jeudi 19 juin 2008

"Au bonheur des dames" - Emile Zola

Au bonheur des lecteurs, Par Sandrine

Octave, héros du précédent livre de Mr Zola ( Pot-Bouille) à réussi : il a fait un bon mariage, agrandi le magasin de sa femme, agrandi encore et encore. Il achète énormément de marchandises, les vends presque à perte et mange tout doucement les petits commerces du quartier.

Le comparatif petit commerce et énorme machine de vente est présenté par une jeune provinciale montée à Paris pour se faire engager chez son oncle qui ne pourra rien pour elle. Elle entrera alors au Bonheur des Dames, y connaîtra son opulence mais aussi l'avidité des vendeurs, payés au pourcentage, l'avidité des clientes, et enfin l'avidité du patron pour son innocence jamais perdue.


Le grand magasin mangeant avidement les petits alentour est assez effrayant, on imagine sans peine le désarroi de ces gens ayant trimé toute leur vie, ayant une expérience de plusieurs dizaines d'années et balayés comme des malpropres par le progrès. Mais ce progrès arrange tout le monde et c'est cela qui est assez terrifiant : assister à un acte cruel mais obligatoire et qui a permis à beaucoup de pouvoir ou travailler ou s'acheter des tissus à moindre prix.

Tout le monde en sort gagnant tout en marchant sur des pauvres hères pleurant leurs vies perdues. C'est un paradoxe assez troublant que la jeune héroïne (oui bon j'ai oublié son prénom) pointe du doigt assez intelligemment, et elle même, malgré la déchéance horrible de son oncle passera du côté "obscur" de la vente, sans trop de regard derrière elle.

Jusqu'au bout on espère qu'elle gardera une certaine intégrité mais même si l'on pourrait croire qu'elle est une des rares femmes protégées par Zola (il ne lui arrive rien d'atrocement déprimant) elle sombrera quand même dans cette avidité.

Ce n'est pas évident de suite, mais après mûres réflexions, les faits deviennent clairs: elle aime Octave mais elle l'aime quand il trône sur son escalier surplombant son magasin-empire ou devant son bureau sur lequel se trouve la recette faramineuse de la journée.

Intéressant, magnifique : vive Zola!

2 commentaires:

  1. C'est pas ça qui va arranger le prix de la bière! :-/

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  2. Le commerçant que je suis s'amuserait beaucoup (ou pas, d'ailleurs!) d regard critique de maître Zola. Faudrait que je reprenne les classiques!

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