dimanche 4 mai 2008

"Visa pour Shanghaï" - Qiu Xialong

Par Mbu

Shanghai, le parc du Bund. L’inspecteur Chen Cao est en train de méditer dans son parc préféré lorsque le gardien lui montre un cadavre caché dans un buisson. Le lendemain, l’inspecteur se voit à contrecœur affecté une affaire toute à fait différente : retrouver Wen, une ancienne garde rouge, femme d’un témoin du trafic des immigrés clandestins, qui doit rejoindre son mari aux Etats-Unis et a mystérieusement disparu. Son travail : se charger de distraire la représentante américaine de la police venue chercher Wen. Mais l’inspecteur va tenter de résoudre les deux affaires malgré sa fonction temporaire de guide touristique.
Entre diplomatie, politique et triades, l’inspecteur Chen Cao a peu de temps à consacrer au meurtre du Bund et moins encore à consacrer à la poésie, dont il est féru, citant régulièrement des vers de circonstance.
Dans le personnage de Chen Cao, Qiu Xiaolong met beaucoup de lui-même. Il nous l’indique dés le début du roman, racontant la valeur du Bund pour l’inspecteur Chen, qui, à l’instar de Qiu Xiaolong, y faisait, tout jeune, des exercices de Taï Chi lorsqu’un jour il tomba sur un manuel d’anglais. Dans le cas de l’inspecteur, cela le mena le mena à la carrière de policier, dans celui de l’auteur, aux Etats-Unis.

Voilà un polar qui m’a mis l’eau à la bouche dès la quatrième de couverture et j’en ai dévoré une bonne moitié avant de me rendre compte qu’il ne menait nul part, en ce qui concerne l’enquête en tout cas. En effet, on fait plutôt du tourisme et peu à peu j’ai fini par me demander si on allait résoudre quelque chose ou non, parlant enquête bien sûr, mais idylle également, car il y a une semblerait-il inévitable tension sexuelle qui monte entre l’inspecteur chinois et sa coéquipière américaine, mais qui clairement ne mène à rien. Reste le contexte chinois et on se rend bien compte que l’histoire n’est qu’un prétexte pour découvrir la Chine actuelle. J’ai eu d’ailleurs beaucoup de plaisir à reconnaître les rites, les modes (comme le karaoké) ou les citations métaphoriques et poétiques qui caractérisent la Chine (si vous ne connaissez pas de citation en Chine vous n’avez aucune conversation, c’est comme la météo en Angleterre), de découvrir quelques pages de son histoire aussi. Beaucoup de sujets sont abordés, plutôt en superficie malheureusement. Bref, c’est un roman qui s’adresse à des sinophiles et encore, selon ce que j’ai pu lire sur la toile, les romans précédant celui-là sont bien meilleurs. Ce n’est donc pas un coup de cœur comme je le pressentais, ni un coup de griffe, j’ai eu du plaisir jusqu’à la moitié du bouquin mais quand même une bonne petite déception. Trop superficiel. Trop léger. Trop plein de clichés. Mais plein de poésie et les mets qui parcourent les pages sont des plus étonnants.

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