Collée ! par Cissie.
Lorsque j'ai consulté le résumé de Glu à la bibliothèque, j'ai immédiatement eu envie de l'emprunter. Il faut dire qu'une histoire d'amitié entre quatre jeunes habitants de la banlieue d'Edimbourg, qui traversent "30 ans de culture musicale et politique, du punk à la techno, de l'héroïne à l'ecstasy, d'explosion sociale et littéraire" avec le thatchérisme en toile de fond avait tout pour me plaire. J'ai immédiatement pensé à Jonathan Coe que j'aime beaucoup et à son « Bienvenue au Club ».
En fait, il s'est avéré que cet aperçu, sans être complètement mensonger, ne reflète tout de même pas l'essence de ce roman. Car l'essence se trouve tout simplement dans son titre : « Glu ». On apprend qu'il s'agit d'une matière visqueuse et collante obtenue à partir de substances animales cuites et utilisée comme adhésif. Mais en réalité, c'est surtout ce qui soude nos quatre héros.
Tout débute dans les années 70, au cours desquelles l'auteur nous donne un petit aperçu de l'enfance de ces jeunes hommes et surtout des épreuves que traversent leurs parents. Et après cette mise en situation qui nous fait rapidement comprendre que la vie ne va pas être rose pour eux, il nous plonge dans leur adolescence et dans les années 80 où l'on fait plus ample connaissance avec tour à tour Terry, Carl, Andrew et Billy. On découvre petit à petit leurs personnalités, et l'on apprend les qualités que chacun aura dans la vie pour se sortir de cette misère sociale assez glauque et angoissante et les défauts qui risquent de les freiner.
Je ne peux pas dire si j'ai vraiment adoré ce livre. Cependant, je l'ai lu assez rapidement, je n'arrivais pas à m'en décoller. Je n'étais pas franchement attachée à ces héros –dont j'ai souvent maudit la stupidité, mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour eux et de vouloir savoir comment ils allaient s'en sortir. Irvine Welsh en fait des personnages extrêmement réalistes, avec un langage bien à eux qui m'a fait regretter de ne pas avoir lu le livre en anglais (quoique la traduction soit très bonne).
Malgré les nombreuses qualités de ce roman, quelque chose m'a profondément gênée pendant cette lecture. Parce que l'on tente de nous faire croire que ce livre est celui d'une amitié qui perdure au fil des années, mais ce que j'ai ressenti était bien différent. Les quatre Ecossais dont on nous parle ne sont pas de réels amis qui s'entraident lorsque l'un d'eux ne va pas bien, qui se donnent des conseils ou s'inquiètent pour les autres. Ils restent ensemble parce que les choses sont comme ça depuis le début, et la glu est finalement plus la nostalgie que l'amitié, et ne les empêche pas de se faire des coups bas à la moindre occasion. J'ai également été assez effrayée par le néant qui meuble très souvent leurs vies et qui fait prendre conscience de la futilité de l'existence humaine en général.
Reste une certaine beauté dans ces caractères, une certaine poésie dans tout ce vide, qui a fini par générer chez moi une forme d'empathie pour des personnages que j'ai longtemps trouvés horripilants (du moins pour certains). Je pense que l'on peut donc dire que l'auteur a quelque part accompli sa mission.
Lorsque j'ai consulté le résumé de Glu à la bibliothèque, j'ai immédiatement eu envie de l'emprunter. Il faut dire qu'une histoire d'amitié entre quatre jeunes habitants de la banlieue d'Edimbourg, qui traversent "30 ans de culture musicale et politique, du punk à la techno, de l'héroïne à l'ecstasy, d'explosion sociale et littéraire" avec le thatchérisme en toile de fond avait tout pour me plaire. J'ai immédiatement pensé à Jonathan Coe que j'aime beaucoup et à son « Bienvenue au Club ».
En fait, il s'est avéré que cet aperçu, sans être complètement mensonger, ne reflète tout de même pas l'essence de ce roman. Car l'essence se trouve tout simplement dans son titre : « Glu ». On apprend qu'il s'agit d'une matière visqueuse et collante obtenue à partir de substances animales cuites et utilisée comme adhésif. Mais en réalité, c'est surtout ce qui soude nos quatre héros.
Tout débute dans les années 70, au cours desquelles l'auteur nous donne un petit aperçu de l'enfance de ces jeunes hommes et surtout des épreuves que traversent leurs parents. Et après cette mise en situation qui nous fait rapidement comprendre que la vie ne va pas être rose pour eux, il nous plonge dans leur adolescence et dans les années 80 où l'on fait plus ample connaissance avec tour à tour Terry, Carl, Andrew et Billy. On découvre petit à petit leurs personnalités, et l'on apprend les qualités que chacun aura dans la vie pour se sortir de cette misère sociale assez glauque et angoissante et les défauts qui risquent de les freiner.
Je ne peux pas dire si j'ai vraiment adoré ce livre. Cependant, je l'ai lu assez rapidement, je n'arrivais pas à m'en décoller. Je n'étais pas franchement attachée à ces héros –dont j'ai souvent maudit la stupidité, mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour eux et de vouloir savoir comment ils allaient s'en sortir. Irvine Welsh en fait des personnages extrêmement réalistes, avec un langage bien à eux qui m'a fait regretter de ne pas avoir lu le livre en anglais (quoique la traduction soit très bonne).
Malgré les nombreuses qualités de ce roman, quelque chose m'a profondément gênée pendant cette lecture. Parce que l'on tente de nous faire croire que ce livre est celui d'une amitié qui perdure au fil des années, mais ce que j'ai ressenti était bien différent. Les quatre Ecossais dont on nous parle ne sont pas de réels amis qui s'entraident lorsque l'un d'eux ne va pas bien, qui se donnent des conseils ou s'inquiètent pour les autres. Ils restent ensemble parce que les choses sont comme ça depuis le début, et la glu est finalement plus la nostalgie que l'amitié, et ne les empêche pas de se faire des coups bas à la moindre occasion. J'ai également été assez effrayée par le néant qui meuble très souvent leurs vies et qui fait prendre conscience de la futilité de l'existence humaine en général.
Reste une certaine beauté dans ces caractères, une certaine poésie dans tout ce vide, qui a fini par générer chez moi une forme d'empathie pour des personnages que j'ai longtemps trouvés horripilants (du moins pour certains). Je pense que l'on peut donc dire que l'auteur a quelque part accompli sa mission.
Probablement que la "glu" est plus que de la nostalgie, non ?
RépondreSupprimerÇa me semble être tout un canevas de contraintes psychologiques et sociales insurmontables qui fait qu'il est difficile "de s'en sortir" et d'échapper à son milieu socio-culturel.
Enfin, je ne sais pas, c'est un peu ce que j'avais ressenti à la lecture de "Trainspotting".
Ce n'est certainement pas uniquement de la nostalgie. Mais les seuls moments qui leur ont semblé vraiment agréables dans leur vie sont ceux qu'ils ont passé ensemble pendant leur enfance et leur adolescence et ils adorent se remémorer ces moments. Après, ce n'est tout de même pas de l'amitié (ou alors je ne comprends vraiment rien à ce concept) parce qu'ils se détestent parfois, parce qu'ils ont tous élargi leur cercle relationnel, mais ils finissent quand-même toujours par se retrouver, notamment lorsqu'ils reviennent dans leurs familles. Ils n'en ont pas forcément envie mais c'est plus fort qu'eux.
RépondreSupprimerAh, oui, maintenant j'ai compris (pardon, faut parfois m'expliquer longtemps ;-)
RépondreSupprimerTout ça me semble très intéressant !