vendredi 28 août 2009

"What I loved" - Siri Hustvedt

Le club des Nouveaux Intellectuels New-Yorkais, par Zaph

Ah, je n'ai pas fait mes devoirs.
Me voilà dans la délicate situation de devoir chroniquer un livre terminé depuis une dizaine de jours.
Un bon test pour décider si ce livre m'a laissé une impression mémorable.
En fait... pas tellement.
Le livre est divisé en trois parties, et je dois avouer que j'ai failli m'endormir plusieurs fois durant la première.
Siri (je peux utiliser votre petit nom ?) nous raconte par le menu la vie quotidienne d'intellectuels New-Yorkais. Ils ont comme tout le monde des déceptions, des peines de coeur, des difficultés dans l'éducation de leurs enfants, mais à la différence de nous (de moi), tout cela donne lieu à de terribles prises de tête mêlées de considérations sur l'Art, parce que bah oui, on est quand-même chez des intellectuels New-Yorkais. On voit que Siri connait son sujet, assurément (elle serait elle-même intellectuelle New-Yorkaise ou alors très proche d'un intellectuel New-Yorkais que ça ne m'étonnerait pas).
Seulement voilà, ils ont beau se prendre pour le nombril du monde, les I. N. Y. (ce qu'ils sont probablement, d'ailleurs), ça n'en rend pas pour autant tout ce blabla passionnant.

En fait, je me suis toujours dit que la faculté d'observation était une qualité prépondérante pour un écrivain, bien plus que l'imagination.Mais je me rends compte en lisant ce roman qu'un manque total d'imagination, même lorsque les personnages sont remarquablement dessinés et fouillés, ça a quand-même un goût de trop-peu.
Ce qui m'a fait persévérer dans ce roman, c'est avant tout que Siri écrit bien, et même très bien. Et puis, dans les seconde et troisième parties du livre, les choses accélèrent un peu, suite à deux drames.

Bon, ce qui m'a le plus plombé dans ce bouquin, encore pire que les discours sur l'Art, ce sont les descriptions d'oeuvres d'art supposées originales et talentueuses, mais qui n'ont généré chez moi que de l'ennui (faut dire que le personnage principal est professeur d'histoire de l'art, son meilleur ami est peintre, et leurs femmes respectives sont écrivains).

Bref, j'ai eu le sentiment très curieux et paradoxal de lire un roman trop réaliste pour être vraiment passionnant.
Mon conseil à Siri : Sortez un peu de la cinquième avenue, voyez un peu le Monde, car oui, il y a un monde en dehors du Club des Nouveaux Intellectuels New-Yorkais.

2 commentaires:

  1. Hé bim, tu n'y vas pas de main morte! C'est vrai que c'est très nombriliste, mais un peu comme Auster (austère :-D ... ok c'est nul!) non?
    En tous cas c'est ce que j'ai ressenti dans "Moon Palace"!

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  2. J'ai pas lu "Moon Palace", mais le dernier que j'ai lu, "Brooklyn follies", je ne l'ai pas trouvé du tout nombriliste, au contraire, il est excellent (ma critique est sur ce blog).
    Et la blague est bonne, mais je l'ai déjà faite il y a longtemps ;-)

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