Défi relevé, par Laurence
Thom m'avait mise au défi il y a quelques temps de publier un billet en ces lieux; j'avais soi disant carte blanche. J'avais minaudé en menaçant d'écrire des choses indignes et honteuses... et puis bien sûr, j'avais laissé courir (courageuse, mais pas téméraire la fille).
Mais voilà, face à l'appel de détresse des chats, je me suis enfin décidée à proposer quelque chose (au moment où j'écris, personne chez les chats n'est au courant, il est donc possible que tout cela ne voit jamais le jour et que je me fasse odieusement censurer. :-D ).
Vient alors la question essentielle : publier chez les chats, d'accord, pas de problème. Mais pour parler de quel livre? J'ai pensé un temps au Cri de Laurent Graff, dont j'avais aimé l'univers totalement suprenant ou encore à L'annulaire de Yoko Ogawa. Mais en regardant l'index, je me suis rendue compte que le livre qui m'avait le plus émue cette année, n'était pas recensé dans la bibliothèque de ces charmants félins. Soit, ce sera donc Une promesse de Sorj Chalandon.
Maintenant que le titre est choisi, je ne vais pas non plus vous faire l'outrage de vous proposer une re-sucée d'un article déjà publié il y a quelques mois. Voici donc de l'inédit sauce souvenirs.
Une maison, dans un petit village de Mayenne. À l'intérieur, Fauvette et Étienne attendent La visite de Léo. C'est son jour; tous les mardi il vient les voir. Mais ce jour-là, il restera face à la porte d'entrée, sans frapper, avant de s'en retourner au café du Bosco. Là, avec les autres, il boira le verre de promesse.
Étienne et Fauvette s'inquiètent : et si tous font comme Léo? Si tous, les uns après les autres arrêtent de venir les voir? Que vont-ils devenir?
On pourrait faire la liste de tout ce que ce roman n'est pas : ce n'est pas un roman d'action, ce n'est pas un polar, ce n'est pas un roman de terroir, ce n'est même pas à vrai dire un roman au allures fantastiques comme j'ai pu le lire ici ou là. Non, c'est une très belle métaphore sur l'oubli et la mort. Et si ce roman m'a tellement émue, c'est que l'auteur a su parfaitement allier son écriture au propos qu'il voulait traiter. Or c'est aujourd'hui suffisamment rare (il n'y a qu'à voir le nombre de romans publiés qui n'ont quasiment aucun « style » particulier) pour être souligné.
Sorj Chalandon a choisi l'économie et la simplicité de la forme pour mettre en exergue la richesse du fond. Et de cette simplicité jaillissent des images somptueuses; il y a pour le coup une véritable poésie dans l'écriture de Sorj Chalandon et la lectrice que je suis, s'est vite retrouvée envoûtée par les charmes de cette histoire. L'auteur nous parle de taiseux, de bourrus au grand cœur, d'amour fraternel.
Ça y est... j'entends derrière moi des miaulements moqueurs : « c'est un harlequin en province quoi... » Et bien non, pas du tout, et c'est cela qui est le plus surprenant : alors que le sujet prédisposait justement à ce genre d'écueil, ce roman n'a rien à voir avec de la littérature à l'eau de rose; tout est bien plus subtile, universel.
Sans conteste, c'est pour le moment ma plus belle découverte de cette année 2008.
Mais voilà, face à l'appel de détresse des chats, je me suis enfin décidée à proposer quelque chose (au moment où j'écris, personne chez les chats n'est au courant, il est donc possible que tout cela ne voit jamais le jour et que je me fasse odieusement censurer. :-D ).
Vient alors la question essentielle : publier chez les chats, d'accord, pas de problème. Mais pour parler de quel livre? J'ai pensé un temps au Cri de Laurent Graff, dont j'avais aimé l'univers totalement suprenant ou encore à L'annulaire de Yoko Ogawa. Mais en regardant l'index, je me suis rendue compte que le livre qui m'avait le plus émue cette année, n'était pas recensé dans la bibliothèque de ces charmants félins. Soit, ce sera donc Une promesse de Sorj Chalandon.
Maintenant que le titre est choisi, je ne vais pas non plus vous faire l'outrage de vous proposer une re-sucée d'un article déjà publié il y a quelques mois. Voici donc de l'inédit sauce souvenirs.
Une maison, dans un petit village de Mayenne. À l'intérieur, Fauvette et Étienne attendent La visite de Léo. C'est son jour; tous les mardi il vient les voir. Mais ce jour-là, il restera face à la porte d'entrée, sans frapper, avant de s'en retourner au café du Bosco. Là, avec les autres, il boira le verre de promesse.
Étienne et Fauvette s'inquiètent : et si tous font comme Léo? Si tous, les uns après les autres arrêtent de venir les voir? Que vont-ils devenir?
On pourrait faire la liste de tout ce que ce roman n'est pas : ce n'est pas un roman d'action, ce n'est pas un polar, ce n'est pas un roman de terroir, ce n'est même pas à vrai dire un roman au allures fantastiques comme j'ai pu le lire ici ou là. Non, c'est une très belle métaphore sur l'oubli et la mort. Et si ce roman m'a tellement émue, c'est que l'auteur a su parfaitement allier son écriture au propos qu'il voulait traiter. Or c'est aujourd'hui suffisamment rare (il n'y a qu'à voir le nombre de romans publiés qui n'ont quasiment aucun « style » particulier) pour être souligné.
Sorj Chalandon a choisi l'économie et la simplicité de la forme pour mettre en exergue la richesse du fond. Et de cette simplicité jaillissent des images somptueuses; il y a pour le coup une véritable poésie dans l'écriture de Sorj Chalandon et la lectrice que je suis, s'est vite retrouvée envoûtée par les charmes de cette histoire. L'auteur nous parle de taiseux, de bourrus au grand cœur, d'amour fraternel.
Ça y est... j'entends derrière moi des miaulements moqueurs : « c'est un harlequin en province quoi... » Et bien non, pas du tout, et c'est cela qui est le plus surprenant : alors que le sujet prédisposait justement à ce genre d'écueil, ce roman n'a rien à voir avec de la littérature à l'eau de rose; tout est bien plus subtile, universel.
Sans conteste, c'est pour le moment ma plus belle découverte de cette année 2008.
Merci pour ce bel article, Laurence. Je note ce bouquin sur ma LAL ! En plus, la couverture est jolie je trouve :)
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout et c'est très tentant.
RépondreSupprimerPetite déception toutefois: je ne vois pas de choses indignes ou honteuses dans ton article. La prochaine fois peut-être? ;-)
Avec plaisir livrovore :)j'espère que tu seras aussi séduite que moi.
RépondreSupprimerZaph : oui, mais bon, en même temps, je me suis dit que pour une première fois, il fallait que je reste dans les limites du convenable. ;-)
(les taiseux...)
RépondreSupprimer(je me marre...)
Bienvenue chez les Chats, Laurence !
Je profite de ta jolie critique pour te souhaiter également la bienvenue parmi nous. C'est ce qu'on peut appeler une entrée... remarquée! ;-)
RépondreSupprimerThom : pffff.... :-P
RépondreSupprimerGaël : oui, c'est sûr :-D mais j'espère que cela ne sera pas au détriment de ce roman qui est vraiment superbe. ;-)