Salmacis à Londres, par Lhisbei
Wesley Stace est aussi connu comme chanteur folk sous le pseudonyme de John Wesley Harding (il a joué avec Springsteen et Joan Baez). De Miss Fortune, une de ses chansons, il a fait un roman « Misfortune », titre traduit en français par « L’infortunée ». Il lui a fallu 6 années pour écrire le destin de Miss Fortune, un nouveau-né garçon recueilli par l’homme le plus riche d’Angleterre et élevé comme une fille. L’histoire débute en 1823, dans un quartier de Londres miséreux et crasseux. Un bébé est abandonné dans une décharge de la ville mais par un heureux concours de circonstance incarné par un chien, il est trouvé par Geoffroy Loveall, fils unique de Lady Loveall, une vieille mégère qui attend désespérément que son fils perpétue la lignée. Geoffroy, inconsolable de la mort de sa sœur Dolores, vivant en reclus, elle attend depuis fort longtemps. Geoffroy emmène le bébé et décide de l’appeler Rose et d’en faire son héritière. Problème : le nourrisson est un garçon. Geoffroy le nie et décide de l’élever comme une fille ce qui ne va pas sans complications dans l’Angleterre victorienne. Surtout avec une famille de rapaces qui n’attendent qu’un faux pas pour mettre la main sur le colossal héritage des Loveall.
« L’infortunée » est riche en thématiques : la construction de la personnalité, de l’identité sexuelle, la folie, l’amour, la misère, les histoires de famille compliquées, la cupidité… Tout cela mélangé de façon parfois confuse et avec quelques longueurs. Les multiples interrogations de Rose provoquent parfois l’indigestion et le recours aux poètes ou mythes grecs et latins, tout érudit qu’il soit, alourdit parfois la sauce. Mais malgré ces défauts la lecture de « L’infortunée » procure beaucoup de plaisir. Le roman offre une belle galerie de personnages tous plus déjantés les uns que les autres et une histoire de vie rocambolesque (parfois cousue de fil blanc il faut l’avouer). Le personnage de Rose est complexe et torturé, attachant et parfois irritant de sensiblerie. Comme dans tout roman victorien qui se respecte, le château de Loveall est un personnage à part entière, tout aussi fascinant que Rose. Wesley Stace ne manque pas d’humour ni de piquant à défaut d’être original. Il a le sens de la tragédie et connaît ses classiques (l’influence de Dickens est un peu trop visible). Il a soigné la construction de son roman et évite les clichés notamment sur le sujet de l’identité sexuelle : féminité ne rime pas avec efféminé et Rose se retrouve vite encombrée d’un corps qu’elle ne maîtrise pas. A défaut d’être un chef d’œuvre, « L’infortunée » reste un bon (premier) roman.
Wesley Stace est aussi connu comme chanteur folk sous le pseudonyme de John Wesley Harding (il a joué avec Springsteen et Joan Baez). De Miss Fortune, une de ses chansons, il a fait un roman « Misfortune », titre traduit en français par « L’infortunée ». Il lui a fallu 6 années pour écrire le destin de Miss Fortune, un nouveau-né garçon recueilli par l’homme le plus riche d’Angleterre et élevé comme une fille. L’histoire débute en 1823, dans un quartier de Londres miséreux et crasseux. Un bébé est abandonné dans une décharge de la ville mais par un heureux concours de circonstance incarné par un chien, il est trouvé par Geoffroy Loveall, fils unique de Lady Loveall, une vieille mégère qui attend désespérément que son fils perpétue la lignée. Geoffroy, inconsolable de la mort de sa sœur Dolores, vivant en reclus, elle attend depuis fort longtemps. Geoffroy emmène le bébé et décide de l’appeler Rose et d’en faire son héritière. Problème : le nourrisson est un garçon. Geoffroy le nie et décide de l’élever comme une fille ce qui ne va pas sans complications dans l’Angleterre victorienne. Surtout avec une famille de rapaces qui n’attendent qu’un faux pas pour mettre la main sur le colossal héritage des Loveall.
« L’infortunée » est riche en thématiques : la construction de la personnalité, de l’identité sexuelle, la folie, l’amour, la misère, les histoires de famille compliquées, la cupidité… Tout cela mélangé de façon parfois confuse et avec quelques longueurs. Les multiples interrogations de Rose provoquent parfois l’indigestion et le recours aux poètes ou mythes grecs et latins, tout érudit qu’il soit, alourdit parfois la sauce. Mais malgré ces défauts la lecture de « L’infortunée » procure beaucoup de plaisir. Le roman offre une belle galerie de personnages tous plus déjantés les uns que les autres et une histoire de vie rocambolesque (parfois cousue de fil blanc il faut l’avouer). Le personnage de Rose est complexe et torturé, attachant et parfois irritant de sensiblerie. Comme dans tout roman victorien qui se respecte, le château de Loveall est un personnage à part entière, tout aussi fascinant que Rose. Wesley Stace ne manque pas d’humour ni de piquant à défaut d’être original. Il a le sens de la tragédie et connaît ses classiques (l’influence de Dickens est un peu trop visible). Il a soigné la construction de son roman et évite les clichés notamment sur le sujet de l’identité sexuelle : féminité ne rime pas avec efféminé et Rose se retrouve vite encombrée d’un corps qu’elle ne maîtrise pas. A défaut d’être un chef d’œuvre, « L’infortunée » reste un bon (premier) roman.
J'ai lu ce livre quand il est sorti et c'était un coup de coeur...Mais je ne m'en souviens plus beaucoup (ça va me permettre de le relire Yesss :-) ce que je vais faire bientôt vu qu'il est sorti en poche)
RépondreSupprimerC'es t un peu stupide mais je n'ai pas encore osé lire son second roman de peur d'être déçue...