vendredi 6 février 2009

"La théorie des cordes" - José Carlos Somoza

Triste et décevant, par Mbu.


J’attendais beaucoup de ce livre. Beaucoup trop. Il y a longtemps, j’avais vu un reportage (en allemand, ce qui n’aide pas dans ce cas) sur la théorie des cordes. Autant dire que j’étais restée aussi perplexe que fascinée (j’avais pas compris grand chose). Mais quel potentiel pour l’imagination ! Du coup, la théorie des cordes, de Somoza, devenait extrêmement prometteur. Et c’est l’eau à la bouche que j’admirais son inquiétante couverture, une ange sombre replié sur lui-même, avant de pénétrer dans le mystère de ce roman.

Un groupe de scientifiques isolés sur une île exploitent la théorie des cordes afin d’ouvrir des cordes de temps et d’explorer le passé. Mais le jeu est dangereux et une terrible menace pèse sur tous ceux qui se sont trouvés sur l’île : des scientifiques aux soldats qui gardaient les laboratoires, une mort plus que terrifiante, atroce même les attendent. Et les rattrape malgré leurs efforts pour oublier « l’expérience ».

On suit, dans ce périple, une héroïne, belle et intelligente, extrêmement sexy et terrifiée. Son passé la rattrape alors qu’elle donne un cours de physique et, dès le départ, on est plongé dans l’action et curieux de comprendre. Mais… on se retrouve avec la narration de l’aventure depuis le début, c’est à dire depuis un certain stage qu’a suivi la belle. Histoires non pas de collégiens mais de jeunes universitaires, avec leurs jalousies, leur libido… face à la très belle scientifique « encore adolescente » qui nous fait même part de ses problèmes relationnels avec sa maman… Bref, le rythme est cassé, l’histoire banalisée. Puis on s’en va sur l’île, centre de l’intérêt. Mais le ton ne change pas. Un jeune scientifique pervers (voire sadique), de belles scientifiques (une russe s’ajoute à l’Esmeralda) en bikini, la promiscuité… bref, une grande déception. Là-dessus s’ajoute le mystère : et je dois avouer que l’histoire se transforme à ce point en véritable roman d’épouvante. Surtout si on le lit le soir dans son lit. Le moins que je puisse lui accorder, c’est qu0en jouant avec les peurs les plus fondamentales (en tout cas les miennes), il glace le sang, cryogénise la moelle des os.

Bref, un livre efficace là où je ne l’attendais pas, mais si peu original. L’auteur a choisi de mettre ses fantasmes malsains en scène. Tant mieux pour lui, moi, je m’en passe.

6 commentaires:

  1. > "de belles scientifiques en bikini"

    C'est là qu'on voit que c'est du roman ;-)

    Alors, il n'explique pas vraiment la théorie des cordes ? Ca m'intéressait aussi :-/

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  2. Ah ben zut, je tenais justement à ce que tu me l'expliques ;-)

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  3. Attends si... enfin, je l'ai lu il y a longtemps, mais je crois me souvenir que non seulement la théorie des cordes est développée dans le livre, mais qu'en plus il y a à la fin un appendice expliquant ce qui relève de la vraie théorie des cordes et ce qui relève de la fiction... du moins est-ce le cas dans mon édition. En revanche, je partage l'avis "littéraire" de Mbu... j'ai été un peu perplexe à la lecture de ce livre (Laiezza aussi, elle en avait d'ailleurs fait une critique allant dans le même sens), probablement le Somoza le plus faible.

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  4. J'aurais pu expliquer le rapport entre "ficelle" et "bikini", mais pour les cordes, là je ne vois pas ;)

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  5. Ah, c'est bien possible en effet qu'il y ait des explications à la fin, mais le dernier mot lu, j'ai balancé le bouquin et sauté sur le prochain. J'irai voir ça. Ceci dit, 4a me dirait bien de retrouver le reportage d'Arte sur le sujet, en français cette fois (à l'époque je n'avais pas compris qu'on pouvait changer la langue avec la télécommande, j'ai regardé Arte en allemand pendant 3 mois :-D

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