Par Sahkti
Nicolas Ancion nous livre avec ce "Quatrième étage" un récit rondement bien mené question intrigue mais également inondé de son talent d'écriture.
Deux histoires qui se croisent, deux récits différents que le lecteur ne lie pas tout de suite ou alors dans l'erreur. C'est que dans les deux cas il est question d'un quatrième étage. Alors pourquoi ne pas, au début, penser à des appartements voisins, des gens qui vont finir par se rencontrer, une situation qui va se dénouer... bref, le lecteur conserve l'espoir d'un sauvetage savamment organisé.
Plantage pour le lecteur! Mais en beauté et en douceur car la suite est encore meilleure. Oui, les deux récits parlent d'un même étage, oui les deux récits sont bien plus liés qu'il n'y paraît, oui tout cela s'entrechoque et s'emmêle, oui oui oui mais Nicolas Ancion nous balade bien pendant une longue partie du récit avant que nous ne fassions face à cette réalité qui est, il faut le dire, assez sordide. Ce que nous pensions beau est illusion et l'amour qui dépasse tout, misère et maladie compris, se figera dans l'éternité du grand départ.
Thomas et Marie s'aiment et s'aimeront jusqu'au bout, victime d'un salopard, un marchand de sommeil sans scrupules aucun à qui je n'ai pu souhaiter que la mort dans d'atroces souffrances tant il m'a répugné.
Serge et Marie se découvrent et apprennent à s'aimer, la vie est belle et brille de petites paillettes de bonheur qui font du bien à leurs âmes meurtries.
Entre les deux couples, une passerelle qui apparaît peu à peu et laisse pantois devant cette manipulation excellente, il faut le dire, menée par Nicolas Ancion.
Un récit qui tient en haleine et à coeur, qui prend au ventre tant on s'accroche aux destins malmenés de tous ces êtres et tant on aimerait que cette société monstrueuse que l'auteur dépeint n'existe pas. Difficile, surtout lorsque cette société, cette ville qui l'abrite, on y a travaillé pendant des mois et que l'on a côtoyé cette misère humaine qu'il décrit sans tomber dans le pathos gratuit ou le misérabilisme médiatique. Tout y est, des ingrédients bien dosés pour composer une recette à déguster sans modération.
Lire l'avis de Zaph.
Très intéressant... Je ne connais pas l'auteur et je vais combler ce manque!
RépondreSupprimerDonc, toi, Sahkti, tu avais apprécié sans restriction. Je crois même que c'était suite à ton article sur l'ancien forum que j'avais noté ce bouquin dans ma LAL.
RépondreSupprimerJe suis d'accord, l'idée du livre est vraiment bien trouvée.
Par contre, moi, je n'ai pas trop accroché à l'écriture, ce qui fait que je n'ai pas été vraiment touché par les personnages. Je trouve qu'ils paraissent un peu "simplets" sous la plume d'Ancion.
Mais ça vaut la peine de le lire et de se faire sa propre opinion.
Il y a quand-même de très bonnes choses dans ce bouquin! :)
Nicolas Ancion s'est taillé une belle réputation dans les concours de nouvelles, et il est en train de s'en tailler une encore plus belle dans l'édition. Merci de ne pas avoir attendu les autres pour le présenter.
RépondreSupprimerBonjour, Georges F. :)
RépondreSupprimerJe n'arrive pas tellement à intégrer la notion de concours, quand il s'agit de littérature.
Mais pourquoi pas, si les auteurs y trouvent leur compte.
Mais justement, quel compte y trouvent-ils? Je me le demande.
C'est une longue question, Zaph, et je ne vais pas squatter ce blog pour y répondre. Je v ais essayer d'y répondre ce mois-ci sur mon propre blog, ce sera plus correct.
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