dimanche 14 décembre 2008

"Au cœur de ce pays" - J.M. Coetzee

En plein brouillard, par Livrovore


Je ne sais pas trop si mon commentaire va être convaincant ou dissuadant. A vrai dire, je suis tout à fait perplexe face à cette lecture. Je ne sais même pas si j’ai vraiment aimé ou non, c’est dire !
Il s’agit donc de Magda, qui vit en Afrique du Sud en plein désert, avec son père et leurs serviteurs noirs (cela se déroule en plein apartheid). Il n’y a quasiment qu’eux comme personnages, seuls à vivre au milieu de rien. C’est une sorte de long monologue où la narratrice délire, ou raconte son histoire, on ne sait pas bien suivant les moments. Elle est profondément malheureuse et ne s’est jamais vraiment extériorisée. Parfois terrorisée par son père, parfois l’aimant d’un amour incestueux, elle pense à le tuer.
Je me suis demandée pendant la lecture si son père était réellement le bourreau qu’elle disait, ou si ce n’est pas elle qui aurait une sorte de psychose qui la ferait voir cela et agir aussi contre lui. Mais le récit étant narré par Magda, on a forcément tendance à pencher de son côté et à la plaindre.

Tout le livre a les paragraphes numérotés, comme si Magda nous livrait son journal intime étape par étape de sa vie. Le récit alterne la narration des faits avec des sortes de fantasmes hallucinatoires, souvent violents. Elle pense au meurtre et à ses terreurs, elle pense au sexe, à ses migraines, à son isolement physique et psychique, elle nous livre son quotidien et ses rêves.
On ne sait pas bien quand on est dans la réalité ou non, même quand on arrive à la fin du roman on ne sait pas ce qui était réel ou non. Son état dépressif touche forcément le lecteur, et l’écriture de Coetzee est remarquable. Mais il m’a semblé être justement un peu trop embrouillée pour vraiment apprécier le livre… ou bien c’est précisément cela qui fera que ce récit restera gravé en moi. Je ne sais pas encore.
...

3 commentaires:

  1. Disgrâce est beaucoup plus "comestible" et j'en garde un bon souvenir...

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  2. Je ne sais pas pourquoi mais la lecture de ta critique me fait penser à un livre de Le Clézio...

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  3. Jules> Je note ;-)

    Sandrounette> Moi non plus je ne sais pas ! :-D

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