mardi 13 octobre 2009

"Juillet" - Marie Laberge

Un dimanche à la campagne, par Lhisbei

Zaph a parfois de drôles d’idée. La dernière en date a conduit les chats vers la lecture du livre surprise. A partir d’un principe très simple (le livre surprise dépend du hasard, hasard incarné par la première lettre du pseudo et la date de naissance), il a réussi à transformer ma vie de chat (paresseux) en enfer. Dans la première librairie que j’ai visitée, à la lettre L se trouvait le « Goût du bonheur », la trilogie romanesque de Marie Laberge. Et c’était par le tome 2 que j’aurais du commencer. 949 pages pour ce tome (tout de même) et 2 929 pages pour la saga. J’ai baissé les bras. Zaph le fourbe autorisant un minimum de tricherie, direction le rayon SF où s’offre à moi le tome 3 d’un cycle de Mercedes Lackey chez Milady ... et, bien entendu, pas de tome 1 en vue. Mon salut viendra de la bibliothèque municipale et de « Juillet » de Marie Laberge. Il est écrit que je n’échapperai pas au romanesque de Marie Laberge pour cette activité.

Ecrit en 1989, « Juillet » est le premier roman de Marie Laberge, cette artiste québécoise « multicartes » : écrivain, comédienne, réalisatrice de court-métrages, dramaturge, metteur en scène, elle a été récompensée à de nombreuses reprises outre Atlantique. Je n’avais jamais entendu parler d’elle jusqu’à présent. Et l’étiquette « romanesque » (dans le sens sentimental) accolée à ses livres m’aurait de toute façon dissuadé d’ouvrir un de ses romans.

Par une journée de juillet caniculaire, Simon prépare la fête d’anniversaire de Charlotte, son épouse. Médecins tous les deux, ils ont la soixantaine et forment un couple apparemment parfait. Simon a invité son fils unique, David qui a épousé à Catherine trois ans auparavant. Ils ont maintenant un enfant, Julien, 18 mois Julien. En attendant l’arrivée de Charlotte, partie donner une conférence à Montréal, Simon, David et Catherine se mettent aux fourneaux. Bientôt la réunion de famille tourne au malaise. Samuel est attiré depuis toujours par Catherine. Catherine n’est plus heureuse dans sa vie de couple. David quant à lui se sent écrasé par la figure paternelle. La chaleur met tout le monde sous pression. C’est l’arrivée de Catherine (qui déteste sa bru) qui va provoquer l’explosion finale.

Le schéma est classique (et prévisible aussi), la construction soignée (mais extrêmement convenue). La tension monte petit à petit (en même temps que l’orage qui se rapproche) et la fin, même si pas tout à fait inattendue, claque comme un coup de tonnerre : on l’attend mais on sursaute quand même quand on l’entend. Les dialogues sont en québécois parlé, c'est-à-dire savoureux parce qu’exotiques vus d’ici, mais impossible de déterminer s’ils sont justes. Sur le « romanesque sentimental » le lecteur est servi : amour déçu, amour impossible, désir puissant, passion secrète, désamour… l’Amour est présent à chaque page sous toutes ses formes. Le style de Marie Laberge est plutôt agréable malgré une propension à la guimauve et à l’emphase sentimentale. « Juillet » n’est ni très léger, ni très original mais se laisse lire. Disons que pour un livre surprise ce n’est pas une mauvaise surprise.

5 commentaires:

  1. Merci d'avoir joué le jeu, Lhisbei.
    Et (presque) sans tricher ! ;-)

    Non, mais dans le cas d'une série, tu pouvais bien sûr passer au livre suivant dans le rayon ! :)

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  2. Petite anecdote au sujet de ce livre, c'est mon premier Marie Laberge. Lorsque je l'ai rencontré au dernier salon du livre de Québec l'an dernier, je lui ai avoué que c'était le dernier livre que j'avais lu d'elle. Elle s'est exclamé très fort: "Mais vous deviez être très petite!" au lieu de me remettre sur le nez que je l'avais un peu abandonnée!! :o) C'est une dame très symapathique qui prend le temps de parler avec chacun de ses lecteurs.

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  3. Zaph : j'ai failli tricher plus encore mais ma conscience m'a passé un savon ;-) Mon destin était de lire Marie Laberge... ce qui reste une expérience sympa à vivre.

    Jules : en tout cas sur les photos elle a l'air exubérante et pleine de joie de vivre (et pourtant elle a la même coiffure que Cruella ce qui plombe le capital sympathie). Pourquoi n'as-tu pas continué à la lire ?

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  4. lol ta fait une erreur ta ecrit Samuel àla place de Simon

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  5. et t'as écrit Catherine a la place de Charlotte a la fin.

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