La mort aux trousses, par Laiezza
Tiens, mais que devient Philippe Jaenada, ex Aristochat (mais membre des Chats, à titre honorifique) de son état ?
Eh bien. Il lui en arrive, décidément, des vertes et des pas mûres. Figurez-vous que Philippe, alors qu'il essayait d'avoir une vie ordinaire, en partant en vacances en Italie, a totalement raté son coup, puisqu'il a failli mourir. Entre nous, une telle constance dans la catastrophe, cela force le respect. Philippe a beau se réclamer de Bukowski, il évoque quand même, de plus en plus, Gaston Lagaffe. Si l'on met bout à bout tous ses livres, il lui est quand même arrivé un nombre d'aventures effrayant (le nombre, mais les aventures sont assez effrayantes, également).
On pourrait ne pas rire, après tout le narrateur et sa famille sont en train de risquer leur vie, mais c'est mal connaître Philippe J., qui ne manque jamais de délivrer au passage une petite vanne, une remarque acide, ou une considération existentielle ne manquant pas de rappeler les célèbres : "Lois fondamentalement fondamentales régissant l'univers" (marque déposée). Néanmoins, l'ensemble reste assez tendu, et le texte, particulièrement dense. C'est sûrement le livre le plus complet que Jaenada ait signé à ce jour, à la fois un bonheur de lecture, et en même temps un texte fort, mélancolique et haletant (oui, tout cela à la fois).
En temps que lectrice fidèle, c'est un véritable plaisir, car si j'avais jusqu'alors toujours l'impression, dans ses romans, qu'il manquait un petit quelque chose, ce n'est pas du tout le cas dans "Place de Manaccora, 16h30". Celui-ci me donne l'impression exactement contraire : que rien ne manque, et que rien n'est en trop (je pense aux nombreuses digressions, typiques de l'auteur). A ne surtout pas manquer !
Lire l'avis (aussi enthousiaste) d'Ingannmic.
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