Margaret Lea n’est pas une jeune femme moderne. Elle ne possède pas de téléphone portable, n’envoie pas d’e-mail (elle écrit plutôt des lettres et des cartes postales) et préfère la compagnie d’un livre (si possible anglais et du 19eme siècle) à celle de ses semblables. Elle vit toujours avec ses parents et baigne dans les livres au quotidien. Son père tient une librairie spécialisée dans les livres anciens qu’il restaure parfois et sa boutique est un terrain de jeu idéal pour Margaret. Elle est aussi biographe (d’auteurs morts et, si possible, anglais et du 19eme siècle) ce qui amène Vida Winter, le plus célèbre écrivain britannique à la contacter. Miss Winter, à l’article de la mort, vit recluse dans son manoir d’Angelfield (très 19eme siècle) perdu dans le Yorkshire. Elle ne laisse personne l’approcher et encore moins la connaître. D’abord hésitante, Magaret finit par se laisser convaincre (le manoir dispose d’une immense bibliothèque à laquelle il est difficile de résister) et écoute jour après jour l’histoire (ou les histoires) de Wida Winter. Cette dernière lui impose une règle : pas de questions et, à la fin du récit, elle connaîtra toute la vérité.
Les histoires de Vida et de Margaret vont se croiser tout au long du roman. Blessures secrètes, secrets de famille, fantômes surgis du passé qui ravivent d’anciennes douleurs, petits mensonges et faux semblant vont s’entremêler selon un canevas complexe tissé autour d’un incendie tragique pour Vida et d’une sœur siamoise décédée à la naissance pour Margaret. Le livre (le livre objet, le livre tel qu’on l’écrit, les romans dans le roman, les livres d’auteurs anglais morts du 19eme siècle et finalement la littérature) est le fil conducteur, le trait d’union, qui relie les deux personnages. Impossible à la lecture de passer à côté des références à (en vrac) Jane Eyre, Jane Austen, les sœur Brontë, Dickens … et à Daphné du Maurier bien sûr. L’ambiance est aux mystères et l’isolement des protagonistes (la lande anglaise en plein hiver est fidèle à sa réputation) pèse de tout son poids pour renforcer cette impression. Et le problème est là : dans le poids, le dosage. Les trop nombreuses références finissent par écraser des personnage pourtant bien construits et une narration maîtrisée. Le roman est « à la manière de » : à la manière des auteurs anglais morts du 19eme siècle. Sauf que l’auteur ancre son récit à notre époque et que le charme désuet que le décalage apporte s’évapore assez vite.
Malgré les références auquelles Diane Sutterfield fait du pied au fil des pages de son roman, j'ai beaucoup aimé ce livre et me suis laissée bercer par le doux ronronnement de cette histoire... En bon chat, j'ai trouvé cette atmosphère douillette et feutrée... à souhait
RépondreSupprimeroui l'atmosphère est douillette et feutrée dans ce livre bibliothèque et les chats y sont bien au chaud. :-)
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