dimanche 21 décembre 2008

Terry Pratchett

Un jour, Terry Pratchett s'est dit que les héros de Fantasy avaient quand-même l'air un tantinet ridicule avec leur corps d'athlètes, leurs épées de vingt-quatre kilos, leur courage proche de la débilité, leur résistance peu commune à l'hydromel, leurs proverbes en elfique ancien, et leur vie sentimentale de midinette.

"C'est pas possible ça! Moi, je veux écrire des histoires avec des héros vraisemblables, qui ont parfois peur, ou froid, qui supportent mal l'hydromel, qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive, qui prennent souvent les mauvaises décisions, qui se prennent des râteaux avec les filles, bref, des héros humains."
Ce fut l'origine de la célèbre série dite du "disque-monde" (discworld). Enfin, en tout cas, c'est comme ça que je l'imagine.

Le seul problème, c'est que le résultat était limite plus ridicule que la fantasy traditionnelle. Mais d'un ridicule différent. Du triste ridicule humain auquel nous nous prêtons tous les jours sans même plus nous en apercevoir, parce que nous agissons comme tout le monde, parce que c'est l'habitude, ou la convention, ou la politesse, et qu'on nous l'a appris, et qu'on n'aime pas se poser de questions.
Terry, lui, s'en pose, des questions, il n'arrête pas. Chaque aspect de la société humaine, chaque comportement est disséqué, éclairé d'une lumière neuve qui en éclaire le ridicule.
Et cela va jusqu'aux fait scientifiques les plus éprouvés et les mieux acceptés.
On vous a dit que la terre est ronde. Mais il n'y a pas si longtemps, tous les hommes la croyaient plate, et c'eût été hérésie que d'affirmer le contraire. Certaines cultures avaient d'ailleurs une représentation très imagée et très poétique du cosmos.
Sur Discworld, la terre est plate, et Terry en fournit une représentation scientifique très rigoureuse.

Eh oui, si les héros sont vraisemblables, absolument rien d'autre ne l'est, sur Discworld. Mais tout parait tellement naturel aux personnages que le lecteur finit lui aussi par entrer dans la convention.

A force d'aborder l'un après l'autre tous les aspects de la société, la série Discworld s'agrandit peu à peu et commence maintenant à atteindre des proportions encyclopédiques.
S'y retrouver n'est pas aisé. Et conseiller l'est encore moins. Je me risque quand-même à proposer quelques titres qui semblent faire l'unanimité parmi les lecteurs :

"Wyrd sisters" ou "Lords and Ladies" (ou l'on retrouve les sorcières, personnages hauts en couleurs)
"Guards, Guards" ou "Night watch" (qui mettent en scène la fameuse "garde")
"Mort" ou "Reaper man" (où l'on voit que la vie de La Mort n'est pas facile tous les jours)
"Small gods" (où Pratchett s'attaque aux cultes religieux)

5 commentaires:

  1. Par une incroyable coïncidence (si si) je suis en train de lire le premier volume du Disque-Monde et c'est un univers que je découvre et que j'aime beaucoup!

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  2. Et par la même coïncidence (c'est la saison), je viens de visionner "The colour of Magic" et "Hogfther" mais je préfère le premier.

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  3. Pratchett serait-il l'Aristochat caché ? ;-)

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  4. Je dois définitivement consulter les chats plus souvent!!! On parle de mon idole entre mille et j'ai meme pas réagi... merde.

    Je me permettrais de conseiller... Ben ce qu'a conseillé Zaph en fait, avec juste une toute petite réserve....

    "Wyrd Sisters", si on connait pas son Shakespeare, on passe pas mal à côté... Malheureusement. Tandis que Witches Abroad parlera à tout le monde. (plus basé sur le détournement de contes de fées, et quelques références au Seigneur des Anneaux.)

    Et évidement "Colour of Magic/ The light Fantastic", le binome d'ouverture avec Rincevent et Deuxfleurs, Sourcelery, ... "Interesting Times" aussi, bref tous les Rincewind!!

    (Mon top perso, avec une sélection d'un par personnage... "Mort", "Men at arms", "Interesting Times", "Lords and Ladies"...)

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  5. Oui! Witches abroad est le premier que j'ai (et le seul vu que les 2 autres je les ai vus mais pas lu). J'étais écrasée de rire, j'adore le chat!

    Et mentionnant la chose avec un de mes collègues dernièrement, il m'a avoué que chaque fois qu'il lit Pratchett, il passe pour un dingue, à rire tout seul :-)

    Je retiens ta sélection, ça c'est de la bonne lecture pour retrouver le moral au fin fond den notre grisaille ;-)

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