Le sang comme lien, par Ingannmic.

Voici un roman qui se lit très facilement, comme un conte, grâce à un style extrêmement simple, et des personnages haut en couleurs, voire par moments caricaturaux. Il s’agit sans aucun doute d’une démarche volontaire de l’auteur, lui permettant non seulement de rendre son histoire plaisante et accessible, mais surtout d’y introduire un humour réjouissant, qui contrebalance la dureté des événements dont pâtissent les personnages.
Ceci dit, il serait injuste de ne voir dans ce « Vendeur de sang » qu’une fable à lire au premier degré. En effet ce récit est aussi l’occasion pour Yu Hua de survoler l’histoire de la Chine des années 50 à 80, en s’attardant sur les conséquences des grands bouleversements que connut le pays et qui furent subis par le peuple, du « Grand Bond en avant », responsable de la Grande Famine qui fit selon certains historiens jusqu’à 30 millions de morts, à la Révolution culturelle.
Et c’est comme un hommage qui est rendu à ces "petites gens" du peuple plus ou moins écrasés par la grande Histoire, qui tentent malgré tout de survivre avec honneur, de maintenir l’amour, l'entraide et la cohésion qui soudent les familles et, plus largement, les communautés.
Un très bon moment de lecture.
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