mardi 3 février 2009

"Les Palmiers sauvages" (aka "Si je t'aimais, Jérusalem") - William Faulkner

Simplement complexe, par Thom


Au coeur de la Grande Crue, deux destins se croisent: celui du forçat et celui de Wilbourne. Le forçat, libre, ne ressent que de la nostalgie pour le pénitencier. Il se sent littéralement prisonnier de cette liberté nouvelle à laquelle on ne l'a guère habitué. Wilbourne, lui, vient d'être condamné à cinquante ans de détention suite au décès de sa mère.

Comme toujours avec Faulkner, les différentes histoires se succèdent: celle du forçat, celle de Wilbourne, et celle des parents de Wilbourne, Charlotte et Harry, qui sacrifièrent tout pour vivre leur passion, quitte à être poussés à la fuite. A ceci près que cette fois, la double narration reste scindée du début à la fin, les personnages se croisent une fois au début du roman pour ne plus jamais se revoir. Plus déroutant encore : après avoir joué avec la chronologie dans ses oeuvres précédentes, Faulkner écrit cette fois-ci non pas par flashback mais par anticipation...!

La tête vous tourne un peu durant quelques pages, ce livre nécessite un réel temps d'adaptation. Paradoxalement, au niveau de l'écriture pure, c'est assurément son livre le plus facile d'accès, le plus lisible. De même, ses thèmes sont autrement plus simples à saisir que par le passé (ils sont en fait bêtement bipolaires: liberté / privation de liberté ; amour / négation de l'amour)...

Bref, sous la plume d'un autre, tout cela ne serait qu'une tambouille assez indigeste. Sous la plume de Faulkner, c'est un chef-d'oeuvre (méconnu qui plus est). Un roman fascinant, presque envoûtant... son texte le plus dépouillé, et le plus touchant aussi.

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