Ou le bonheur de se pendre comme avait titré un caricaturiste au moment de la sortie de ce livre !
Effectivement, Zola est un ironique (qui a dit cynique ?). Déjà « Une page d’amour » nous induisait en erreur en parlant de plusieurs sortes de passions maladives mais aucunement d’amour ( le vrai , le pur à la Tristan et Iseult ou même de l’amour tout simple), ici la joie de vivre n’est qu’une façade que se donne « l’héroïne » de l’histoire, aussi déprimante que « Une vie » de Maupassant et certainement bien d’autres de l’époque (les commentaires de mon livre citent « Les souffrances du jeune Werther » et « René », j’avoue n’avoir lu aucun des deux, Zola cite également beaucoup Schopenhauer qui semble très joyeux lui aussi).
Pauline est orpheline et est recueillie par une branche de la famille, elle dispose d’un bel héritage qui la fera bien vivre à partir de sa majorité, elle dispose aussi d’une humeur joyeuse et constante qui sera fort mise à mal par cette nouvelle famille. En détail, la mère est intrigante et la ruinera petit à petit (tout en accusant Pauline d’avarice), le père à d’effroyables crises de gouttes que seul calme l’enfant, le cousin, de neuf ans son aîné à une névrose (c’est-à-dire un caractère assez faible et une grande peur de la mort qui le paralyse complètement). N’oublions pas la servante qui gueule tout le temps, le chien bonne pâte et la chatte de la maison, séductrice.
Tout ce petit monde râle, dépense, et la Pauline reste debout telle une nounou souriante incarnant cette fameuse joie de vivre, elle se sacrifiera avec le sourire (jaune quand même), elle semble être heureuse de le faire même au bout de quelques temps.
Les critiques reçues à la parution de ce livre furent virulentes contre justement ce titre ironique, les gens souffrent, meurent à la pelle, Pauline mérite des claques, il y a un récit d’accouchement à faire peur à toutes femmes n’ayant pas encore vécu cela. Que du bonheur donc et un Zola effrayant de noirceur. Mais un bon Zola tout de même !
J'aime pas Emile Zola (ça c'est du commentaire constructif:)
RépondreSupprimerMais enfin, il faut pas dire ça!!! C'est bien Zola, faut juste pas lire un trop déprimant la première fois ( si si il y en a ;) )
RépondreSupprimerMoi j'aime beaucoup, mais ça fait mal: mon préféré: Germinal mais celui qui m'a fait le plus mal c'est l'Assomoir, qui reste grandiose de noirceur et de réalisme. En fait, je le trouve meilleur, mais moins plaisant, ce qui n'est pas le but, c'est clair.
RépondreSupprimerJ'avais lu une vie avec ce même sentiment que tu décris: profondément déprimant, révoltant même.
Je n'ai jamais pu en fait. Pas parce que son univers est trop dur mais parce que je n'aime pas son style. Pour moi, c'est un excellent journaliste mais un mauvais romancier...
RépondreSupprimerUn Zola méconnu, que j'ai eu le bonheur d'approcher dans mes années de fac.
RépondreSupprimerJe n'ai lu que La joie de vivre, et je l'ai beaucoup aimé. Je me suis interessée a l'histoire de l'assommoir et j'ai envie de le lire !
RépondreSupprimerJ'ai aimé étudier Emile Zola