Head Like A Hole, par Guic’ the Old
Lucy est une jeune fille charmante. Dans ces années 50 pas encore secouées par la libération des mœurs, Lucy grandit dans une famille un peu particulière. Qu’il s’agisse de sa mère, femme assez effacée, ou de son père, loser au penchant pour la bouteille assez préoccupant, Lucy apprend, petit à petit, non pas à les détester, mais à les mépriser. Car ils sont faibles. Mais elle ne le sera pas, c’est décidé. Elle ménera fièrement sa vie, et se démarquera de sa famille, elle. Elle leur est supérieure. Quoique… La vie se mêlant de tout, et surtout de ce qui ne la regarde pas, celle de Lucy ressemblera à tout sauf ce qu’elle a décidé, planifié… jusqu’à la chute.
Il n’est pas facile de fournir, comme ça, un résumé de ce livre sans en révéler trop. Car la mise en place du contexte à laquelle se livre Philip Roth dans ce roman est très particulière : en faisant varier les points de vue et en jouant sur la chronologie, on est déjà arrivé page 100 quand commence l’histoire proprement dite. Mais cela, au final, importe peu, car s’il est une qualité qu’on se doit de concéder à l’auteur, c’est bien la qualité de son écriture. Philip Roth écrit bien.
Et en conséquence peut nous emmener n’importe où, sans jamais qu’on rechigne à le suivre, avant de nous lâcher, là, paumé au milieu d’une forêt de personnages dont on a du mal à déterminer lequel est le plus barge.
De la jeune fille désireuse de s’émanciper, de son mari rêveur qui n’a pas son mot à dire sur sa vie, du grand-père sage mais résigné, du père alcoolique mais prêt à tous les efforts, on ne saurait dire, tout le long du livre, qui a raison, et on prend parti pour chacun des personnages tour à tour. Surtout quand les bourreaux deviennent victimes et que toute situation en voie de résolution ne peut finalement que chuter de nouveau dans des abîmes encore plus profondes.
Si humour il y a dans ce livre, c’est de l’ironie, mais l’ironie la moins amusante qui soit : l’ironie du sort. Découvrir comment en cherchant à vivre une vie moins malheureuse que celle de sa mère, Lucy crée finalement toutes les conditions de son échec… Découvrir comment une maniaque du contrôle légèrement mégalomane (enfin, avec tout du moins un gros complexe de supériorité) va se faire piéger par un truc aussi banal que les sentiments… Si jamais ça fait rire, c’est jaune.
Parce qu’au final, on ne peut pas se réjouir du malheur des gens, sauf des méchants… Sauf que là, il n’y a pas de méchants : juste des gens.
Un livre marquant, pas aussi drôle qu’on pourrait le croire, habilement mené, et surtout… surprenant.
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Il n’est pas facile de fournir, comme ça, un résumé de ce livre sans en révéler trop. Car la mise en place du contexte à laquelle se livre Philip Roth dans ce roman est très particulière : en faisant varier les points de vue et en jouant sur la chronologie, on est déjà arrivé page 100 quand commence l’histoire proprement dite. Mais cela, au final, importe peu, car s’il est une qualité qu’on se doit de concéder à l’auteur, c’est bien la qualité de son écriture. Philip Roth écrit bien.
Et en conséquence peut nous emmener n’importe où, sans jamais qu’on rechigne à le suivre, avant de nous lâcher, là, paumé au milieu d’une forêt de personnages dont on a du mal à déterminer lequel est le plus barge.
De la jeune fille désireuse de s’émanciper, de son mari rêveur qui n’a pas son mot à dire sur sa vie, du grand-père sage mais résigné, du père alcoolique mais prêt à tous les efforts, on ne saurait dire, tout le long du livre, qui a raison, et on prend parti pour chacun des personnages tour à tour. Surtout quand les bourreaux deviennent victimes et que toute situation en voie de résolution ne peut finalement que chuter de nouveau dans des abîmes encore plus profondes.
Si humour il y a dans ce livre, c’est de l’ironie, mais l’ironie la moins amusante qui soit : l’ironie du sort. Découvrir comment en cherchant à vivre une vie moins malheureuse que celle de sa mère, Lucy crée finalement toutes les conditions de son échec… Découvrir comment une maniaque du contrôle légèrement mégalomane (enfin, avec tout du moins un gros complexe de supériorité) va se faire piéger par un truc aussi banal que les sentiments… Si jamais ça fait rire, c’est jaune.
Parce qu’au final, on ne peut pas se réjouir du malheur des gens, sauf des méchants… Sauf que là, il n’y a pas de méchants : juste des gens.
Un livre marquant, pas aussi drôle qu’on pourrait le croire, habilement mené, et surtout… surprenant.