lundi 2 mars 2009

"L’Auberge de la Jamaïque" – Daphné Du Maurier


Avez-vous déjà entendu parler des naufrageurs? par Sandrine



Mary, héroïne de ce livre, se voit obliger de partir habiter chez sa tante Patience et son mari Joss Merlyn, tenancier de l’auberge de la Jamaïque après la mort de sa mère. Mais à son arrivée elle constate que la tante Patience qui était une jeune femme pleine de vie quelques années auparavant est devenue une femme marquée, effacée et effrayée. Son mari est une brute alcoolique, qui trame de sombres choses dans le bar de l’auberge. Auberge où il n’y a pas de clients, et où ce bar n’est ouvert qu’au bon vouloir de Joss. Les gens biens des villages alentours ne vont pas dans cette auberge, il n’y a que des brigands, des faibles, tous sous la coupe de Merlyn...
Mary se pose des questions, tente d’y répondre malgré les avertissements de Joss. Elle reste droite et ne trouve de réconfort qu’auprès d’un ami inattendu, le vicaire d’Altarnum. Elle ne perd jamais courage et arrivera à résoudre les mystères que recèlent l’auberge de la Jamaïque et son propriétaire...

Mon avis sur ce livre est assez mitigé, j’ai trouvé que les personnages sont assez fouillés, Mary a un caractère fort, est indépendante, elle change du personnage de Rebecca, qui est assez molle mais l’histoire est encore une fois prévisible (le "méchant" aussi!!!)...
Mais c’est quoi cette fin??? De tout le livre, on voit une Mary forte, jamais résignée ou presque, fière et à la fin elle se laisse embobiner et ne semble plus avoir de contrôle sur sa cervelle. Je ne dis pas qu’il ne faut pas suivre son cœur mais là, de cette façon, hum... Je ne peux pas s’empêcher d’imaginer Mary dix ans plus tard, et ce que je vois n’est point reluisant...
A part ça, une bonne lecture, prenante mais sans beaucoup plus.


D'une traite, par Ingannmic.

« L’auberge de la Jamaïque » se dresse sur la route de Bodmin à Launceston, dans l’hostile région de la lande cornouaillaise. Les coches ne s’y arrêtent jamais, cela fait bien longtemps que ses chambres n’accueillent plus de voyageurs, et l’évocation de son nom suffit à provoquer la terreur sur les visages. C’est ici qu’échoue Mary Yellan à la mort de sa mère. Fidèle à la promesse qu’elle lui a faite, la jeune femme se rend auprès de sa tante Patience, dont le mari, personnage violent, est le propriétaire des lieux. Peu à peu, Mary va découvrir le terrible secret qui rend l’auberge si effrayante.

Une fois plongée dans ce roman, je n’ai pu m’en extirper avant de l’avoir terminé ! J’ai d’abord été happée par l’habile évocation faite par l’auteure de ce paysage désolé, venteux, obscur… qui en devient par moments un personnage à part entière, que l’on imagine doté de pouvoirs maléfiques, et dont la puissance, séculaire, est antérieure à l’existence de l’Homme. Puis l’intrigue, non moins sinistre que le décor dans lequel elle se déroule, m’a définitivement enchaînée à l’histoire de Mary. C’est vrai, sa témérité de jeune fille intègre et naïve face aux dangers et à la brutalité de son oncle fait parfois sourire, mais cela n’amoindrit pas pour autant le talent dont fait preuve Daphné du Maurier pour dépeindre l’ambiguïté des rapports liant les différents protagonistes du récit. Ces rapports oscillent entre attirance et répulsion, crainte et admiration, les élans du cœur s’opposent aux commandements de la raison, et les personnages les plus séduisants peuvent dissimuler les pires zones d’ombre. Enfin, la tension est permanente, l'action soutenue, je ne me suis ennuyée à aucun moment et me suis passionnée pour cette sombre histoire de contrebande (même si l'identité du "vrai méchant" se devine assez facilement !)

C’est romanesque sans être mièvre, passionnant comme un roman d’aventures tout en restant crédible… bref, j’en redemande !

7 commentaires:

  1. J'ai longtemps hésité à l'acheter celui-ci et puis j'ai finalement opté pour "Rebecca". Espérons que mon choix me plaise...

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  2. Ah, je tire nettement vers le deuxième commentaire. La première fois que je l'ai lu, j'ai été transportée dasn la lande de Cournouaille et la fin m'avait complètement surprise, j'en étais abasourdie! Mais ce roman ne se lit vraiment qu'une fois

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  3. Je ne pense pas que tu seras déçue par Rebecca, Sandrounette. Je l'ai lu il y a longtemps, mais il m'avait marqué.
    Ingannmic

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  4. J'ai bien aimé cette sombre histoire de contrebande. J'ai fini trop tardivement pour participer cette fois-ci, mais avec Le Clezio, je vais essayer de m'y prendre à l'avance.

    Et très joyeux anniversaire à tous les Chats !!!

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  5. C'est super si tu nous donnes un coup de patte pour Le Clézio, Yohan ! :)

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  6. Merci, Yohan... pour tes voeux de bon anniversaire, et d'avance, pour ta participation au nouvel aristochat !
    (Comment?! QUELLE pression ?!)

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