Marécageux, par Ingannmic
Nous voici en Louisiane, plus précisément en pays cajun, au cœur du bayou, contrée de marais, de typhas et de pacaniers.
Dave Robicheaux, ex-flic, ex-alcoolique, y vit d’une entreprise de location de bateaux, en compagnie d’une fillette d’origine salvadorienne qu’il a recueillie, de ses deux employés et d’un raton laveur. Ses nuits sont hantées par les fantômes des êtres chers qu’il a perdus dans de dramatiques circonstances : son père, qui a péri dans l’explosion d’une plateforme pétrolière, et sa femme, Annie, sauvagement assassinée.
L’apparition de Dixie Lee Pugh, un ancien camarade d’université devenu prospecteur immobilier et ayant gardé un fort penchant pour l’alcool, va bouleverser son existence en l’entraînant dans une sombre histoire de meurtres. Celle-ci va le mener sur la piste de tueurs sans états d’âme, de mafieux en quête d’affaires juteuses et sur le territoire des indiens Pieds Noirs du Montana.
Ce qui m’a frappée en premier lieu dans ce roman, c’est l’amour de la nature qui en émane. Cela peut sembler paradoxal, car il s’agit bien d’un roman « noir », mais la place qui est accordée à l’environnement naturel des protagonistes (arbres, chants d’oiseaux, pluie, odeurs des sous bois…) y est si importante qu’elle en fait presque un personnage à part entière, omniprésent. Les travers des hommes, et la violence du monde dans lequel ils évoluent en ressortent avec d’autant plus d’acuité. Institutions judiciaires inaptes à protéger les innocents et à empêcher les coupables de nuire, impunité obtenue grâce au pouvoir et à l’argent…Et le constat, désabusé, que le mal et le bien sont des notions relatives, car définies par un système défaillant qui peut difficilement s’ériger en modèle.
Autour de Dave, « héros » crédible car faillible, évolue toute une série de personnages élaborés, qui contribuent à la densité du récit et ajoutent à l’intérêt de l’intrigue. Mais l’intrigue n’est qu’une des fascinantes facettes de l’ouvrage : quand on referme « Black Cherry Blues », c’est aussi en gardant en tête l’atmosphère marécageuse de la Louisiane, l’image des montagnes du Montana, et celle d’une culture (musicale, culinaire, linguistique,…) enrichie par la diversité ethnique. Et c’est aussi en emportant une lueur d’espoir, puisque par la bonne volonté de certains hommes, la justice parvient quelquefois à être rendue…
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(va vraiment falloir que j'invente un écusson "recommandé par le Golb" :-))
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette édition et généralement il y a de très bons titres! Celui-ci donne envie...
RépondreSupprimerC'est vrai que les Rivages Noir sont tellement beaux que moi il m'arrive de les acheter sans même regarder de quoi il s'agit :-D
RépondreSupprimerAh non Thom si tu créais cet écusson je serai obligée de détester, a priori, des livres qui comme celui-ci, a priori, me plaisent ;-)
RépondreSupprimerLe typhas et le pacanier, ça se mange, ou ça se soigne ? ;)
RépondreSupprimerhop, sur la PAL
RépondreSupprimerLhisbei >>> fais gaffe, tu pourrais te retrouver comme ça à être accidentellement d'accord avec moi - genre par la bande ;-)
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