On vend pire, comme bouquin, par Zippo
Comme Ingannmic et Zaph ont lu ce livre au même moment, nous avons eu l'idée de demander à Zippo de recueillir leurs avis au cours d'un petit entretien informel.
Zippo: Comment t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Ing: En farfouillant chez Thom, dans les archives du Golb, et puis je lis rarement des romans de SF, c’était aussi l’occasion de changer un peu de mes lectures habituelles.
Zaph: J'avais besoin de place pour ranger mes nouveaux CDs de "Flogging Molly". J'ai donc retiré un livre de l'étagère, et c'était "Je suis une légende".
Zippo: Si tu devais résumer l’histoire en trois phrases ?
Ing: Robert Neville est, d’après ce qu’il en sait du moins, le dernier humain survivant : les autres membres de l’espèce ont été décimés par un mystérieux virus qui les a transformés en vampires. La nuit, il se terre dans sa maison afin d’échapper aux monstres assoiffés de sang qui assiègent son jardin. Le jour, il traque ces mêmes monstres, dont il profite de l’endormissement pour en éliminer le maximum, et pour réparer les dégâts qu’ils ont occasionnés à sa propriété durant la nuit.
Zaph: Alors, tu vois, c'est l'histoire d'un mec, la nuit, il se fait pourchasser par toute une tripotée de vampires. Par contre, la journée, c'est lui qui pourchasse les vampires, parce qu'il faut savoir que pendant la journée, ils se laissent avoir comme des gros bleus. Seulement, vu que le mec il est seul contre plein de vampires, on le voit mal gagner à la fin, mais qui sait, tout est possible.
Voilà, ça fait trois phrases ; j'espère que ça vous aura donné envie de le lire.
Zippo: Avais-tu deviné la fin ?
Ing: Non, et je n’en dirais pas plus, afin de ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs de ce roman.
Zaph: Ouais, après trois pages, j'avais deviné la fin. Mais je pensais que Matheson aurait deviné que j'allais deviner, et donc, qu'il aurait fait une autre fin pour m'avoir. Mais peut-être qu'il avait aussi deviné que j'allais penser ça et qu'il en a tenu compte. Ou peut-être aussi qu'il s'en fichait.
Zippo: As-tu eu peur en le lisant ?
Ing: Oui, car le désespoir du héros est palpable. De plus, le récit prend des allures de journal de bord, ce qui permet de suivre la progression du découragement de Robert, ses questionnements presque au jour le jour. Le résultat, c’est que je me suis vite attachée à ce personnage et que par conséquent, j’ai tremblé pour lui…
Zaph: Vu que je suis un mec, je ne vais tout de même pas avouer que j'ai quand-même eu un peu peur !
Zippo: Aimes-tu les histoires fantastiques en général ?
Ing: Comme je l’évoquais dans ma réponse à la première question, le fantastique n’est pas un genre que je lis très souvent. Ceci dit, j’aime bien les récits mâtinés d’irréel ou de surnaturel (comme ceux, par exemple, de Murakami). Je crois que si je ne lis pas plus de SF, c’est parce que je ne sais pas vers quels auteurs m’orienter… mes seules références dans ce domaine étant Stephen King (mais n’est-ce pas LA référence ?) et Tolkien…
« Je suis une légende » m’a donné envie de renouveler l’expérience.
Zaph: Je dirais que j'aime surtout les bons livres. Je peux apprécier énormément un récit fantastique ou de SF pour autant qu'il tienne debout. Mais bon, je préfère quand même mille fois la littérature érotique.
Zippo: Que penses-tu du personnage principal ?
Ing: Je le trouve plutôt crédible : ce n’est pas vraiment un super-héros, il lui arrive même de faire des choses complètement stupides, comme de faire confiance à une femme qui lui dit « je t’aime » alors qu’ils viennent de faire connaissance ! Il boit trop, il a du mal à contrôler ses pulsions libidineuses (on le comprend, après de longs mois d’abstinence…), bref, il me plaît bien ! Et puis son évolution est bien dépeinte par l’auteur : sa solitude le déshumanise peu à peu, aiguise ses instincts en même temps qu’elle le transforme en ermite bourru. J’ai d’ailleurs trouvé qu’autant qu’une histoire de vampires, « Je suis une légende » est une description efficace et touchante de cette évolution.
Zaph: Je trouve que ce mec, c'est une vraie légende. A part ça, il fait des choses connes, comme par exemple faire confiance à une femme.
Zippo: Comment trouves-tu le style de l’auteur ?
Ing: Simple mais direct et efficace : chaque détail est important, à aucun moment je ne me suis ennuyée, et surtout à aucun moment il ne m’est venu à l’esprit, pendant ma lecture, que ce roman avait été écrit en 1954 !
Zaph: Oh zut ! J'ai pas vraiment fait attention au style, j'étais trop pris par l'histoire !
Zippo: Quelle est la plus grande qualité de ce livre ?
Ing: Si je réponds sans réfléchir : le fait de n’avoir pu le lâcher avant de l’avoir terminé… ce qui signifie sans doute que Richard Matheson entretient son suspens avec un talent particulier. Mais ce que j’ai trouvé aussi de très positif dans ce roman, c’est l’originalité avec laquelle l’auteur traite son sujet : il le rend crédible en expliquant l’apparition et la nature des vampires par une approche scientifique, et bouscule habilement les schémas traditionnels, en inversant les rôles. En effet, puisque les vampires sont devenus l’espèce commune et Robert, l’exception en tant qu’être humain, c’est finalement lui qui passe pour anormal et monstrueux…
Zaph: Matheson traite de manière personnelle et originale le thème archi-galvaudé du vampire. Bravo, mon petit Richard !
Zippo: Quel est son plus grand défaut ?
Ing: Certains passages m’ont paru être traités trop rapidement : Robert résout certaines questions qu’il se pose à propos de ces vampires plutôt facilement pour quelqu’un qui n’est pas au départ un scientifique, par exemple.
Zaph: Il s'en faut de peu que Richard ne tombe dans un travers commun de la SF: la tentation de tout vouloir expliquer. Heureusement, comme il n'est pas fort en sciences, il n'insiste pas trop.
Zippo : Maintenant, crois-tu aux vampires ?
Ing: Bien sûr, j’en ai même repéré quelques-uns dans mon quartier !
Zaph: Ouais. Moi, c'est en Robert Neville que je ne suis pas sûr de croire.
Zippo: As-tu aimé ? Conseillerais-tu ce livre ?
Ing: Je crois que mes précédentes réponses sont assez explicites… je l’ai d’ailleurs déjà prêté à une amie.
Zaph: Oui, mon vieux Zippo. D'ailleurs, si tu ne l'as pas encore lu, je te le conseille.
Zippo: En liras-tu d’autres du même auteur ?
Ing: J’ai rajouté sur ma LAL « L’homme qui rétrécit » (pour continuer dans la découverte du fantastique) et « Les seins de glace », un polar dont j’ai lu de très bons échos sur quelques blogs.
Zaph: Disons que j'ai un plan : je vais laisser ma copine Ingannmic lire d'autres livres de Matheson, et si elle les trouve aussi bons que "Je suis une légende", je les ajouterai à ma LAL. (Mais ne lui dites pas, hein !)
Ing: En farfouillant chez Thom, dans les archives du Golb, et puis je lis rarement des romans de SF, c’était aussi l’occasion de changer un peu de mes lectures habituelles.
Zaph: J'avais besoin de place pour ranger mes nouveaux CDs de "Flogging Molly". J'ai donc retiré un livre de l'étagère, et c'était "Je suis une légende".
Zippo: Si tu devais résumer l’histoire en trois phrases ?
Ing: Robert Neville est, d’après ce qu’il en sait du moins, le dernier humain survivant : les autres membres de l’espèce ont été décimés par un mystérieux virus qui les a transformés en vampires. La nuit, il se terre dans sa maison afin d’échapper aux monstres assoiffés de sang qui assiègent son jardin. Le jour, il traque ces mêmes monstres, dont il profite de l’endormissement pour en éliminer le maximum, et pour réparer les dégâts qu’ils ont occasionnés à sa propriété durant la nuit.
Zaph: Alors, tu vois, c'est l'histoire d'un mec, la nuit, il se fait pourchasser par toute une tripotée de vampires. Par contre, la journée, c'est lui qui pourchasse les vampires, parce qu'il faut savoir que pendant la journée, ils se laissent avoir comme des gros bleus. Seulement, vu que le mec il est seul contre plein de vampires, on le voit mal gagner à la fin, mais qui sait, tout est possible.
Voilà, ça fait trois phrases ; j'espère que ça vous aura donné envie de le lire.
Zippo: Avais-tu deviné la fin ?
Ing: Non, et je n’en dirais pas plus, afin de ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs de ce roman.
Zaph: Ouais, après trois pages, j'avais deviné la fin. Mais je pensais que Matheson aurait deviné que j'allais deviner, et donc, qu'il aurait fait une autre fin pour m'avoir. Mais peut-être qu'il avait aussi deviné que j'allais penser ça et qu'il en a tenu compte. Ou peut-être aussi qu'il s'en fichait.
Zippo: As-tu eu peur en le lisant ?
Ing: Oui, car le désespoir du héros est palpable. De plus, le récit prend des allures de journal de bord, ce qui permet de suivre la progression du découragement de Robert, ses questionnements presque au jour le jour. Le résultat, c’est que je me suis vite attachée à ce personnage et que par conséquent, j’ai tremblé pour lui…
Zaph: Vu que je suis un mec, je ne vais tout de même pas avouer que j'ai quand-même eu un peu peur !
Zippo: Aimes-tu les histoires fantastiques en général ?
Ing: Comme je l’évoquais dans ma réponse à la première question, le fantastique n’est pas un genre que je lis très souvent. Ceci dit, j’aime bien les récits mâtinés d’irréel ou de surnaturel (comme ceux, par exemple, de Murakami). Je crois que si je ne lis pas plus de SF, c’est parce que je ne sais pas vers quels auteurs m’orienter… mes seules références dans ce domaine étant Stephen King (mais n’est-ce pas LA référence ?) et Tolkien…
« Je suis une légende » m’a donné envie de renouveler l’expérience.
Zaph: Je dirais que j'aime surtout les bons livres. Je peux apprécier énormément un récit fantastique ou de SF pour autant qu'il tienne debout. Mais bon, je préfère quand même mille fois la littérature érotique.
Zippo: Que penses-tu du personnage principal ?
Ing: Je le trouve plutôt crédible : ce n’est pas vraiment un super-héros, il lui arrive même de faire des choses complètement stupides, comme de faire confiance à une femme qui lui dit « je t’aime » alors qu’ils viennent de faire connaissance ! Il boit trop, il a du mal à contrôler ses pulsions libidineuses (on le comprend, après de longs mois d’abstinence…), bref, il me plaît bien ! Et puis son évolution est bien dépeinte par l’auteur : sa solitude le déshumanise peu à peu, aiguise ses instincts en même temps qu’elle le transforme en ermite bourru. J’ai d’ailleurs trouvé qu’autant qu’une histoire de vampires, « Je suis une légende » est une description efficace et touchante de cette évolution.
Zaph: Je trouve que ce mec, c'est une vraie légende. A part ça, il fait des choses connes, comme par exemple faire confiance à une femme.
Zippo: Comment trouves-tu le style de l’auteur ?
Ing: Simple mais direct et efficace : chaque détail est important, à aucun moment je ne me suis ennuyée, et surtout à aucun moment il ne m’est venu à l’esprit, pendant ma lecture, que ce roman avait été écrit en 1954 !
Zaph: Oh zut ! J'ai pas vraiment fait attention au style, j'étais trop pris par l'histoire !
Zippo: Quelle est la plus grande qualité de ce livre ?
Ing: Si je réponds sans réfléchir : le fait de n’avoir pu le lâcher avant de l’avoir terminé… ce qui signifie sans doute que Richard Matheson entretient son suspens avec un talent particulier. Mais ce que j’ai trouvé aussi de très positif dans ce roman, c’est l’originalité avec laquelle l’auteur traite son sujet : il le rend crédible en expliquant l’apparition et la nature des vampires par une approche scientifique, et bouscule habilement les schémas traditionnels, en inversant les rôles. En effet, puisque les vampires sont devenus l’espèce commune et Robert, l’exception en tant qu’être humain, c’est finalement lui qui passe pour anormal et monstrueux…
Zaph: Matheson traite de manière personnelle et originale le thème archi-galvaudé du vampire. Bravo, mon petit Richard !
Zippo: Quel est son plus grand défaut ?
Ing: Certains passages m’ont paru être traités trop rapidement : Robert résout certaines questions qu’il se pose à propos de ces vampires plutôt facilement pour quelqu’un qui n’est pas au départ un scientifique, par exemple.
Zaph: Il s'en faut de peu que Richard ne tombe dans un travers commun de la SF: la tentation de tout vouloir expliquer. Heureusement, comme il n'est pas fort en sciences, il n'insiste pas trop.
Zippo : Maintenant, crois-tu aux vampires ?
Ing: Bien sûr, j’en ai même repéré quelques-uns dans mon quartier !
Zaph: Ouais. Moi, c'est en Robert Neville que je ne suis pas sûr de croire.
Zippo: As-tu aimé ? Conseillerais-tu ce livre ?
Ing: Je crois que mes précédentes réponses sont assez explicites… je l’ai d’ailleurs déjà prêté à une amie.
Zaph: Oui, mon vieux Zippo. D'ailleurs, si tu ne l'as pas encore lu, je te le conseille.
Zippo: En liras-tu d’autres du même auteur ?
Ing: J’ai rajouté sur ma LAL « L’homme qui rétrécit » (pour continuer dans la découverte du fantastique) et « Les seins de glace », un polar dont j’ai lu de très bons échos sur quelques blogs.
Zaph: Disons que j'ai un plan : je vais laisser ma copine Ingannmic lire d'autres livres de Matheson, et si elle les trouve aussi bons que "Je suis une légende", je les ajouterai à ma LAL. (Mais ne lui dites pas, hein !)
Ah, c'est sympa de changer de forme de critiques ! Bravo :-)
RépondreSupprimerEt merci encore d'avoir joué le jeu, les amis !
RépondreSupprimernous on va lire ce livre en cour il a l'air vraiment génial !
RépondreSupprimer