mardi 6 octobre 2009

"Poussière" - Rosamond Lehmann

Liberté quand tu nous tiens…, par Salysand

Née en 1901 dans une famille d’intellectuels, étudiante à Cambridge, Rosamond Lehmann est révélée en 1927 par Poussière, archétype du roman d’apprentissage, évocation pleine d’ambiguïté des souffrances et des amours de l’adolescence. Proche du Bloomsbury Group, auteure de L’Invitation à la valse, La Ballade et La source, elle sera l’une des grandes figures de la littérature anglaise ;

« La Première Guerre mondiale vient de s’achever. À l’issue des ses études à Cambridge, Judith Earle, jeune fille de 18 ans, regagne la grande maison familiale au bord de l’eau. Elle assiste au retour de ses voisins, les cousins Fyfe, qu’elle a idolâtrés tout au long de son enfance solitaire. Dans une mosaïque qui fait alterner passé et présent, le lecteur est témoin du douloureux apprentissage sentimental de Judith qui, tour à tour, à des moments différents de sa courte existence, est tombée amoureuse de chacun des cousins… pour finir irrémédiablement déçue. »

Bravo à Rosamond Lehmann pour cette ouvrage ! L’écriture en est riche de subtilités et digne d’un roman de Jane Austen. Bien que je n’apprécie pas les comparaisons systématiques car souvent « pompeuses et réductrices », il faut reconnaître que cette auteure rejoint les maîtres de la littérature Anglo-Saxonne.

Judith, personnage principal, va au fur et à mesure de ses retrouvailles avec ses voisins d’enfance, approcher les sentiers ô combien tortueux qui mènent à la « liberté ».
N’ayant nulle conscience de sa propre quête, Judith découvrira, parfois douloureusement, que les chemins de traverses mènent aussi à l’indifférence et la cruauté…
De fait, ses amis ont évolué et il lui faudra « ré-apprivoiser » ces êtres chers à son cœur.
Femme de tête qui s’ignore encore, c’est avec fraîcheur et simplicité que notre héroïne traversera les épreuves sentimentales qui l’aideront à grandir et assumer fort heureusement son besoin de liberté.
L’époque ne s’y prêtant pas c’est donc à contre-courant que Judith mènera ce combat.
Bravo à l’auteure pour son ébauche du féminisme naissant !

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