vendredi 12 juin 2009

« La meilleure part des hommes » – Tristan Garcia

Ceci est un roman par Sandrine


J’ai toujours été intéressée par l’évolution de « l’acception » homosexuelle, que ce soit en Europe ou ailleurs, également par la montée du Sida (ça va ensemble bien sûr) et ce refus de la société de s’occuper de cette maladie qui la forçait à ouvrir les yeux sur un autre monde. Ces années qui commencent officiellement au milieu des années 80, et qui ont bouleversé un soi-disant équilibre. Je ne pouvais que lire ce livre, estampillé de manière un peu pute « Les années Sida », qui revient sur cette évolution de pensée homo en France particulièrement.

Tristan Garcia a écrit un livre avec des personnages inspirés de ceux qui ont comptés durant ses années là, mais il vaut mieux tenter d’ignorer ces personnalités célèbres pour mieux se plonger dans l’histoire proprement dite.

Il y a Doumé, fondateur de Stand Up, association défendant les droits des homosexuels, qui s’inquiète de la montée de cette maladie dévastatrice qui fait tomber tant de potes autour de lui, il y a William, romancier, compagnon durant un temps de Doumé, qui pour provoquer celui-ci se fera le porte-parole du barebacking (faire l’amour sans préservatifs entre consentants, que l’on ait le sida ou pas), il y a un philosophe Leibowitz, qui suit de loin les événements (sans quelquefois les comprendre) et la narratrice qui relie ces trois hommes, Liz . Doumé est son collègue, William son ami, Leibo son amant. Elle nous raconte par petits chapitres la haine grandissante entre Doumé et William, la montée d’un extrémisme homosexuel, son aventure avec Leibo. Et William surtout, ce personnage grandiloquent, imbu de sa personne, égoïste mais tellement attachant, un enfant qui ne se rend pas vraiment compte des conséquences de ses actes…

Alors oui Doumé tient du fondateur d’Act Up, Didier Lestrade, William de l’écrivain Guillaume Dustan et Leibowitz du philosophe Finkielkraut, mais est-ce le plus important ?

Ce livre ne me parait pas indispensable, et aussi intéressant que je ne l’aurai espéré. En fait il faut le prendre pour ce qu’il est, un roman. Sur l’impossibilité d’aimer, de vivre que ce soit d’un bord ou de l’autre.

Un premier roman avec ses failles mais prenant tout de même. Je dois dire que je ne sais vraiment si je l’ai aimé. L’écriture au début, ou les longs monologues m’ont lassée mais cette dégringolade des personnages était assez passionnante pour que je ne ferme pas ce livre avant la fin.

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