vendredi 31 octobre 2008

"Les feuilles mortes" - Thomas H. Cook

Le soupçon est un acide, par Céline-la-revenante


Une jolie maison avec son superbe jardin, son érable du Japon majestueux, la vie qui s’est montrée généreuse avec cette famille d’Américain moyen dans une petite ville sans histoire, voilà la carte postale qui plante le décor.

Eric aime Meredith qui elle aime son mari et son fils. En apparence tout va bien, c’est l’harmonie sur terre.

Keith, le fils, est un ado mutique qui vit reclus dans sa chambre, sans que nul n’y voit à redire, ces choses là finissent par passer « mais qu’est-ce que je savais, à ce moment là ?......rien. Et que fait-on lorsqu’on ne sait rien ? On poursuit sa route….on progresse en terrain miné,….l’épilogue sera dramatique »

Après avoir gardé une adorable petite fille du quartier, qui disparaît le lendemain, Keith est le premier suspect. Commence alors les sentiments les plus ambivalents chez son père. D’abord serein, son fils n’est pas un pervers, puis le doute, que faire si c’est lui ?, et enfin l’effroi, comment pourrait-il faire une chose pareille ?.

« L’illusion c’est qu’une journée normale annonce un lendemain normal »

Car alors son enfance lui saute aux yeux, il commence a enquêter à tirer des conclusions qui n’ont pas lieu d’être, à craindre une hérédité, avec ce frère raté et sans ambition, son fils n’est qu’un gamin mal dans sa peau il faut le défendre. « Le soupçon est un acide. Il ronge tout ce qu’il touche. Il s’attaque à la surface des choses en y laissant une marque indélébile » Des pensées malveillantes se font de plus en plus nombreuses.

Le soupçon oblige à une extra lucidité qui se vit dans la plus grande solitude. Et si toute sa vie était un leurre ? Si les apparences avaient été plus importantes que la recherche du bonheur ? Ce gosse au regard vide est-il celui que j’ai élevé ? Quel père est-on quand on laisse son fils vivre enfermé à double tour dans un espace que l’on ne franchit plus depuis trop longtemps ?

Tout vole en éclat, des mots tranchants sont lancés et le mal est irréparable. Une lueur viendra mais à quoi bon quand le pire est fait. La confiance est un sentiment fragile et le désespoir de retenir ce qui s’effrite ne fait pas d’un homme un héro.

Le ton de ce livre peut sembler un peu froid parfois, limite sans émotion, mais le récit se veut d’une objectivité dérangeante, l’auteur nous bouscule, on est dans la peau de ce père trahit, on plaint ce gosse fragile, on pointe du doigt le malaise que notre bonne conscience repère si bien. Mais quand on effleure une vérité une autre surgie, rien n’est écrit et bien des maux sont inaccessibles.

Un polar ou l’enquête n’est pas le centre du livre mais ou l’humain se révèle parfois bien maladroit pour aimer à plus forte raison quand il en donne l’apparence.

...

8 commentaires:

  1. Ça a l'air super-glauque, dis-donc !
    :-/

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  2. Oui, on ne change apparemment pas de registre depuis quelques livres :-) Finalement mon bouquin mafieux plein de vilains mots (mais en hindi, ça passe mieux), il est très soft ;-)

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  3. Ah bon vous trouvez ça glauque ?
    Moi j'ai trouvé ça très bien pensé en terme d'introspection, du coup je me pose des questions sur ma santé mentale ?!
    Céline

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  4. Qu'ils sont sensibles, ces châtons :-)

    Céline >>> avant de taper ton message, tu as trois cases :

    - OpenID
    - Nom / URL
    - Anonyme

    Si tu coches Nom / URL tu pourras inscrire ton pseudo, ce qui t'éviteras de t'emmerder à signer :-)

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  5. Pour l'air glauque je sais pas mais froid oui, puis c'est vrai que ces temps-ci on lit pas mal de livres bien déprimants :p

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  6. En fait c'est la mode des dark-cats, pour halloween! :)

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  7. Effectivement pas très gai tout ça! Bon allez, je vais lire Oui-Oui et le trésor de l'arc-en-ciel ;)

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  8. Merci Thom tu notes que je suis toujours aussi bonne en informatique!

    Sandrounette évidemment si je dois lutter face à oui oui je m'incline tout de suite !

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