais ! On s'y perd, c'est tout, c'est même un endroit fait pour cela... »
Je me suis laissée séduire par cette première phrase de la quatrième de couverture, espérant que ce livre ouvrirait quelques fenêtres sur l'Inde, mais comme le dit ce même livre « ce n'est pas tant l'absence qui rend fou, c'est l'espoir. L'espoir c'est pire que tout. » Alors j'ai été déçue.
Est-ce que j'aurais aimé le livre si je n'avais pas lu cette phrase? Sans doute pas.
Il s'agit de Marion qui part en Inde pour y disperser dans le Gange les cendres de sa meilleure amie. Elle y rencontre Michèle qui cherche François, son mari disparu, resté en Inde pendant un autre voyage. Quand Michèle doit rentrer à Paris pour enterrer sa mère, Marion continue les recherches à l'aide du journal de François.
Dans "Singes", on trouve bien quelques jolies phrases comme celle-ci : « Elle me conseille de sortir, de m'aérer, de 'chasser mes singes'... Les Indiens comparent les pensées aux singes : bougeant beaucoup, n'allant nulle part. » mais en général Elisabeth Barillé nous peint une Inde dont je ne vois ni les couleurs ni les contours, l'image reste vide. Les mots coulent, murmurent comme une source d'eau. Un petit chuchotement dont on n'entend pas les paroles. Ce n'est pas forcément désagréable mais on lit et on oublie. Il en est de même avec les personnages. Ils sont bien là mais ils restent un peu fades, sans profondeur et les figurants - Indiens, gourous, touristes, etc. – ne sont que des fantômes sans visages. Et quand après 250 pages le livre à besoin d'une fin, l'auteure en construit une avec un chapitre final vite fait en huit pages. Vu que Elisabeth Barillé avait déjà assez de problèmes à construire ce livre, je dirais qu'en voulant décrire l'Inde et y intégrer son histoire ou vice-versa, elle a mis la barre un peu trop haut.
C'est trop la classe d'avoir ses cendres dispersées dans le Gange!
RépondreSupprimer;)
ça ne donne pas envie (ni d'avoir ses cendres dispersées dans le Gange ni de lire le livre) ;-)
RépondreSupprimerEn plus, le titre, il donne pas trop envie. Pourquoi ne pas prendre un titre plus mystérieux, comme... "Le Ruisseau des singes"! (Ah, on me fait savoir que c'est déjà pris!) Pourtant ça aurait été un joli nom pour désigner le Gange.
RépondreSupprimerEt puis moi qui voit l'Inde comme un pays tellement vivant, il me semble bien morbide, ce roman!
Moi aussi quand je lis les journaux ou regarde la télé je vois une Inde vivante, assoiffées de savoir scientifique, un pays qui s'adapte au monde moderne tout en gardant sa propre identité.
RépondreSupprimerL'Inde de Barillé a une population apathique et résignée :/
Comme titre, elle aurait pu penser aussi au "Mystère du royaume du singe de cristal".
RépondreSupprimerUn titre qui en jette, quoi! ;)
J'ai la sensation qu'écrire un roman sur l'Inde ou en Inde est une chose bien ambitieuse.
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