So british, par Ingannmic.
J'aime bien Kate Atkinson.
So british, par Ingannmic.
La croisière s'amuse... vraiment? Par Sandrine
Mitigé, par Ingannmic.
Cauchemar partagé, par Ingannmic.
Ce livre ne pouvait qu’être, dans mes lectures la continuité de la lecture de celui d’Henry Bauchau, « L’enfant bleu ».
Ce livre, prix Fémina 2008, est une lettre d’amour écrite par Jean-Louis Fournier, à Mathieu et à Thomas, ses deux fils handicapés moteurs et mentaux. Quand il parle de ses enfants, il dit « qu’ils ne sont pas « comme les autres ». Ça laisse planer un doute. Einstein, Mozart, Michel-Ange n’étaient pas comme les autres. »Je ne connaissais de Jean-Louis Fournier que le trublion, producteur et réalisateur de « La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède », avec Pierre Desproges. Je ne connaissais pas l’auteur de déjà quelques vingt-trois ouvrages. Personne n’est parfait surtout quand on regarde le titre des certains des essais publiés : « La grammaire française et impertinente » (1992), « L'arithmétique appliquée et impertinente » (1993), « Peinture à l'huile et au vinaigre » (1994) ou encore « Je vais t'apprendre la politesse, p'tit con » (1998) et un petit dernier titre « A ma dernière cigarette » (2007).
Pierre Desproges, son ami, l’a accompagné dans une de ses visites. « Il n’avait pas beaucoup envie », l’auteur avait « insisté ». Pierre Desproges, « cette visite l’a beaucoup remué », « lui qui adorait l’absurde, il avait trouvé des maîtres. »Jean-Louis Fournier évoque à mots couverts, Marie, qui « a raconté à ses camarades d’école qu’elle avait deux frères handicapés. Elles n’ont pas voulu la croire. Elles lui ont dit que ce ‘n'était pas vrai, qu’elle se vantait. » Comme si on pouvait se vanter d’avoir deux frères « avec de la paille dans la tête ».
Il nous parle aussitôt de Josée, la femme qui eut la charge de Thomas et Mathieu pendant quelques temps : « Pourquoi, Josée, avez-vous jeté les enfants par la fenêtre ? ». Regard interloqué de la femme. « Ce n'est pas bien, Josée, ce que vous avez fait. Je sais bien qu'ils sont handicapés, ce n'est pas une raison pour les jeter ».La symphonie des « Si vous étiez comme les autres, je vous aurais… » (pages 106 à 108) se termine par la terrible conclusion « On l’a échappé belle. ».
Cet opus retrace certains épisodes de leur vie commune, par des chapitres très brefs.Tout cela nous fait réfléchir et va nous obliger à regarder autrement les autres, ceux parfois pour lesquels on détourne la tête.
« Grâce à eux, j’ai eu des avantages sur les parents d’enfants normaux. Je n’ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n’avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu’ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait : rien.Et surtout, pendant de nombreuses années, j’ai bénéficié d’une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j’ai pu rouler dans des grosses voitures américaines. »
Terribles phrases qui doivent nous faire réfléchir et nous faire tendre la main.Ne soyons pas si cyniques et rendons le sourire que ces enfants, jeunes et adultes dit handicapés nous font ; ils n’ont pas de prix ; ils sont gratuits et nous réchauffent le cœur.
Et pour avoir un autre éclairage, aller sur le site de la maman de ces enfants appartenant au peuple du désastre.Tout ça pour ça, par Thom.
Quel drôle d’ovni a atterri dans la hotte du père Noël : un livre sur la cité interdite, écrit par un auteur japonais.
C’est avec curiosité, mais aussi avec méfiance que je me suis saisie des deux gros volumes de ce roman ambitieux. En effet, curieuse de voir ce qu’un auteur japonais avait à dire là-dessus, et méfiante face à la quatrième de couverture qui annonçait de la fantaisie, de l’ésotérisme même, sur une toile historique. L’histoire n’allait-elle pas être trop fantasque, voire trop romancée ? C’est ce que je me suis demandée en la lisant.
Le roman s’inscrit dans le dernier tiers du règne de l’impératrice Cixi (Tseu Hi) et se concentre sur les événements et les personnages autour de la Réforme des Cent jours. Cela permet à l’auteur de nous plonger dans la Chine traditionnelle avec ses rites de 5000 ans d’âge et de nous amener au seuil de sa difficile mutation vers la modernité.
Si les craintes se sont en partie réalisées, j’ai été déçue plutôt en bien : dans le premier volume, "Le mandat du ciel", l’auteur nous plonge dans l’histoire « transversale » : ainsi, on accompagne l’ambitieux mais naïf Tchouen Youn chez les eunuques et les faiseurs d’eunuque et, au travers de scènes très crues, explorons ce système cruel qui offre aux plus désoeuvrés une chance de prestige inimaginable comme esclave dans la Cité Interdite. Le réalisme de l’écriture et le charisme des personnages tient véritablement le lecteur en haleine. Parallèlement, un deuxième personnage tout aussi charismatique, Liang Wensiou, nous plonge, lui, dans le système des examens impériaux et le monde des mandarins. Passionnant ! Je ne plaisante pas !
En compagnie de ces deux héros, le lecteur va alors explorer l’opposition entre les réformateurs (Liang Wensiou ainsi que des personnages historiques comme Kang Youwei ou Sun Yatsen) et le camp des conservateurs en compagnie de l’eunuque favori de l’impératrice, le personnage fictif de Tchouen Youn. C’est sur cette opposition que le deuxième volume, Le dragon à deux têtes, se base. En compagnie de personnages historiques, on quitte le monde de la fiction et l’on suit l’histoire linéaire, avec par ci, par là quelques interventions romancées ou fantaisistes qui rajoutent au mystère. Moins passionnant, ce deuxième volume perd de son charme mais permet en revanche de s’intéresser de plus près à l’histoire du court règne de Tsai Tien, le neveu de l’impératrice, et à sa réforme des Cent jours. Autrement dit, aux courants de pensées réformistes de l’époque. Et c’est là que l’auteur perd de sa force : cette pensée n’est pas explorée en profondeur, on reste plutôt au niveau des intrigues, et c’est bien dommage.
En revanche, grâce à quelques scènes qui nous projettent au XVIIème siècle, l’ombre du passé s’étendant sur la Cité, j’ai fait une merveilleuse découverte : un trésor. Le peintre de cour Lang Shining, connu aussi sous le nom de Giuseppe Castiglione ! Ce génie du baroque qui s’était embarqué pour la Chine tout jeune, comme missionnaire jésuite, et qui a passé toute sa vie comme peintre à la cour de l’empereur de Chine. Je suis allée voir ses œuvres sur Internet : à couper le souffle. Je sens là une histoire passionnante et vais faire de plus amples recherches. Merci Asada Jiro pour cette fabuleuse découverte !