A boire, à manger, et le loyer payé, par Thom
Treize nouvelles de Faulkner, plutôt difficiles à dater. Je dirais qu'elles ont été écrites à ses tous débuts, peut être même avant "Soldier's pay"...
Si Faulkner avait sans doute déjà en tête le Comté de Yopnapatawpha, je ne crois pas en revanche qu'il avait déjà prévu que certains de ses personnages hanteraient son oeuvre jusqu'à sa mort. C'est le cas, par exemple, de Miss Emily et du Colonel Sartoris (Cf son second roman, "Sartoris") dans "A rose for Emily", nouvelle montrant l'auteur sous un jour innattendu - une authentique histoire d'amour, pleine de tendresse et de délicatesse.
Mais la nouvelle la plus fantastique du recueil demeure tout de même "Dry september". Une nouvelle ? Pas vraiment en fait. Il faut bien garder à l'esprit qu'à cette époque de sa vie, Faulkner nourrit encore l'espoir d'être un grand poète. C'était d'ailleurs sa vocation première, mais ses éditeurs successifs dans un premier temps, puis les critiques dans un second, ont fini par totalement le décourager de publier ni même d'écrire de la poésie (et sans doute à raison, vu la médiocrité de ses vers). Alors Faulkner s'est lentement métamorphosé en une sorte de "poète du roman / de la nouvelle".
"Dry september" est l'accomplissement de cet objectif...on y parle d'amour, de mort et de racisme, comme dans beaucoup d'autres textes de l'auteur, mais ici le fond est relégué au second plan. Seul compte le texte, les phrases, les mots...Faulkner pourrait bien nous recopier l'annuaire, on serait quand même touché !
C'est à la fois un texte merveilleux et catastrophique, car il est tellement au dessus des autres qu'il plombe complètement le recueil. Difficile d'enchaîner "Dry september" et le poussif "Mistral" (je ne parle même pas des deux dernières nouvelles, totalement ennuyeuses). C'est dans doute pour cela qu'on trouve un nombre incalculable d'éditions de la seule "DS".
Pour résumer, comme dans tout recueil de nouvelles, on trouve ici à boire et à manger. En l'occurrence, deux textes d'une force incroyable, "A rose for Emily" et "Dry september" (auxquels j'ajouterai "Victory", ouverture grandiose et délicieusement bizarre), quelques récits sympas quoique dispensables ("Red leaves", "That Evenning Sun") , et beaucoup de déchet (mais bon...il faut se souvenir que le début des années trente fut une période difficile pour Faulkner, qui écrivit alors beaucoup de textes sur commande dans le but avoué de payer son loyer).
Treize nouvelles de Faulkner, plutôt difficiles à dater. Je dirais qu'elles ont été écrites à ses tous débuts, peut être même avant "Soldier's pay"...
Si Faulkner avait sans doute déjà en tête le Comté de Yopnapatawpha, je ne crois pas en revanche qu'il avait déjà prévu que certains de ses personnages hanteraient son oeuvre jusqu'à sa mort. C'est le cas, par exemple, de Miss Emily et du Colonel Sartoris (Cf son second roman, "Sartoris") dans "A rose for Emily", nouvelle montrant l'auteur sous un jour innattendu - une authentique histoire d'amour, pleine de tendresse et de délicatesse.
Mais la nouvelle la plus fantastique du recueil demeure tout de même "Dry september". Une nouvelle ? Pas vraiment en fait. Il faut bien garder à l'esprit qu'à cette époque de sa vie, Faulkner nourrit encore l'espoir d'être un grand poète. C'était d'ailleurs sa vocation première, mais ses éditeurs successifs dans un premier temps, puis les critiques dans un second, ont fini par totalement le décourager de publier ni même d'écrire de la poésie (et sans doute à raison, vu la médiocrité de ses vers). Alors Faulkner s'est lentement métamorphosé en une sorte de "poète du roman / de la nouvelle".
"Dry september" est l'accomplissement de cet objectif...on y parle d'amour, de mort et de racisme, comme dans beaucoup d'autres textes de l'auteur, mais ici le fond est relégué au second plan. Seul compte le texte, les phrases, les mots...Faulkner pourrait bien nous recopier l'annuaire, on serait quand même touché !
C'est à la fois un texte merveilleux et catastrophique, car il est tellement au dessus des autres qu'il plombe complètement le recueil. Difficile d'enchaîner "Dry september" et le poussif "Mistral" (je ne parle même pas des deux dernières nouvelles, totalement ennuyeuses). C'est dans doute pour cela qu'on trouve un nombre incalculable d'éditions de la seule "DS".
Pour résumer, comme dans tout recueil de nouvelles, on trouve ici à boire et à manger. En l'occurrence, deux textes d'une force incroyable, "A rose for Emily" et "Dry september" (auxquels j'ajouterai "Victory", ouverture grandiose et délicieusement bizarre), quelques récits sympas quoique dispensables ("Red leaves", "That Evenning Sun") , et beaucoup de déchet (mais bon...il faut se souvenir que le début des années trente fut une période difficile pour Faulkner, qui écrivit alors beaucoup de textes sur commande dans le but avoué de payer son loyer).
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