mardi 10 juin 2008

"Pot-bouille" - Emile Zola

Dur & Cynique, par Sandriiine


Octave débarque à Paris dans le but avoué de faire fortune dans le commerce, il commencera commis, son ascension se dévelloppée dans un autre livre (Au bonheur des dames). Il loge dans une belle grande maison bourgeoise à plusieurs appartements habités pour la plupart par des familles honorables, le dernier étage étant réservé aux domestiques ou aux petits loyers.
Octave est bien décidé à profiter de Paris et des parisiennes, il jettera son dévolu sur plusieurs jeunes femmes de la maison, provoquant quelques catastrophes mais toujours pardonné car il n'est qu'un homme après tout...
Les femmes rongées de passion ou de honte feront basse figure : tout est dans l'ordre des choses...

Le Zola qui m'aura fait le plus rire (vu les titres restants, il ne risque rien et gardera ce privilège jusqu'à la fin des Rougon Macquart !!).
A sa sortie, il a énormément choqué les lecteurs habituels de Zola, ces bourgeois féru de littérature naturaliste tant que celle-ci leur présentait la misère et les travers de la fange parisienne. Mais dans Nana déjà, les bourgeois commence à être doucement moqués, bien sûr cela reste discret et si corruption il y a, c'est certainement de la faute de ces mauvaises gens qui les entourent.
Mais avec Pot - Bouille, le regard change de bord et après avoir bien disséqués les travers des ouvriers, Zola décide de prouver que personne n'est à l'abri de l'indignité.
Dans Pot-Bouille, Zola s'immisce dans la sexualité trouble des ses pairs , il les croque sans douceur, sans excuses. Chacun ses besoins : Les hommes veulent des femmes (mariée pour éviter plein d'ennuis), les femmes veulent de beaux mariages.
Et l'amour dans tout cela direz-vous? Hé bien rien, pas une trace, pas une once, uniquement des demoiselles nourries de romans mielleux, qui chavirent à un coup d'oeil appréciateur et des messieurs avide de conquêtes...Après le mariage,chacun son but: le mari cherchera une bien jolie maitresse, la femme cherchera des bons partis à ses enfants : la boucle est bouclée...

Au milieu de tout ce "beau" monde , les domestiques, les petits salaires s'en prennent plein la figure,les avortements, les femmes enceintes prêtes à accoucher mises dehors devant la désapprobation bien pensante de nos locataires choqués de si peu de dignité...
C'est un livre dur et cynique, c'est certainement pour cela qu'il m'a tant plu. Un de mes coup de coeur de l'année !

3 commentaires:

  1. Il est dur et cynique, mais il t'a fait rire?
    Tu m'inquiètes, Sandrine! ;-)

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  2. tu me donnerais presque envie de lire Zola (alors que Germinal m'a vacciné et m'a fait définitivement détester la mine. grave traumatisme puisque j'habite maintenant au milieu des terrils du Nord). sinon je partage l'inquiétude de Zaph : un début de schizophrénie ? ;-)
    belle critique qui me donne envie de lire un livre dur et cynique mais pas de Zola. Merci :-)

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  3. La description faite de cette oeuvre m'a beaucoup aidé dans des recherches que j'ai eu à faire en français sur le naturalisme et le Zolisme. J'ai tout ce qu'il me faut !
    Livre passionnant, il raconte pourtant une sorte de misère humaine à tous les degrés.
    =)

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