lundi 29 septembre 2008

"Descends, Moïse"

Une introduction idéale, par Thom

C'est le troisième recueil de nouvelles de Faulkner, mais il est le seul à figurer officiellement dans les bibliographies (parfois même dans la catégorie romans, vous allez comprendre pourquoi). Les autres, en effet, sont tous (à l'exception notable de "Knight's Gambit") des "collections" (en anglais), à savoir des compiles pures et simples, là où "Go Down, Moses" (en V.O.) a été envisagé de manière globale... et d'ailleurs, s'agit-il réellement de nouvelles ?
Quelle différence structurelle fondamentale y-a-t'il entre les précédents livres de l'auteur, qui contiennent tous de petites histoires imbriquées dans la grande, et celui-ci, collection de nouvelles, certes, mais mettant en scène les mêmes personnages, à la même époque de leur vie, et constituant en elles-mêmes une suite romanesque - sinon une différence de pagination ?
Tout cela, bien sûr, est finalement assez secondaire. Seul compte, au final, le texte. Un texte d'une qualité exceptionnelle. Plus léger qu'à l'accoutumée, parfois même franchement drôle, il relate l'histoire d'une famille paumée au fin fond d'une Amérique profonde qu'on imagine volontiers être la future Amérique de Bush. On y retrouve bien sûr les obsessions faulkneriennes - fatalité - inceste - racisme, mais elles sont cette fois-ci traitées sur le mode de la dérision et de l'ironie... surtout dans "Was", la première nouvelle, proprement hilarante. Il faut dire que l'ensemble, limpide et remarquablement rythmé, a quelque chose d'assez fulgurant : l'un des seuls livres de Faulkner, peut-être, qui soit parfaitement "accessible", presque "lisible au premier degré"... une introduction idéale, en somme, à un auteur essentiel dont la complexité effraie parfois (à tort) le lecteur de passage...
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